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TRANSITION AU MALI : Et, cette obsession à vouloir refuser d’associer le M5-RFP ?

lundi 31 août 2020, par Assane Koné

On le veuille, oui ou non, le M5-RFP est un regroupement avec lequel il va falloir compter dans le Mali d’aujourd’hui. Qu’il soit associé ou pas aux discussions sur la transition malienne, qu’il soit clair pour tous que ce mouvement a les moyens de se faire entendre et de se faire comprendre. Mieux, ceux qui disent que le M5-RFP n’est pas le Mali, doivent se réveiller de leur long sommeil pour admettre qu’il ne saurait y avoir de Mali et de maliens sans le M5-RFP.

Après ce qui nous a été donné de voir dans les rues de Bamako pendant environ 3 mois dans le cadre des mouvements de contestations contre IBK et son régime, c’est gauche et maladroit de conseiller au CNSP d’entrevoir une transition sans le M5-RFP. Si le CNRDRE du Capitaine devenu général, était parvenu à mettre à l’écart le MP22, mal structuré, force est de reconnaître que cela sera difficile pour le M5-RFP, mieux structuré, beaucoup plus inclusif et très bien organisé à l’image du CNSP.

Pendant au moins 3 mois, aucun malien ne s’est mobilisé dans les rues de Bamako sur appel d’un parti politique, d’une organisation de la société civile, d’une association religieuse. Tous se sont mobilisés sur appel du M5-RFP, qui a su cristalliser les récriminations du peuple malien contre la gouvernance catastrophique de leur pays. L’argument qui consiste à dire que le M5-RFP est composé de partis politiques et des organisations de la société civile, donc nul besoin de l’inviter en temps qu’une entité à part entière, est inopérant et de nature à minimiser l’ampleur de sa lutte. Et, du coup, cet argument expose des revanchards qui n’arrivent pas à pardonner à ce mouvement sa mobilisation contre IBK et son régime ; et surtout d’avoir, contre vents et marées, résisté aux nombreuses pressions de la CEDEAO à travers son médiateur Goodluck Jonathan.

S’il était vrai que les maliens ne pouvaient pas se mettre ensemble pour parler d’une seule voix, mais avec le M5-RFP, tel n’est plus le cas. Pour une fois, une grande partie des forces vives maliennes ont su faire fi de leur égo pour se donner la main pour le Mali.

Pour le Mali et pour le bonheur des maliens, le CNSP devait tirer profit de cette convergence de points de vue qui lui propose un référendum qui doit l’aider à mettre en place une transition réussie pour éviter à notre pays un autre coup d’état dans l’avenir.

Appeler d’urgence des organisations (le Conseil National de la Société civile, le Forum des Organisations de la Société civile, les Mouvements signataires de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, le Groupement des partis politiques de la Majorité, le Groupement des partis politiques de l’Opposition politique, le Groupement des partis politiques du Centre, des Partis politiques non alignés), sans faire référence au M5-RFP, à une rencontre prévue pour le samedi 29 août 2020, est très grave.

Sans minimiser aucune structure ou organisation de ce pays, il faut rendre à César ce qui appartient à César. Pour que des militaires, organisés dans le CNSP, puissent sans coup férir déposer IBK, sans faire de blessés et sans faire de morts, il faut admettre que c’est parce que des maliens mécontents de la marche de leur pays, aient pris la responsabilité d’affronter à visage découvert IBK et son régime pendant au moins 3 mois. Et, jusqu’à preuve du contraire, nous ne croyons pas que ces maliens voulaient simplement tirer un plaisir à voir IBK quitter le pouvoir avant la fin de son mandat. Sûrement, ils ont une ambition pour leur pays. Et, les ignorer de la sorte, c’est refuser au Mali, de bénéficier de leurs réflexions pour renforcer la bonne gouvernance du pays.

Certains, nous dirons que de nombreux leaders du M5-RFP sont des anciens collaborateurs de IBK. Pire, ils veulent faire croire aux maliens que c’est parce qu’ils ont été remerciés par IBK qu’ils se sont ligués contre lui. Soit, qu’ils soient des anciens collaborateurs de IBK, nous voulons retenir pour la postérité qu’à un moment donné que des acteurs politiques et des acteurs de société civile, sont parvenus à faire fi de leur égo, pour se donner la main pour sortir la nation d’une impasse.

Donc, le CNSP ne doit écouter aucune sirène tapis à l’ombre, sous le vocable de conseiller qui va les induire en erreur. Sans exclure les autres composantes de la société malienne, le M5-RFP doit être un acteur privilégié d’une transition réussie au Mali.

Et, si le CNSP devait se laisser conseiller par quelqu’un qui méprise le M5-RFP, il faut craindre que, le Mali ne soit pas sortit de l’ornière.

En plus de ses conseillers, le CNSP doit écouter à travers le M5-RFP, les acteurs de « la lutte patriotique du Peuple malien » qui a su organiser des manifestations publiques durant plusieurs mois dans le but de contribuer à l’émergence d’un Mali nouveau, Et surtout quand le CNSP lui-même reconnaît qu’il est venu parachever la lutte du peuple le 18 août 2020.

A bon entendeur salut. Le M5-RFP le dit à qui veut l’entendre. « Le M5-RFP est et demeure un acteur majeur de ce changement voulu et doit être associé au premier plan à la conception de l’architecture de la Transition avec l’ensemble des forces vives de la Nation », a déclaré au nom du M5-RFP, Chuguel Kokala Maïga.

En lieu et place de tout saut dans l’aventure, « le M5-RFP invite le CNSP à une concertation urgente entre les deux forces principales du changement que sont le M5-RFP et le CNSP, comme cela avait été souhaité lors de la rencontre de prise de contact du 26 août 2020 ».

Assane Koné


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