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Lutte contre l’esclavage au Mali : L’Association DONKOSIRA invite l’Etat à adopter une loi criminalisant la pratique du fléau

lundi 17 avril 2023, par Assane Koné

« Prendre rapidement une loi criminalisant la pratique de l’esclavage sous toutes ses formes au Mali » est la principale recommandation qu’a formulée l’Association DONKOSIRA, le 16 avril 2023, lors d’une conférence de presse qu’elle a organisée en partenariat avec Wikimédia Mali, dans le cadre de la journée internationale de lutte contre l’esclavage des enfants, célébrée chaque année le 16 avril. C’était à Sotuba-ACI, dans les locaux des Editions Takaba.

Chaque année, le 16 avril, la communauté internationale célèbre la journée internationale de lutte contre l’esclavage des enfants. Au Mali, le 16 avril 2023, n’est pas passé inaperçu. L’Association DONKOSIRA ou le « chemin de la connaissance », en partenariat avec Wikimédia Mali, a décidé de marqué cette journée d’une pierre blanche. Dans les locaux des Editions Takaba, elle a organisé une journée de sensibilisation sur le fléau de l’esclavage, à travers une conférence de presse, suivi d’un atelier de formation et de contribution à Wikipédia.

Mme Coulibaly Mariam Camara, Trésorière de l’Association DONKOSIRA, accompagnée de Mme Assa Waly Diakité, Assistante à DONKOSIRA et Mme Aïssata Goro, comptable à DONKOSIRA, a rappelé qu’il y a 28 ans que la journée du 16 avril a été initiée pour dénoncer l’esclavage et le travail des enfants dans le monde. Selon elle, l’objectif de cette journée internationale est d’éradiquer toutes les formes contemporaines d’esclavage impliquant des enfants telles la traite d’êtres humains, l’exploitation sexuelle, le travail des enfants, les mariages forcés et recrutement forcé d’enfants dans les conflits armés. « La journée mondiale de lutte contre l’esclavage des enfants a été initiée pour sensibiliser le public à ces problèmes et encourager les gouvernements, les organisations internationales et la société civile à travailler ensemble pour éradiquer ces pratiques », a indiqué Mme Coulibaly Mariam Camara.

Selon elle, la situation des enfants victimes de l’esclavage est particulièrement préoccupante dans les pays en développement. Elle a indiqué que dans ces pays, les enfants sont souvent exploités dans les industries telles que l’agriculture, le textile et la pêche. « Les enfants y sont également victimes de trafic pour être utilisés comme travailleurs forcés, prostitués, soldats ou pour leur exploitation dans d’autres industries illégales », a-t-elle énuméré sans être exhaustive.

Elle a ajouté que le phénomène de l’esclavage a pris différentes formes au cours de l’histoire. Elle a regretté le fait que certaines formes perdurent aujourd’hui. Elle a précisé que l’Association DONKOSIRA lutte en particulier contre les pratiques liées à l’esclavage par ascendance, où une personne se voit attribuer un statut d’esclave, comme héréditaire, au prétexte que l’un de ses ancêtres aurait été réduit à l’esclavage.

Selon elle, malgré l’abolition officielle de l’esclavage au Mali, et sa condamnation dans plusieurs traités internationaux signés par notre pays, certaines pratiquent d’esclavage demeurent. Au nom de l’Association DONKOSIRA, Mme Coulibaly Mariam Camara a rappelé qu’au Mali, en 2023, « des personnes considérées comme descendant ou descendante d’esclave peuvent être soumises à des discriminations, du travail forcé et des mauvais traitements ». Et, pire, elle dira que « le refus de cette assignation statutaire d’esclave, les expose à des violences et à des sanctions dans le village ».

Selon elle, « ils peuvent se voir refuser l’accès à des ressources essentielles comme l’eau, les terres, ou encore des biens de consommation ». Par conséquent, elle dira que « l’esclavage par ascendance entraine des migrations forcées, ce qui fragilisent davantage les populations concernées ».

Et, sans les énumérer, elle dira que d’autres formes d’esclavage plus récentes affectent de nombreuses populations, et en particulier les plus vulnérables comme les enfants. Au regard de tout cela, elle dira que la lutte contre l’esclavage sous toutes ses formes est un enjeu majeur pour le développement et la paix au Mali.

Dans la phase des questions/réponses avec les journalistes, invitation a été faite à tous ceux qui doutent de l’existence du fléau Mali de faire un tour à Mabri, une localité située dans la région de Kita, qui est aujourd’hui le lieu de convergence de tous ceux qui sont victimes d’esclavage dans les contrées de la région de Kayes. « A Mabri, plus de 43% de la population est composé de déplacés du fait de l’esclavage », a indiqué Aïssata Goro. Elle a ajouté que les chiffres disponibles, selon certaines sources, font état de plus de 30 000 enfants maliens qui sont victimes de l’esclavage.

« Mais, ce qu’il y a de plus regrettable. C’est qu’on a l’impression que l’Etat malien a démissionné sur la question de la gestion de l’esclavage par ascendance », a indiqué Assa Waly Diakité. Pour elle, en plus de la sensibilisation, l’une des solutions pour juguler ce fléau, c’est l’adoption par l’Etat du Mali d’une loi criminalisant la pratique de l’esclavage au Mali. Mais, surtout de l’appliquer dans toute sa rigueur.

Même si l’Association DONKOSIRA craint que cela ne soit vu comme une approche discriminatoire, elle s’est aventurée à reprendre une proposition des victime qui voudrait que l’Etat leur donne une partie de la forêt classée du Baoulé pour qu’ils puissent s’y établir pour la pratique de l’agriculture pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille.

La seconde activité de cette journée de sensibilisation a été animée par N’Fana Kaba Diakité, représentant de Wikipédia au Mali. Il a animé un atelier sur comment contribuer à wikipédia par la production de contenus : textes, vidéos et photo.

Assane Koné


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