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Paix et réconciliation au Mali : les solutions alternatives de la société civile
vendredi 11 octobre 2019, par
Le vendredi 27 septembre 2019, la Coalition Citoyenne de la Société Civile pour la Paix, l’Unité et la Réconciliation National, a présenté son 3e Rapport Alternatif Citoyen sur la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger. C’était à l’hôtel El Farouk.
Cette cérémonie s’est déroulée, en présence de Ahmed Mohamed Ag Hamani, ancien Premier ministre, du président de Cri 2002, du représentant du haut conseil des maliens de l’extérieur. Ainsi que d’autres personnalités.
L’objectif général du rapport est de contribuer, d’une part, à accélérer la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger et, d’autre part, à la stabilisation politique et sociale du pays en proposant des solutions alternatives à la levée des points de blocage. Il vise spécifiquement à faire une évaluation de l’état de mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, à Identifier les points de blocage, à des solutions alternatives.
Le présent Rapport Alternatif Citoyen se veut comme les précédents, une analyse synthétique des différents rapports établis par les acteurs impliqués dans la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger.
En effet, après une analyse desdits rapports, la Coalition Citoyenne de la Société Civile pour la Paix, l’Unité et la Réconciliation Nationale, organe d’observation, de veille, d’alerte et d’interpellation, fidèle à son engagement en faveur de la paix et de la cohésion sociale au Mali, propose des solutions alternatives aux blocages et difficultés identifiés dans la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix.
Ce troisième Rapport Alternatif Citoyen, couvrant la période de décembre 2018 à juin 2019, est élaboré dans un contexte national d’insécurité croissante, aggravé par la multiplication des revendications syndicales, la forte implication de certains leaders religieux dans la crise politique et sociale actuelle et l’inscription stratégique de la classe politique dans une dynamique de contestation de l’action gouvernementale.
Ce rapport Alternatif s’articule autour de trois parties essentielles à savoir : évaluation des recommandations du 1er et 2e Rapports Alternatifs de la CCSC/PURN, évaluation de la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger de décembre 2018 à juin 2019 et conclusion générale.
La coalition estime qu’il est largement temps pour les mouvements armés de s’inscrire dans le cadre de l’Etat et des Institutions de la République et de fonder leurs opinions ou leurs revendications sur le droit interne (Constitution, lois) ou le droit international public (Charte des Nations Unies).
Dans le rapport, les obstacles identifiés à la mise en œuvre de l’Accord pourraient se résumer entre autres : aux difficultés rencontrées dans la poursuite du DDR accéléré, à l’affaiblissement de la contribution de la Médiation et du CSA, au déficit des réformes politiques et institutionnelles, constituant les fondamentaux de l’Accord, aux différentes contestations de plus en plus fréquentes des Mouvements, en particulier de la CMA, de la Plateforme des Mouvements du 14 juin 2014 et de la CME, à l’insécurité grandissante voire alarmante dans les régions du Nord et du Centre en particulier et dans le reste du Mali en général, à l’impunité aux proportions alarmantes.
Il faut noter que le principal problème de la mise en œuvre de l’accord demeure son absence d’ancrage dans la société malienne elle-même. Il reste un instrument « technique » étranger à la société.
Au regard de tout ce qui précède, la Coalition suggère de bâtir et réprimer toute forme de stigmatisation, de régionalisation, d’association à caractère ethnique, racial ou régionaliste, l’appropriation indispensable par le peuple malien de l’accord pour la paix et réconciliation au Mali dans toutes ses composantes ainsi que sa mise en œuvre et son accélération.
Aussi, la prise de mesures appropriées face à l’immixtion flagrante des leaders religieux et guides spirituels dans les affaires politiques et la gestion de l’Etat. Que, les partis politiques ne doivent pas non plus se servir de la religion pour accéder au pouvoir et chercher à s’y maintenir et ce conformément à la constitution, d’accélérer le démantèlement et le désarmement de toutes les milices sur l’étendue du territoire national, l’élaboration d’un programme structurel d’éducation à la citoyenneté destiné à mettre en action la société malienne, notamment les jeunes.
Enfin, de doper la confiance de cette jeunesse et de modifier profondément leur vision du monde, mais aussi leurs comportements pour les amener à comprendre ce qui motive le « vivre ensemble », à admettre que les règles peuvent et doivent être acceptées, à intégrer que l’abandon d’une partie de leur liberté leur permet de construire un a venir commun, au quotidien, en tant que membre de leur famille, citoyen de leur quartier, de leur commune, de leur cercle, de leur région, de leur pays, de leur continent et du monde, de leur faire comprendre aussi que le présent ne se définit pas seulement par le passé, mais qu’il se définit surtout par le futur à construire.
Bintou COULIBALY
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