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Lutte contre la corruption : L’impact de l’éthique et la déontologie du magistrat au centre des préoccupations

jeudi 22 septembre 2022, par Assane Koné

« La corruption doit être combattue avec rigueur et célérité dans un secteur aussi vital que la justice ». Cette déclaration a été faite par le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Mamadou Kassogué, lors de la tenue de la 3e édition des journées d’échanges Justice et Presse.

La thématique principale de cette édition a porté sur : « l’éthique et la déontologie du magistrat : quel impact dans la lutte contre la corruption ? ». C’était le jeudi 10 septembre 2022, à la Maison de la Presse, en présence du Chef de la Coopération canadienne et du Président de la Maison de la Presse.

Organisée par le ministère de la Justice en partenariat avec la Maison de la Presse, cette 3e édition vise à maintenir un cadre permanent de dialogue et d’échanges entre les hommes de médias et les acteurs de la justice. Cette présente se tient à un moment où le Département cherche à rendre opérationnel le nouveau Pôle National Économique et Financier et l’Agence de gestion des biens gelés, saisis ou confisqués.

Au cours de son intervention, le ministre de la Justice, des Droits de l’Homme et des Gardes Sceaux, Mamadou Kassogué a rappelé que le succès des deux premières journées est la preuve que la justice et les médias sont dans une alliance naturelle caractérisée par la recherche d’éléments dont la bonne exploitation permet de servir les citoyens dans leur quête permanente d’information juste et crédible sur la justice.

Pour lui, la thématique centrale de cette troisième journée « éthique et déontologie du magistrat, quel impact dans la lutte contre la corruption ? », est autant un sujet d’actualité que de préoccupation nationale à cause de la profondeur et de la complexité du phénomène de la corruption dans notre pays.

A cet effet, l’échec des mesures qui ont été prises par les gouvernements successifs s’explique, pour une large part, par l’incohérence et l’inconstance des politiques publiques en la matière ainsi que l’inefficacité et l’inadéquation du cadre juridique et institutionnel. A cela s’ajoute, l’inobservation des règles d’éthique et de déontologie dans la gestion des biens publics.

« La corruption doit être combattue avec rigueur et célérité dans un secteur aussi vital que la justice. La justice est le levier fondamental dont l’Etat doit se servir pour garantir la mise en œuvre d’une politique ne laissant aucune place à l’impunité dans ce domaine, car elle est le reflet de l’état de santé d’un pays », a déclaré le ministre. Selon lui, elle pourra impulser une dynamique positive dans le traitement de la délinquance économique et financière. Chargée de dire le droit et de sanctionner ceux qui contreviennent aux normes préétablies, la justice est garante de l’efficacité du dispositif légal mis en place pour lutter contre la corruption.

Suivant son intervention, il dira que la lutte contre la corruption ne saurait être une réalité que lorsque ceux-là même, chargés d’appliquer la loi aux délinquants économiques et financiers, exercent leur fonction dans la stricte observation des règles d’éthique et de déontologie qui encadrent leur profession. Pour lui, il importe de rappeler que les détournements des deniers publics à flots, les missions de contrôle ou de vérification biaisées, les procédures judiciaires inefficaces, l’inexécution des décisions de Justice en ce qui concerne les condamnations pécuniaires, l’inapplication des textes en matière de sanctions disciplinaires, ont fini par créer l’impunité et le sentiment d’impunité qu’il convient de combattre avec détermination et persévérance. « Là réside tout le rôle de la justice pour faire en sorte que ces insuffisances et ces faiblesses ne continuent à servir de boulevard pour des agents publics, sans scrupule, qui pillent les ressources de l’Etat, empêchant ainsi de faire face aux besoins d’investissement dans les différents secteurs de développement de notre pays », a-t-il souligné.

Cependant, indépendamment des valeurs qui encadrent le comportement du magistrat pour sa bonne conduite en dehors et dans son service, qu’il est nécessaire de mettre en œuvre un mécanisme efficace pour sanctionner les manquements aux règles d’éthique et de déontologie se caractérisant par la mise en cause de sa responsabilité.

A cet égard, il a souligné l’importante responsabilité du magistrat liée à la violation des règles d’éthique et de déontologie. Une question qui interpelle en premier lieu le Département de la Justice, mais aussi les organisations syndicales des magistrats dans une dynamique de veille et de mise en œuvre des sanctions disciplinaires, conformément aux textes.

Pour leurs parts, le Président de la Maison de la Presse, Bandiougou Danté et le représentant du Canada, Alexander, se sont réjouis pour la tenue de cette 3e édition, et ont affirmé leur disponibilité à accompagner le département de la Justice dans la lutte contre la corruption et la délinquance financière au Mali.

Bintou Coulibaly


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