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Halte aux atteintes aux droits à la vie : La trijeud-Mali engage le débat

lundi 16 mai 2016, par Assane Koné

La recrudescence du phénomène de lynchage et de l’immolation (par le feu) par la foule des individus accusés de vols à Bamako est devenue une réalité dans notre vie de tous les jours. Actes qui nous éloignent de l’humanisme pour être plus proche de l’absurdité. C’est pourquoi, la tribune jeunes pour le droit au Mali (Trijeud-Mali) a organisé, le samedi 14 Mai 2016 à la Mairie de la commune IV, une conférence publique sur le thème : « Jeunesse, halte aux atteintes aux droits à la vie ! ». Objectif de cet cadre d’échange était de sensibiliser les populations sur les droits de l’homme, particulièrement la couche juvénile à abandonner la pratique du lynchage des voleurs et respecter le droit à la vie.

La cérémonie s’est déroulée sous la présidence du 4e adjoint au maire de la commune IV, M. Issa Sidibé, en présence du représentant de la présidente de la CNDH, M. Cheick Oumar Coulibaly. Elle a aussi enregistré la présence de plusieurs jeunes.

Pour passer en crible le thème de la rencontre, les organisateurs ont convié les représentants de la justice, de la police et les défenseurs des droits de l’homme. Il s’agit d’Alexandre Ouédraogo, substitut du procureur prés le Tribunal de grande instance de la Commune IV, Modibo Kéita, commissaire du 9e arrondissement et Saloum Traoré, représentant de la société civile, défenseur des droits de l’Homme.

M. Issa Sidibé, 5e au Maire de la CIV, a salué cette initiative qui va dans le sens de la protection et la promotion des droits de l’homme. Avant d’exhorter les initiateurs à continuer à sensibiliser la jeunesse. « Une jeunesse bien éduquée, bien formée est une assurance pour un bel avenir », a-t-il lancé.

Quant au représentant de la Présidente de la commission nationale des droits de l’homme (CNDH), M. Cheick Oumar Coulibaly, il a témoigné le sérieux et la bravoure des jeunes pour la promotion et la protection. Et de renouveler le soutien de la CNDH à la Trijeud-Mali pour une meilleure organisation de ses activités.

« Le phénomène du lynchage des voleurs ou présumés voleurs est devenu monnaie courante au Mali et surtout dans le district de Bamako. » a souligné le président de la Trijeud-Mali, Abdouhamane Haidara, pour ainsi justifier que le choix du thème n’est pas ex nihilo.

Ensuite, il a ajouté que cette pratique d’une autre époque est « une violation flagrante du droit à la vie et de l’état de droit. » toute chose qu’il a du reste regrettée.

Le président de la trijeud-Mali a indiqué que face à ce phénomène grandissant à une vitesse exponentielle, « la tribune jeunes pour le droit au Mali s’est sentie profondément interpeler en tant qu’organisation de promotion et de protection des droits humains, mais aussi des jeunes. ». A le croire, dans la plupart des cas, « c’est la jeunesse qui est coupable et victime à la fois. »

Et c’est pourquoi, « nous avons invité la police nationale, la justice et la société civile pas pour s’accuser mutuellement mais pour trouver une solution durable afin de freiner le banditisme et aussi d’éviter cette pratique dégradante et inhumaine qu’est le lynchage. » a expliqué M. Abdouhamane Haidara.


La procédure légale à suivre en cas d’arrestation d’un présumé voleur

Les sanctions encourues en cas d’infraction et la procédure légale à suivre en cas d’arrestation de présumé voleur ont été expliquées par le Magistrat Alexandre Ouédraogo, substitut du procureur prés le Tribunal de grande instance de la Commune IV. Il a rappelé que « la personne humaine est sacrée et inviolable et que sa vie ne doit pas être ôtée par une justice de la rue. » Avant d’ajouter que celui qui viole le principe d’inviolabilité s’expose à des sanctions tant sur le plan du pénal que sur le plan du civil. ».

« La dignité humaine doit être préservée car elle est prévue dans les instruments juridiques nationaux et internationaux. Le droit pénal réprime toute atteinte physique faite à la personne (homicide, meurtre, viol…) « Aucun individu n’a le droit d’atteinte à l’intégrité physique de son semblable, il appartient à la justice de trancher. Et ayons confiance à nos institutions juridiques pour qu’elles puissent faire leur travail d’une manière encore plus responsable afin que la loi soit plus respectée par nous tous », a conclu le substitut du procureur prés le Tribunal de grande instance de la Commune IV.

Pour instaurer la confiance entre la population, la police et la justice « il faudrait expliquer les textes et les lois et l’importance de leur application dans notre société » a souhaité le président du réseau de défenseurs des droits de l’homme. Il a ensuite invité l’assistance à ne pas se rendre justice : « ne nous rendons pas justice, aidons plutôt la justice à rendre une justice saine, et la sécurité à nous sécuriser ».

Quant au commissaire de 9e Arrondissement, Modibo Kéita, il a invité les uns et les autres, quel que soit l’acte posé par un présumé voleur, de faire preuve d’humanisme pour le conduire à la police ou d’appeler les numéros verts. Mieux, il insistera sur la collaboration entre la police et la population, toute chose qui facilitera leur travail.

Faut-il souligné que ce projet de compagne d’une année concerne la ville de Bamako et de Tombouctou. L’installation d’une clinique juridique pour des jeunes à Bamako, la formation de 30 jeunes leaders d’organisations à Tombouctou et l’installation des cellules de veilles dans la même région et l’organisation de plusieurs conférences publiques dans les communes du district de Bamako constituent le programme d’activités.

Moussa Mallé SISSOKO


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