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Mahamadou Konaté, ancien coordonnateur des volontaires Mali-IBK 2013 : « IBK doit se ressaisir »

mercredi 9 septembre 2015, par Assane Koné

Coordonnateur du Club des volontaires Mali-IBK 2013 et porte-parole de la Coalition à Dakar, actuellement enseignant dans plusieurs Universités à Bamako, Mahamadou Konaté, dans l’interview ci-dessous dénonce la gestion partisane du président Ibrahim Boubacar Keita.

Les Echos : Dites-nous pourquoi à la veille de la présidentielle vous avez décidé de battre campagne pour IBK ?

Mahamadou Konaté : Après réflexion, nous avons décidé le candidat IBK pour 4 raisons : Son nationalisme, son intégrité, ses compétences académiques et professionnelles, son programme politique. Il faut dire que face à la crise sécuritaire qui frappe notre pays, il se disait intransigeant sur l’exercice de la souveraineté nationale sur l’ensemble de notre territoire.

Son intégrité morale : Dans un système de corruption généralisé où de nombreux hauts fonctionnaires ont été trempés dans les scandales financiers, notre ancien ministre des affaires étrangères et ancien Premier ministre était respecté de tous pour sa rigueur et son honnêteté dans la gestion des derniers publics. Nous l’avons choisi aussi pour ses compétences académiques et professionnelles. Dans le monde de l’excellence académique, le prestige de l’université de la Sorbonne accompagne tous ses lauréats. Notre candidat y obtient un DEA en politique internationale en 1978. Sur le plan professionnel, il suffit de mentionner qu’il fut invité en 1994 pour assurer la fonction de Premier ministre dans un moment de crise économique où deux de ses prédécesseurs avaient déjà démissionné. Son plus grand legs pour nous était d’avoir commencé à remettre l’école dans la bonne voie.

Son programme politique : Il s’engageait à refonder l’Etat en renforçant l’indépendance et l’autorité des pouvoirs publics, à développer les infrastructures et les suprastructures universitaires notamment la formation qualitative des enseignants et des étudiants. Pour se faire, il reconnaissait qu’il fallait régulier le syndicalisme estudiantin dans les écoles, de sorte que la formation n’en pâtisse pas.

Le 4 septembre, le président a fêté les deux ans de son mandat. Quelle appréciation faites-vous des deux ans ?

M.K. : Il faut dire qu’après deux ans de pouvoir, c’est la déception. Kidal est toujours occupé. Les groupes d’auto-défense sont vilipendés. L’insécurité hante nos quartiers. La souveraineté nationale, une coquille toujours vide malgré sa présidence. Son nationalisme nous a-t-il servi ? Il est temps de lui donner un sens. Pas par les mots, de grâce, mais par les actes. Redonnez nous l’espoir d’espérer.

Déçu ! les scandales à répétition , depuis l’avion présidentiel, qu’il n’a jamais eu assez de hauteur pour réparer les dégâts et amoindrir les dépenses de prestige en ces temps de vache maigre, aux engrais frelatés et aux centaines de milliards de nos francs gaspillés, ont finis par avoir raison de la confiance que nous avions en lui. Les vrais responsables n’ont jamais été identifiés et sanctionnés. Il n’y a qu’une seule logique à cela, connue de tous... Qu’il donne un sens à son intégrité morale, en mettant fin à l’impunité.

Déçu ! Ce n’est ni l’école ni les diplômes qui assurent la qualité intellectuelle chez l’homme. Nous l’avons que très bien compris. L’Homme, qu’il aime tant citer, mais qu’il semble ignorer, forge cette qualité dans le labeur quotidien, dans la signification et dans l’accomplissement. De grâce, dans un langage clair et accessible à la multitude, il devrait s’adresser officiellement et engager l’Etat. S’il ne revoit pas la forme et le fond de ses actes, à quoi bon pour le Mali d’avoir été dans la plus brillante université du monde ? Prières !

Déçu ! L’Etat est toujours à genou. Les Universités n’existent que par leurs noms. L’environnement de travail n’est ni adapté ni sécurisé. Les enseignants et les étudiants sont à la merci des plus véreux d’entre eux. L’excellence n’est ni promue ni encouragée. Quel avenir veut-on construire avec une pépinière si mal-en-point ? Qu’il lui plaise, de faire de ce milieu le centre de son attention le reste de son quinquennat. S’il réussisse ce pari, les dividendes vaudront au pays, la rançon de toutes ses fautes précédentes. Qu’il ne soit ni Machiavel ni Montesquieu, mais qu’il soit le premier des Maliens.

Propos recueillis par
Amadou Sidibé

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