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RETOUR D’ATT AU BERCAIL : Quand IBK se fait un pronunciamiento

mardi 7 juin 2016, par Assane Koné

Je ne suis plus fière d’être une Malienne. La démocratie a balayé la bonne conduite de notre peuple vers son développement. Elle a inculqué une nouvelle idéologie à la jeunesse. On ne jure que par le gain facile dans le pays de Soundiata Keïta. L’avenir du pays ne préoccupe plus les jeunes. On ne pense qu’à soi. L’avènement de la démocratie m’a permis de découvrir le Malien à travers la gestion de trois présidents : Alpha Oumar Konaré, Amadou Toumani Touré et Ibrahim Boubacar Keïta. Tous les trois ont le même mode de gouvernance qu’est le détournement de deniers publics.

L’Etat malien continue de s’endetter lourdement ; Alpha, ATT, IBK, pendant le même moment, font de bonnes affaires. Ces trois présidents et les ministres de leurs différents gouvernements se sont substitués à l’Etat pour devenir les plus grands propriétaires fonciers du pays et les pickpockets du cordon financier. Dans un tel système, les scandales sont permanents.

Nous n’en citerons que quelques- uns parmi les plus exemplaires. Trois projets très coûteux, dont l’utilité est au bas mot fort contestable : la construction de la Cité ministérielle aurait coûté près de 50 milliards de CFA, l’Initiative riz (42 milliards de FCFA), l’achat de l’avion présidentiel 20 milliards de FCFA, marché de fibres optiques (plus de 35 milliards), le filet social d’un ministère fait 10 milliards 500 millions de FCFA. Un ministre s’est fait attribué près d’un hectare dans l’emprise du fleuve Djoliba à la cité du Niger.

Autrefois les ministres, les présidents des institutions du pays, les grands commis de l’Etat étaient logés dans les maisons administratives. Aujourd’hui, c’est une triste réalité que nous vivons. Toutes les maisons administratives ont été achetées par les tenants des trois régimes. Les cités administratives n’existent plus.

Les démocrates ont bouleversé la tendance au lieu d’être logé par l’État, ils préfèrent loger chez eux afin que l’Etat aménage leur domicile. Bref, tout un processus de malversations a été mis en place par certains cadres véreux de ces trois régimes pour piller l’Etat.

C’est l’Etat malien qui est « pauvre » à cause de mauvaise gouvernance sinon les Maliens sont riches et n’hésitent pas à étaler leur richesse au grand jour. Quand le Malien a les moyens, on le sait tout de suite par sa façon de parler et à travers son accoutrement et ses courtisans.

Quand le la Banque mondiale a mis son nez dans les finances du gouvernement en 1998, les surprises n’ont pas manqué (21 milliardaires). Quand le Fonds monétaire international (FMI) a mis son nez dans l’achat de l’avion présidentiel, les ministres épinglés par les enquêteurs ont été limogés du gouvernement. Les démocrates maliens ignorent les raisons pour lesquelles le régime du général Moussa est tombé.
Quand on connaît le Mali et la limite de ses ressources, on saisit très bien les raisons pour lesquelles les Maliens ne veulent pas d’un système de développement qui laisserait des dirigeants organiser l’exploitation des citoyens. C’est pourquoi Moussa et ses anciens dignitaires ont été chassés par un coup de force.

Ce qui se passe maintenant est sans commentaire ! Ce sont les députés, ministres, militaires, commis de l’Etat qui sont les vrais voleurs de la chose publique : ils sont les premiers à faire haro sur les véhicules, les fauteuils, chaises, armoires mis à la reforme. Ces princes du jour, qui se sont enrichis sur du faux, alimentent le secteur formel et informel du commerce.

Les locations de voitures de luxe appartiennent à leurs fils ainsi que les hôtels et restaurants. Leurs femmes habillent les élus nationaux venus tout droit de leur localité et s’occupent de l’organisation de colloque et de repas des séminaires, Bamako étant un carrefour de rencontres. Voilà un peu dépeint le projet de société des régimes Alpha, ATT et IBK pour les Maliens.

Retour d’ATT à Bamako

On pourra légender ce retour du général Amadou Toumani Touré de reprise de son fauteuil à Koulouba, resté vacant depuis son départ forcé par la CEDEAO à Dakar. Lorsque le président sénégalais, Macky Sall, demande le retour du général ATT dont l’organisation sous régionale a fait fuir de son pays parce que la situation lui était défavorable et veut le faire revenir dans son pays pour des raisons que le président de la CEDEAO sait, IBK doit se méfier de cette doléance sénégalaise. C’est le gouvernement sénégalais qui a attribué en 2010, le prix Kéba M’baye de la bonne gouvernance à ATT.

Deux ans après, il a été chassé du pouvoir pour mauvaise gouvernance par les soldats de Kati. Quel paradoxe pour le Sénégal ? L’assentiment des partisans au retour d’ATT au bercail se comprend aisément dans la mesure où IBK ne vaut pas mieux que leur mentor.

Au contraire, Amadou Toumani Touré est meilleur qu’Ibrahim Boubacar Keïta pour avoir semé et entretenu le népotisme, le laxisme, le vol, la gabegie, la délinquance financière, casser les partis politiques. Bref, le héros du 26-Mars a mis fin à la démocratie parce qu’il n’était pas un homme politique futé pour déjouer les coups bas. Tous ceux qui s’agitent aujourd’hui pour un retour à Bamako du général ver de Guinée sont des nostalgiques du PDES et ses partis satellites qui ont soutenu ATT dans le pillage programmé du patrimoine national. Ces gens-là qui s’agitent sont connus.

Le fondement du pouvoir PDES est la délinquance financière et le népotisme dans la gestion des ressources humaines : parce qu’ATT et sa femme sont des demi-lettrés.

Fatou CISSE
L’INTER DE BAMAKO


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