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IBK au journal le Monde : « Les soldats maliens sont loin d’avoir le moral dans les talons »
vendredi 23 février 2018, par
L’armée malienne n’est donc pas démotivée face à l’ampleur de la tâche ? Pourquoi les attaques sont-elles de plus en plus fréquentes dans le centre du pays, où de nouveaux groupes sont apparus ? A défaut de pouvoir l’emporter sur le plan militaire, avez-vous tenté de négocier avec des mouvements djihadistes ? Quid d’un dialogue direct avec le chef touareg malien Iyad Ag-Ghali, fondateur d’Ansar Eddine en 2012 et à la tête de la coalition du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), officialisée en mars 2017 ? Confirmez-vous que l’un des bras droits d’Iyad Ag-Ghali a été tué début février ? Peut-on aujourd’hui, avec le recul, qualifier de bavures le fait que les militaires des forces « Barkhane » et « Sabre » (composante chargée spécialement de la lutte contre les groupes armés terroristes) auraient tué par erreur, fin octobre 2017, onze soldats maliens otages des djihadistes ? Le rapprochement entre le JNIM, d’Iyad Ag-Ghali, et l’Etat islamique au Grand Sahara, mené par Abou Walid Al-Sahraoui, vous inquiète-t-il ? Ce sont-là autant de question que les journalistes du Journal le Monde ont posé à IBK. Et, les repose du Président malien ont été très claires ! Lisez
« Cette guerre est d’une extrême dureté. L’ennemi est invisible et cruel. Pour les avoir vus sur le terrain, les soldats maliens sont loin d’avoir le moral dans les talons », a déclaré le Président Mali. Avant d’ajouter qu’ « Il ne faut pas demander l’impossible à une armée qui, il y a cinq ans, n’avait pas d’équipements, pas de formation et qui vient tout juste d’acquérir cinq avions achetés au prix fort ». Selon IBK, « Chaque soldat qui tombe meurt pour le Mali, mais aussi pour la France ». Parce que convaincu que le Mali n’est qu’un passage. « Car nous ne sommes qu’un terrain de passage. Leur but, leur cap, c’est vous », a-t-il indiqué.
Ala question de savoir si le Mali a tenté de négocier avec des mouvements djihadistes, la réponse du Président Malien est claire. « Pouvons nous négocier avec Daech [acronyme arabe de l’Etat islamique] ? Avec Al-Qaida au Maghreb islamique ? Ma réponse est un non ferme. Par contre, certains sont venus à nous. Un petit groupe du Front de libération du Macina s’est récemment rendu, avec armes et bagages. Ceux qui n’ont pas de sang sur les mains pourraient avoir la vie sauve », s’est-t-il interrogé, avant de faire des révélations.
En ce qui concerne le dialogue direct avec le chef touareg malien Iyad Ag-Ghali, IBK dira : « Pas question ! ». Avant de révéler que « Le président du Haut Conseil islamique, l’imam Mahmoud Dicko, avait reçu mandat de l’ancien premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga [avril-décembre 2017] de conduire une mission de bons offices dans le centre et le nord du pays. Je l’assume en tant que chef de l’Etat, mais j’étais bien loin de l’approuver. Nous avons mis fin à cette mission ».
Quant les journalistes ont voulu que IBK confirme que l’un des bras droits d’Iyad Ag-Ghali a été tué début février , la réponse du Président malien a été très précise. « Ce que je peux vous dire, c’est que 23 djihadistes ont été neutralisés lors de cette opération française menée à 900 mètres de la frontière algérienne. Il semble qu’il y ait des hauts responsables parmi eux », a-t-il déclaré.
En revenant sur ce que l’on pourrait qualifier de bavures des militaires des forces « Barkhane » et « Sabre » qui auraient tué par erreur, fin octobre 2017, onze soldats maliens otages des djihadistes, les journalistes ont été clairement servis. « Il est clair que c’étaient des otages et non pas des djihadistes. En aucun cas il n’a été dans l’intention de « Barkhane » de tuer des soldats maliens. Leurs efforts sont inouïs en termes de renseignement. Quand un cas comme celui-ci intervient, on ne va pas faire de procès ad vitam aeternam. Les mots ont un poids, un sens. C’était regrettable et douloureux », a répondu le Président Mali.
A la question de savoir s’il était inquiet du rapprochement entre le JNIM, d’Iyad Ag-Ghali, et l’Etat islamique au Grand Sahara, mené par Abou Walid Al-Sahraoui. IBK dira qu’il est convaincu que « C’est la détermination affichée par la coalition antidjihadiste conduite par le G5 Sahel avec l’appui de nos amis français et européens qui les inquiète. Au point que cette alliance soit annoncée. Ce qui ne nous surprend pas ».
A.S
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