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Journée Internationale contre l’Abus et le Trafic Illicite de Drogues : Le rapport 2025 présenté aux maliens
lundi 30 juin 2025, par
Le 26 juin 2025, dans le cadre de la célébration de Journée Internationale contre l’Abus et le Trafic Illicite de Drogues, l’hôtel Azalai Salam de Bamako a abrité la cérémonie de présentation du Rapport 2025 sur la drogue.
En plus de présentation du rapport 2025, la cérémonie a enregistré la lecture de deux discours. Le Colonel major Fousseny Keita, Directeur général de l’OCS, a rappelé que le Mali s’est doté, depuis 2023, d’une Stratégie Nationale de Lutte contre les Drogues et les Conduites Addictives, fondée sur une approche équilibrée et intégrée.
Il a indiqué que cette stratégie s’articule autour de quatre axes majeurs : La réduction de l’offre ; la réduction de la demande ; le renforcement du cadre institutionnel et législatif : et la coopération nationale et internationale.
Il a rappelé que dans le cadre de cette stratégie, l’Office Central des Stupéfiants joue un rôle de coordination stratégique et opérationnelle. << Ses missions comprennent : La planification, coordination et évaluation des actions de lutte contre les drogues ; L’investigation, l’interpellation et la saisie : Le partage d’informations avec les autres services nationaux et partenaires internationaux ; Et la sensibilisation des populations, en particulier des jeunes>>, a-t-il déclaré.
A titre d’illustration, il a rappelé qu’au premier semestre de l’année 2025, les résultats obtenus parlent d’eux- mêmes. Selon lui, ce sont 76 tonnes 605 kilogrammes de drogues qui ont été interceptées. Il a aussi indiqué qu’il y a eu 262 interpellations de trafiquants et consommateurs dans plusieurs régions du pays. Il a aussi annoncé que l’OCS a eu a conduit 131 campagnes de sensibilisation à travers tout le territoire, ciblant les écoles, les communautés rurales et urbaines, les lieux de culte et les médias, afin de prévenir l’entrée des jeunes dans la consommation et le trafic.
Sur le plan judiciaire et législatif, il dira que d’importants efforts sont en cours pour le Renforcement des capacités des magistrats, officiers de police judiciaire et enquêteurs spécialisés. Il a aussi annoncé la modernisation des textes juridiques, avec un projet de révision de la loi 01-078 pour mieux prendre en compte les drogues de synthèse et les nouvelles conduites addictives. Par ailleurs, le Directeur général de l’OCS a levé le voile sur l’ accélération des procédures de confiscation des avoirs criminels liés au trafic.
Cependant, malgré ces avancées, il fera remarquer que des défis demeurent. Ce sont : le manque d’équipements spécialisés (laboratoires, moyens de surveillance) ; l’ insuffisance de structures de prise en charge des usagers de drogues ; la nécessité d’un financement durable de la stratégie nationale.
Le Directeur général de l’OCS a formulé une série de recommandations. Ce sont : Renforcer les moyens humains, techniques et logistiques de l’OCS et des forces partenaires ; créer un Fonds National de Lutte contre les Drogues, pour soutenir les actions opérationnelles et préventives ; mettre en place un mécanisme multisectoriel permanent de coordination stratégique entre les ministères, la société civile et les partenaires techniques ; promouvoir les programmes de réinsertion sociale des anciens usagers de drogues.
Il a ensuite estimé que la lutte contre les drogues est une responsabilité partagée. << Elle exige une mobilisation continue de tous, État, familles, jeunes, collectivités, partenaires>>, a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que l’Office Central des Stupéfiants reste déterminé à jouer pleinement sa partition, avec professionnalisme, engagement et rigueur. << Ensemble, redonnons à notre jeunesse l’espoir et à notre nation, la paix et la sécurité>>, a-t-il conclu.
Insécurité due au terrorisme et à la criminalité transnationale organisée, notamment dans le trafic de drogue.
<< Le trafic de drogues et de médicaments contrefaits constitue un crime transnational qui exige une riposte globale>>
Au nom du ministre de la sécurité et de la protection civile, Oumar Sogoba, secrétaire général du ministère de la sécurité et de la protection civile, a indiqué que << le Mali a connu ces dernières années une augmentation inquiétante de l’insécurité en raison de la menace terroriste et de la criminalité transnationale organisée, notamment dans le trafic de drogue>>. Selon lui, cette situation met en péril la sécurité et le bien- être de notre pays et de nos concitoyens.
Cependant, il dira que grâce aux efforts conjoints des forces de sécurité, le Mali a réalisé des progrès significatifs dans la lutte contre le fléau. << Nous avons intensifié les opérations de répression et de démantèlement des réseaux de trafic de drogues, ce qui a conduit à des saisies substantielles de drogues illicites>>, a-t-il indiqué.
Ensuite, il a levé le voile sur les chiffres. Selon lui, en 2023. 46 tonnes de produits stupéfiants ont été saisies et 965 personnes interpellées et mises à la disposition de la justice.
Pour 2024, il dira que ces chiffres ont progressé à 63 tonnes saisies et 586 interpellations. << Et rien que pour le premier semestre de 2025, nous avons déjà intercepté 76 tonnes 605 kg de drogues et procédé à 262 interpellations>>, a-t-il fait remarquer.
Pour lui, ces résultats témoignent d’une vigilance accrue des forces de sécurité, en particulier de l’Office Central des Stupéfiants.
Parmi les initiatives marquantes, il a souligné l’opération << Furajugukėlė>> conduite du 18 au 27 février 2025 à l’échelle nationale, qui a permis la saisie de plus de 37 tonnes de médicaments pharmaceutiques contrefaits et le démantèlement de plusieurs champs de cannabis. << Ces avancées sont le fruit d’un engagement constant, mais elles nous rappellent également que le combat est loin d’être terminé>>, a-t-il déclaré. Avant de dire que derrière chaque tonne saisie se cachent des réseaux criminels puissants, des vies détruites, des familles brisées.
Il a estimé que la consommation et le trafic de drogues au Mali posent de sérieux défis en matière de santé publique, de sécurité et de développement économique. Pour cela, il dira qu’en l’absence de structures spécialisées adéquates, il est impératif d’investir dans des programmes de santé complets, de renforcer la sécurité et de promouvoir des initiatives socio- économiques pour atténuer les conséquences dévastatrices du trafic de drogue.
Il dira que le gouvernement du Mali, à travers le Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile, réaffirme sa volonté de renforcer la coopération entre les services de l’État, les partenaires internationaux, la société civile et les communautés locales.
<< Ensemble, nous devons agir à la fois sur la répression, la prévention et la sensibilisation. Lutter contre la drogue ne se résume pas à saisir et interpeller. Il s’agit aussi d’éduquer, d’informer, de protéger. Il s’agit de bâtir une société où nos jeunes ne cherchent pas refuge dans les stupéfiants, mais trouvent dans la nation une espérance>>, a-t-il déclaré.
Après avoir rendu hommage aux agents de l’OCS, aux forces de défense et de sécurité, et à tous ceux qui, souvent au péril de leur vie, se battent chaque jour contre ce fléau, il a dit merci à l’ONUDC pour son appui constant et pour les efforts de planification en cours, en étroite collaboration avec les autorités nationales.
Il a levé le voile sur des initiatives en cours. << Ensemble, nous planifions le renforcement des capacités en matière de justice pénale et de lutte contre le trafic de drogues et la criminalité organisée, notamment à travers le développement institutionnel de l’OCS et du Pôle Judiciaire Spécialisé, l’amélioration des infrastructures, le renforcement des capacités médico-légales, et le soutien à la résilience communautaire>>, a-t-il annoncé.
Il a indiqué que ce partenariat s’inscrit dans une dynamique régionale plus large, à travers un projet visant à appuyer l’opérationnalisation du Réseau sahélien de prévention de l’extrémisme violent, incluant également le Burkina Faso et le Niger. << Ce projet, à l’intersection des enjeux liés au trafic, à la criminalité organisée et à l’extrémisme violent, représente une opportunité stratégique pour renforcer notre réponse collective face à ces défis complexes>>, a-t-il déclaré.
Mais, qu’ à cela ne tienne, il a appelé à la responsabilité collective, car le trafic de drogues et de médicaments contrefaits constitue un crime transnational qui exige une riposte globale.
Pour ce qui concerne le Rapport mondial sur les drogues 2025 de l’ONUDC, il indique clairement que << L’instabilité mondiale aggrave les coûts sociaux, économiques et sécuritaires du problème mondial de la drogue>>.
Assane Koné
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