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Révision de la constitution : La plateforme « Antè Abana ! Touche pas à ma Constitution » est née

mardi 13 juin 2017, par Assane Koné

La plateforme d’actions "An TÈ-A Bana ! Touche pas à ma constitution ! » pour le refus de la Révision Constitutionnelle a vu le jour le dimanche 11 juin 2017 à la Pyramide du Souvenir. Cette initiative est née de la volonté de plusieurs organisations de la société civile et quelques partis politiques de l’opposition pour exiger le retrait du projet de nouvelle loi constitutionnelle.

Ce front de résistance au projet de révision constitutionnelle est composé de plusieurs membres issus d’associations, des syndicalistes, des avocats, des magistrats, des artistes, des leaders d’opinions et des partis politiques de l’opposition. Ils étaient tous réunis à la Pyramide de Souvenir pour non seulement exprimer leur souhait de voir retirer le projet de révision constitutionnelle à l’opinion nationale et internationale, mais aussi développer des stratégies de lutte en vue de barrer la route à toute volonté d’imposer un texte au peuple malien.

La plateforme d’actions "An TÈ-A Bâna" pour le refus de la Révision Constitutionnelle a pour objectif de coordonner les actions de tous ceux qui disent NON à cette reforme constitutionnelle. Elle est dirigée par une coordination et est composée majoritairement des Associations, des syndicalistes, et des partis politiques.

Dans la foulée, Cinq (5) Commissions ont été mise en place pour mener plusieurs activités à Bamako aussi bien qu’à l’intérieur du pays afin de sauvegarder les valeurs républicaines et démocratiques du pays.

Mme Sy Kadiatou Sow, présidente de la coordination pour dire NON à la révision constitutionnelle, a demandé une union sacrée autour de cette lutte et une synergie d’actions. Selon elle, ce qui est en cause c’est le Mali. Et pour cela chacun de nous doit être à son chevet. C’est pourquoi elle dira qu’il est important que chacun ait en tête qu’une seule chose et unique chose : Comment aller tous ensemble sur le même chemin pour barrer la route à cette révision constitutionnelle ?

« Nous allons nous dresser contre le passage en force de ce projet » a lancé Tiébilé Dramé, président du Parena lors de son intervention.

Ensuite, il est revenu sur le contexte de la révision constitutionnelle qu’il trouve inopportun. « Chaque jour le sang coule dans ce pays, plus de 500 écoles fermées du fait de l’insécurité, plus de 70 sous-préfets ne sont pas à leur poste. Au moins 2/3 tiers du territoire national est en proie à une insécurité grandissante et rampante… C’est dans ce contexte qu’on veut organiser le referendum », a-t-il dénoncé.

« La constitution en vigueur a été adoptée pendant une conférence d’entente nationale au lendemain de l’insurrection populaire contre le pouvoir personnel du Général Moussa Traoré. Elle est née dans un contexte particulier, dans le sang des martyrs mais aussi dans un consensus républicain plus large », a-t-il rappelé.

« On ne peut pas donner un coup de pied au consensus républicain malien sans aucune discussion et sans aucune consultation. Pour réviser cette constitution, il sera requit de faire des concertations, d’engager des dialogues politiques avec les forces vives, la classe politique du pays », a lancé le président du Parena.

Bakary Doumbia, Président du Forum des Organisations de la société civile du Mali, trouve qu’il y a plusieurs éléments dans cette nouvelle constitution qui ne sont pas pertinents pour notre démocratie comme la création du sénat. « En plus d’être budgétivore, il confère plus de pouvoirs au président de la République. Et finalement le peuple ne sera plus consulté, ce qui est pour moi une grave atteinte à nos droits de citoyens », a-t-il confié à l’issue de la rencontre.

Amadou Thiam, président de l’ADP-Mali, a annoncé qu’il est prévu la mise en place de démembrements locaux et à l’extérieur du Mali pour une vraie synergie d’actions. Aussi, il a demandé à toutes les organisations et aux partis politiques de porter la voix de la plateforme jusque dans les hameaux afin de partager ses activités.

Point de vue juridique

« Ce qui manque à cette révision constitutionnelle est son déficit de concertation et de consensus. Et cela est indispensable pour toucher une loi fondamentale du pays. Aussi cette loi souffre d’insuffisances juridiques, non seulement à la procédure qui ne respecte pas la constitution, mais aussi le contenu est inacceptable », a regretté Brahima Fomba, Professeur de droit.

« Cela ne devrait vraiment pas poser de difficultés. Ce n’est pas une question de partis politiques. Ce n’est pas une question de société civile. Vraiment c’est le pays qui est en danger. Donc je pense que les gens auront le réflexe citoyen qu’il faut pour vraiment surmonter leurs petites divergences ou bien les questions de personnes », a avancé Maître Abdoulaye Garba Tapo, ancien ministre de la Justice et avocat.

Il importe de souligner que la plateforme projette une marche le samedi 17 juin 2017 pour exiger le retrait du projet de loi constitutionnelle.

Moussa Mallé SISSOKO


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