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MNLA : Moussa Ag Assarid quitte la nébuleuse après avoir endeuillé le nord du Mali

jeudi 28 avril 2016, par Assane Koné

« La colombe prétentieuse qui veut voler au-delà de l’atmosphère fini toujours par se casser les ailes ». C’est ce qui arrive aujourd’hui à celui qui a toujours rêvé de voir un embouteillage de narcotrafiquants doublés de djihadistes dans le désert qu’il prétend aimer. Il s’appelle Moussa Ag Assarid. Après avoir tété à la mamelle de l’Etat malien, il s’est fixé l’objectif irréalisable de le voir écrouler, en tout cas dans sa partie septentrionale. Isolé, déçu et peut être même désœuvré, il vient de quitter ses « charges vides » au sein du MNLA, avec armes et bagages. C’est la rançon des prétentieux qui se verront toujours jeter comme une orange pressée.

« Il ne m’est plus possible d’assumer aucune responsabilité au sein d’un mouvement dont la direction politique méprise les militants, viole les textes fondateurs et ne m’apporte aucun appui, ne serait-ce que la lecture des comptes rendus de mes missions sans évoquer les autres types d’appuis indispensables à une exécution diligente de ma mission », a indiqué Moussa Ag Assaarid, dans sa lettre de démission adressée à Bilal Ag Achérif, secrétaire général du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) .

En plus de tout cet argumentaire tordu, Moussa Ag Assarid raconte sa petite vie en rappelant que : « à l’issue des travaux du 3e congrès qui s’est tenu à Kidal du 7 au 11 avril 2016, il m’est clairement apparu ainsi qu’à la grande majorité des militants que les idéaux et objectifs du MNLA sont abandonnés et réduits à l’Accord d’Alger-Bamako ».

Pire, il dénonce « une dérive autocratique, clanique et clientéliste qui se profilait depuis les Accords de Ouagadougou », et selon lui qui « s’est accentuée après la signature de l’Accord d’Alger-Bamako et atteint son paroxysme lors du congrès qui vient de s’achever au cours duquel la moindre règle démocratique n’a été utilisée ».
Moussa Aga Assarid parle d’ « idéaux et objectifs du MNLA », comme s’il a toujours ignoré que le MNLA n’a que pour idéaux de bloquer le développement des régions nord du Mali et du pays tout entier.

En dehors de toute indépendance de l’Azawad, il dénonce déjà des « dérive autocratique, clanique et clientéliste ». Si par malheur la communauté internationale qui ne s’assume jamais ou qui s’assume toujours mal venait à soutenir une partition du Mali, ce sera fini à jamais pour la paix dans cette partie de la terre. L’insécurité de l’humanité toute entière partirait de cette Azawad chimérique, tant les guerres tribales et communautaires seraient monnaies courantes. Et, chaque communauté aura ses supplétifs djihadistes.

Mais, ce qui est écœurant dans cette lettre de démission est que Moussa Ag Assarid n’arrive pas à accepter les différents accords mis en place pour sortie d’une crise qui ne devait jamais existée. Aveuglé par la haine et trop préoccupé à devenir quelqu’un dans une Azawad indépendante, il renie tout ce que l’Etat du Mali a fait pour lui citoyen malien pour qu’il soit ce qu’il est aujourd’hui.

Moussa Ag Assarid, en prenant cette décision de démissionner de sa fonction de représentant du MNLA en Europe, doit s’assagir et revenir à la raison que son Azawad tant souhaité ne restera que chimérique. Et, qu’aucune nouvelle frontière d’un Etat fantoche ne saurait exister entre le Mali et l’Algérie.

On se rappelle que le 14 janvier 2015, Bilal Ag Acherif, secrétaire général du MNLA et Président du Conseil transitoire de l’Etat de l’Azawad, non reconnu sur la scène internationale, s’était permis en violation des règles convenues entre Etats civilisés de nommer Moussa Ag Assarid comme le représentant du MNLA auprès de l’Union européenne.

Selon ses termes « l’intéressé représente le Mouvement auprès des Etats et Organisations de l’Union européenne. Il est autorisé à établir des contacts utiles pour préserver des bonnes relations entre le Mouvement et l’Union européenne ».

Si on comprend bien, sans le dire clairement Bilal Ag Acherif par cette nomination, faisait de Moussa Ag Assarid l’ambassadeur du MNLA au près de l’Union européenne.

Et, à bien lire la lettre de démission, il est clair que le MNLA est dans l’incapacité de prendre en charge financièrement les « missions inutiles » d’un ambassadeur inutile qu’aucun Etat n’a reconnu en Europe, parce que représentant un Etat chimérique dont l’existence n’est réel que dans l’esprit de quelques individus, qui sous l’emprise d’hallucinogène commettent des actes fortement répréhensibles dans le nord du Mali.

Et, comme ils font partis des enfants gâtés de la République du Mali, ils ont cru que des Etats européens allaient leur ouvrir les vannes en mettant à leur disposition des ressources de leurs contribuables pour qu’ils se pavanent en Europe.

Sans soutien politique réel et officiellement affiché, les leaders du MNLA sont dans des calculs personnels. Chacun veut sauver sa tête de la façon la plus honorable. Et, la démission de Moussa Ag Assarid est dans cette logique. Surtout depuis quelques temps des éléments de la force militaire française a procédé à des interpellations de combattants dans les rangs du MNLA, qu’ils soupçonneraient d’actes terroristes avérés, l’on n’est plus loin que ce Mouvement soit officiel déclaré comme un mouvement terroriste, ce que les maliens savent depuis longtemps. Pour tout cela, Moussa Ag Assarid est dans une démarche de prendre ses distances. Ne soyez par surpris dans les jours avenir de le voir dans une gymnastique dont il est le seul à en avoir le secret pour réintégrer la République du Mali. Et, ce jour-là, nous serons nombreux à souhaiter la bienvenue à cet enfant égarer de la République, qui n’aurait jamais dû porter la toge du MNLA qui ne lui sied pas du tout.

Assane Koné


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