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Nord du Mali : Un nouveau groupe armé est né

mardi 12 août 2014, par Assane Koné

Dans le conflit au nord du Mali, il va désormais falloir compter avec le Groupe Auto-défense Touareg Imghad et Alliés (GATIA). Créer pour amener ceux qui ont pris les armes contre la République du Mali, à respecter leur choix de rester maliens, les Touareg Imghad et Alliés à travers le GATIA, tiennent à jouer pleinement tout le rôle qui est le leur dans le processus de paix et de réconciliation. Pour cela, ils demandent à être associés à toutes les négociations.

A la faveur de l’atelier préparatoire des mouvements armés que sont le Mouvement Arabe de l’Azawad (MAA) , Coordination des mouvements et forces patriotique de résistance (CM-FPR) et la Coalition du peuple de l’Azawad (CPA), en vue des négociations d’Alger, Fahad Ag Almahmoud, secrétaire Général du GATIA, a levé le voile sur ses objectifs et sur les raisons profondes qui les ont poussées à mettre sur pied un groupe d’autodéfense au Nord du Mali. Il a rappelé que les évènements au nord du Mali depuis 2012 ont provoqué de nombreux bouleversements. Selon lui, les populations du nord ont été de façon déconcertante soumises à toutes sortes de sévices et de brimades par les groupes armés qui voulaient les embrigadés en leur sein. « Si certaines populations du nord ont intégré volontairement ou par contrainte ces groupes, une partie non négligeable est restée loin des nouveaux occupants », a-t-il indiqué. Avant d’ajouter que cette partie à laquelle, ils appartiennent, a fait l’objet de toutes sortes de brimades physiques et morales de la part des groupes armés. « Les pratiques et contradictions internes des mouvements ont instauré une succession d’actions aussi violentes que barbares dont nous avons payé le plus grand tribut, notamment à Intakabarte, Tamkoutate, Akabar, AdjeulHoc, Tegharghar, Ansongo, Gao, Kidal et Tombouctou », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que ce calvaire a fait l’objet de plusieurs condamnations de la communauté internationale et provoqué le déclenchement de la salutaire opération Serval le 11 janvier 2013, qui a considérablement réduit les activités des groupes terroristes et permis un début d’espoir. Mais, il a indiqué que la renaissance tant espérée par les populations du nord qui ont refusé d’adhérer aux groupes armés a été malheureusement de courte durée. Selon lui, les brimades initiales exercées par les groupes séparatistes et terroristes se poursuivent sous forme d’enrôlements forcés, d’assassinats, d’expulsions, de spoliations, etc. qui sont devenus le lot de tous les ‘’réfusards ‘’, malgré la signature de l’Accord de Ouagadougou et la présence des forces internationales.

Un choix clair pour la République du Mali, laïque et unie

« Les évènements des 17 et 21 mai 2014 à Kidal n’ont fait qu’empirer le calvaire de ces nombreuses populations autochtones dont le seul crime est de n’être ni séparatistes, ni terroristes, ni contre la laïcité du Mali », a-t-il précisé. Avant de révéler que les groupes armés ont atteint le summum de l’absurdité de leur sectarisme par leur déclaration conjointe intimant l’ordre à toutes les communautés et tous les groupes sociaux d’adhérer à l’un des trois mouvements/ MNLA, HCUA et MAA-dissidence, ou de quitter l’Azawad. « C’est face à ce choix cornélien, ne voulant ni adhérer à l’un de ces trois mouvements et n’ayant pas d’autre territoire que les régions nord du Mali, nous avons été dans un premier temps obligé de nous organiser pour assurer la sécurité de nos personnes et de nos biens et dans un deuxième temps de nous allier à toutes les populations du nord qui partagent cet objectif avec nous », a-t-il indiqué. Et d’ajouter que « C’est le sens du protocole d’Alliance Communautaire, signé à Gao le 3 juillet 2014, entre les communautés songhois et Alliés, Touareg- Imghad et Alliés et les Arables et Alliés ». Il dira que suite au Communiqué du MNLA-Hcua et MAA, interpellant les populations du nord Mali à adhérer obligatoirement à l’un de ces trois mouvements ou à quitter, nous avions perçu cela comme une invitation d’abandonner nos terroirs, nos espaces et nos biens. Avant de déclarer que suite au retrait de toutes les autorités et forces armées et de sécurité du Mali des zones situées au Nord de Gao, suite à l’incapacité de la MINUSMA et de la force Serval d’assurer notre sécurité, nous avons été mis devant le fait accompli c’est-à-dire la nécessité d’assurer par nous même notre défense. « Dans la même foulée, avec l’attaque de Tabankorte, nous avons eu notre baptême de feu », a-t-il indiqué. Avant d’ajouter que pendant plus de deux semaines, ils ont été obligés de repousser les attaques du MNLA. Devenu Groupe d’Auto-défense Touareg-Imghad et Alliés (GATIA) et pour jouer pleinement leur rôle dans le processus de paix auquel ils adhèrent totalement, les Touareg-Imghad souhaitent la prise en compte de leur mouvement dans toutes les structures et les activités du processus de paix encours. « Nous avions signifié cette demande au représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies, Chef de la MINUSMA », a-t-il conclu.

Assane Koné

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