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Meeting de Mahamoud Dicko : Le pire évité de justesse !

vendredi 5 avril 2019, par Assane Koné

Qui est ce « sécurocrate » qui a eu la merveilleuse idée de convaincre les autorités à exclure toute idée de répression du meeting du 5 avril 2019 ? Au regard de la mobilisation qu’il nous a été donnée de voir, une répression allait faire basculer le Mali dans une violence inouïe et intitule, aux conséquences incalculables.

Ils ont fait leur meeting. La circulation a été perturbée pendant quelques heures. Ils ont bandé leurs muscles et ont montré leur capacité de mobilisation au pouvoir. Et, il n’y a pratiquement pas eu de blesser. Et, en démocratie, ce fait ne doit pas être anodin. Mais, l’on retient qu’ en absence de répression, la manifestation s’est bien déroulée et sans trop de grabuges.

La liberté de manifester, de marcher et de réunion…, sont des libertés définies qui donnent la réalité à toute démocratie. Dis-moi la place que les libertés définies occupent dans ton pays, je te dirai s’il est démocratique ou non.

Force reste au Peuple, même s’il est divers

Le meeting du 5 avril 2019, vient poser avec beaucoup d’acuité le sempiternel problème de « marches à autoriser au Mali ». En effet, pour autoriser, il faut recevoir une demande. Dans le cas d’espèce, ni demande, ni déclaration de manifester n’a pas été adressée à l’autorité, tant les organisateurs étaient sûrs de leurs capacités de mobilisation.

Mahamoud Dicko et autres, convaincus qu’un meeting dans une démocratie n’a pas besoin d’être autorisé, ne se sont pas encombrés avec une demande ou une simple déclaration. Sans nous perdre dans les méandres de l’Etat d’urgence, revenait à l’autorité de police administrative de motiver sa décision d’interdiction par la menace à l’ordre public et par l’insuffisance de forces polices pour rétablir l’ordre public. Et, dans le cas d’espèce, il allait difficile de convaincre qu’on a suffisamment de forces de police pour mater la marche et qu’on en a pas suffisamment pour l’encadrer et éviter tout trouble à l’ordre public.

Dans tous les cas, mis devant le fait accompli, l’Etat qui semble, avait pris toutes les dispositions pour interdire de force ou de gré cette manifestation, a été contraint de reculer. En effet, la veille de la marche, en décidant de rappeler le décret interdisant des regroupements dans certains espaces de Bamako, notamment la Place de l’Indépendance, était une manière déguisée pour les autorités d’afficher leur volonté de mater le meeting de Mahamoud Dicko. Mais, comme la nuit porte conseil, et surtout face à la détermination des manifestants dans les zawiyas, l’autorité s’est ravisée à la mi-journée. La décision d’interdire par la force a été remplacée par celle d’encadrer la manifestation. Et, mieux, il a même été proposé aux leaders de la manifestation que s’ils ne voulaient pas de l’encadrement des forces de sécurité, ces derniers pouvaient se retirer.

Cette sage décision a évité au Mali un vendredi noir. Au regard de la mobilisation, personne ne pouvait prévoir les conséquences d’une répression. En s’avisant à réprimer le meeting, les autorités ont pris une décision sage, qui laisse entrevoir des possibilités de discussions et de négociations pour mettre fin à de tels regroupements, afin que les maliens se concentrent et se consacrent à l’essentiel : la construction d’une paix durable et d’une véritable cohésion nationale pour faire face aux questions de développement qui restent un défi majeur pour le pays.

Assane Koné


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