Adopté en conseil des ministres le 03 septembre 2014, le gouvernement à travers le ministère des maliens de l’extérieur a procédé le mardi 18 mai 2015 au lancement du document de Politique Nationale de Migration.

La cérémonie s’est déroulée dans la salle de presse du Centre International de Conférences de Bamako en présence des membres du gouvernement et des partenaires au développement.

Abdoulaye Konaté, directeur du Centre de Gestion des Migrations, lors de sa présentation du document, a indiqué que la Politique Nationale de Migration (PONAM) se fixe entre autres objectifs :
–  assurer une meilleure appropriation du document par tous : axes, actions spécifiques et leur coût, rôles et attentes des parties prenantes ;
–  engager officiellement l’ensemble des acteurs pour sa mise en œuvre.
Selon Monsieur Konaté, le document comporte 08 axes : Protéger et sécuriser les migrants, Organiser et faciliter les migrations légales, Favoriser une meilleure réinsertion des migrants de retour, Valoriser et mobiliser le capital des diasporas pour le développement, Renforcer les capacités des organisations de migrants et de la société civile, Viser un meilleur positionnement stratégique du Mali sur les questions de migration, Améliorer la connaissance sur les migrations, Enfin réadapter les conditions d’entrée, de séjour et d’établissement au Mali.

Le directeur du CIGEM a par ailleurs mis l’accent sur quelques éléments stratégiques de mise en place. Parmi les quels : la promotion de la PONAM, missions, contacts, échanges avec les départements ministériels concernés etc, la mise en place de la cellule de coordination.

La question de migration a enfin souligné le présentateur est une question traversale. Par conséquent tous les départements sont impliqués dans la mise en œuvre du document de Politique Nationale de Migration avec comme effets et impacts attendus : la réduction du flux migratoire irrégulier, de mauvaises pratiques de traite et de trafic humains, 2000 villages seront touchés, 10 000 migrants de retour involontaires seront réinstallés par an dans des activités génératrices de richesse.

En prenant la parole, le ministre des maliens de l’extérieur, Docteur Abdramane Sylla, a indiqué que les maliens vivant à l’étranger sont estimés à plus de 4 millions. Selon lui, les relations entre les maliens de l’extérieur et la patrie sont intenses et variées et se matérialisent par des transferts de fonds importants (estimés à 431 milliards de FCFA en 2012) et de nombreuses compétences en ressources humaines.

« L’élaboration et la mise en œuvre d’une Politique Nationale de Migration ne sont pas fortuites », a indiqué le ministre Sylla eu égard aux multiples enjeux dans le champ de la migration, à la volonté politique de gestion durable des flux migratoires, de sécurisation des maliens de l’extérieur et leur mobilisation pour le développement.

Selon lui, la PONAM est un ambitieux projet de 120 milliards.

Elle s’articule autour de deux volets essentiels : la gestion des migrations dans le cadre des normes internationales et la volonté de mettre la migration en lien avec le développement.

Selon le ministre des maliens de l’extérieur, les principales victimes de la migration irrégulière sont les migrants irréguliers eux-mêmes qui s’exposent à la précarité et à l’exploitation. Cependant, il a estimé qu’il est nécessaire de lutter contre la traite des êtres humains, conformément aux principes du droit international.

En la matière, il dira que le gouvernement de la république du Mali est résolument engagé pour optimiser l’application de la loi N° 2012 – 023 du 12 juillet 2012 relative à la lutte contre la traite des personnes et les pratiques assimilées, à mener une lutte sans merci contre les réseaux de passeurs.

Tout en comptant sur la mobilisation de tous pour la mise en œuvre de cette politique, le Ministre des maliens de l’extérieur a déclaré solennellement au nom du gouvernement le lancement officiel de la Politique Nationale de Migration.

LaSouss