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Kayes : Des journalistes sensibilisés au journalisme sensible au conflit et au genre
jeudi 15 avril 2021, par
Une dizaine de journaliste de Kayes ont pris part à une formation organisée par Internews du 29 au 31 mars 2021. Elle s’inscrit dans le cadre du projet « Empowering Malians through Election, Reforms and Governance Effort » (EMERGE). L’objectif est de renforcer les capacités des médias locaux, afin de donner aux populations les informations et les nouvelles dont elles ont besoin.
Les participants ont suivi les trois jours de la formation sur quelques notions du journalisme et le montage vidéo sur Smartphones. Les communications ont portées sur le papier radio, les techniques d’interviews, le journalisme sensible au Genre, le journalisme sensible aux conflits et le montage vidéo sur Smartphones. Elle s’est déroulée dans la salle de conférence des trois Sœurs de Kayes.
La session a été animée par les Bintou Coulibaly et Maimouna Sidibé, formatrices formées par Internews, une organisation internationale à but non lucratif.
Selon les facilitatrices, le papier radio est un article court pour une durée d’au moins une minute. C’est le texte que le journaliste écrit et pour lequel il pose sa voix. « Le papier radio peut être lu en direct ou enregistré. Il a une structure : un début (l’introduction ou la phrase d’accroche), un milieu (le développement) et une fin (la chute) », ont-elles déclarées. En ajoutant qu’il ne répète surtout pas ce qu’il y a dans le lancement. Le papier radio répond surtout aux questions : comment et pourquoi ?
Parlant des défis liés à l’écriture d’un papier, elles ont mis l’accès sur l’angle de traitement. En effet, selon elles, déterminer l’angle de traitement, c’est de préciser la façon dont on veut aborder le thème du reportage. « Quand on prend un thème, il y’a différents aspects que nous ne pouvons pas tout dire dans le papier. Avec l’angle on précise l’aspect que l’on souhaite traiter », ont-t-elles précisé.
En abordant le thème sur le journalisme sensible aux conflits, d’après les formatrices, c’est lorsque les journalistes sont conscients du rôle crucial qu’ils peuvent jouer dans une période de conflit.
Comment les médias peuvent-ils contribuer à résoudre un conflit ?
Pour répondre à cette question, selon elles, lorsque le conflit éclate, les médias peuvent contribuer à faciliter la communication entre les protagonistes, à donner la parole à chaque camp (à chaque fois que deux parties sont opposées). En plus, de favoriser la confiance entre les parties avec des informations susceptibles de dissiper les informations et d’amener les paries à se connaitre.
Ensuite, les médias doivent éviter de décrire un conflit comme n’ayant que deux faces opposées et d’éviter de définir le conflit en citant toujours les leaders et leurs revendications habituelles.
Lors de cette formation, la communication a porté sur le journalisme sensible au genre. Plus précisément les rôles des médias dans la promotion du genre. Pour cela, il a été expliqué aux participants que, pour promouvoir le genre, le journaliste dans le choix du sujet doit : multiplier le traitement de la thématique femme, de permettre aux femmes de traiter des sujets « dur ». Aussi, dans la collecte de l’information, de recueillir l’avis des femmes sur tous les sujets à traiter. Et, pour le traitement des sujets typiquement féminins, recueillir l’avis des hommes également.
Ensuite, dans le traitement de l’information, d’insérer effectivement l’avis des femmes dans tous les sujets, de veiller à ne pas reproduire les stéréotypes dans les productions en utilisant un langage impartial, exact et valorisant pour la femme et la petite fille sur le lieu de travail et dans la sphère politique. Aussi, de faire le suivi de l’application de la loi 052 sur le quota de 30% lors de l’élaboration des listes électorales, et des nominations, de médiatiser les manquements constatés en donnant la parole aux organisations de la société civile, de donner davantage la parole aux hommes favorables à la promotion du genre, etc.
Les techniques d’interview
Pour les formatrices, le journaliste pour bien mener une interview, doit se documenter et sur son sujet et sur la personne à interviewer. Selon elles, une interview est réussie à moitié si le journaliste a un bon questionnaire.
Partant de cela, elles diront que, la bonne manière d’interviewer consiste à formuler des questions claires, précises, dont chaque mot est bien pesé, dont l’enchaînement se déroule dans un ordre logique autour de la problématique centrale. Et dont le contenu, par sa consistance et sa rigueur, démontre à l’interviewé que son interlocuteur connaît bien le sujet. Pour cela, il faut commencer par des questions simples au début, pas par des questions qui créent la polémique.
Bintou COULIBALY
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