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FILEP 2023 : Les journalistes décidés à engager caméras, micros, et plumes pour combattre le terrorisme et l’obscurantisme

jeudi 26 octobre 2023, par Assane Koné

« Chers consœurs et confrères, tenons bon, car nos cameras, nos micros, nos plumes sont des armes que nous utilisons pour combattre le terrorisme, pour combattre l’obscurantisme, le droit à la différence ». C’est par cette phrase pleine de sens que Inoussa Ouédraogo, Président du Comité d’Organisation du Festival International de la liberté d’expression et de presse, a encouragé les journalistes africains à se tenir droit dans leurs bottes.

« Nous sommes des acteurs de la paix, nous aimons nos pays, nous sommes des patriotes, nous sommes soucieux de la cohésion sociale, nous sommes soucieux de la bonne gouvernance, nous rêvons d’une Afrique où tous les citoyens ont le droit de s’exprimer librement, dans les limites de ce que prévoit nos lois, y compris ceux qui pensent différemment des forts du moment », a-t-il immédiatement ajouté, comme pour dire que nos autorités vont devoir faire un exercice pour mieux comprendre les journalistes.

A la clôture du colloque international organisé sous le thème « Médias, conflits et cohésion sociale en Afrique », dans le cadre le cadre de la 10e édition du FILEP 2023, c’est en Président de Comité d’Organisation comblé que Inoussa Ouédraogo a pris la parole. « Après 72 h d’intenses travaux, voici le moment pour nous de mettre un point final au colloque international ouvert dans cette salle même le 18 octobre. A cet instant précis, je voudrais demander qu’on fasse un ban nourri pour l’ensemble des festivaliers venus des 33 pays à travers le monde pour nous honorer, pour honorer le Burkina Faso, pour honorer le combat transfrontalier pour la liberté d’expression et de la presse, le combat pour la liberté tout court », a-t-il déclaré.

Il a salué avec déférence tous les doyens infatigables dont la présence à cette 10e édition du Filep est le reflet du parcours de ce festival vieux de 23 ans. « Chers doyens vous êtes le symbole de la confraternité dans le milieu des journalistes. Nous vous observons, depuis des années et nous voyons comment vous vous aimez, comment vous êtes serrés collés, comme le dise les jeunes », a-t-il indiqué. Comme pour dire aux journalistes sa génération de suivre cet exemple. Du reste, il les a exhorté à prendre à prendre à bras le corps le FILEP, qui est leur chose. A cet effet, il a rappelé la parole sage du Pr Joseph Ki-Zerbo : « chaque génération a des pyramides à bâtir ».

Vibrant hommage à la délégation malienne

« Je salue particulièrement la délégation du Mali, forte de 35 membres », a déclaré Inoussa Ouédraogo, sous un tonnerre d’applaudissement. Forte de 35 journalistes, la délégation malienne étaient composées de directeurs de publication, de défenseurs des droits humains. Par route et après deux jours, elle a regagné Ouagadougou. Pour ceux qui connaissent l’état de nos routes, c’est une prouesse. « Bravo, chers frères et sœurs, il n’y pas meilleur preuve de votre engagement, A Barka, Awni ché », a simplement dit Inoussa Ouédraogo.

Il a aussi eu une pensée pour tous les confrères sur l’ensemble du continent qui ont voulu être à Ouagadougou, mais qui pour diverses raisons, n’ont pas pu effectuer le déplacement. « Le contexte politique faisant, nos consœurs et confrères de Niamey, la capitale la plus proche peut être de Ouagadougou ont bravé milles épreuves pour être parmi nous », a-t-il déclaré.

« Allez annoncer leur la bonne nouvelle »

Il a invité les festivaliers : « De retour chez vous, annoncez leur la bonne nouvelle ». « Dites leurs que face aux velléités de remise en cause des acquis de nos ainés, dites-leur que face à l’impunité dont jouisse les assassins des journalistes, dites leurs que fasse à la volonté de certains dirigeants de contrôler l’information, de museler la presse, d’instaurer la pensée unique, dites-leurs que les journalistes africains que vous êtes, que nous sommes n’avons d’autres choix que de nous battre, de résister, oui chers confrères, chers consœurs, résistons, résistons, résistons. Car comme le dis si bien le Professeur Joseph Ki Zerbo, naa laara, an sara, si nous nous couchons, nous sommes morts », a-t-il déclaré avec force.

Aux journalistes africains, il a aussi lancé : « Chers consœurs et confrères, tenons bon, car nos cameras, nos micros, nos plumes sont des armes que nous utilisons pour combattre le terrorisme, pour combattre l’obscurantisme, le droit à la différence ». Inoussa Ouédraogo est convaincu que les journalistes sont des acteurs de la paix, et qu’ils aiment leur pays. « Nous sommes des patriotes, nous sommes soucieux de la cohésion sociale, nous sommes soucieux de la bonne gouvernance, nous rêvons d’une Afrique où tous les citoyens ont le droit de s’exprimer librement, dans les limites de ce que prévoit nos lois, y compris ceux qui pensent différemment des forts du moment », a-t-il déclaré.

« Il n’y a pas d’antinomie entre liberté d’expression, droits humains et lutte contre le terrorisme »

Et fort de tout cela, il a invité les journalistes africains à « expliquez sans passion, sans violence, mais avec toute la rigueur qui sied, toute la pédagogie qu’il faut, comme ils savent le faire dans leurs colonnes, dans leurs rédactions, qu’il n’y a pas d’antinomie entre liberté d’expression, droits humains et lutte contre le terrorisme ». Mieux, il a demandé aux journalistes de rappeler à ceux qui n’ont pas encore compris, que nous menons le même combat. « Que vous soyez, parlementaires, journalistes, ministres, militaires, commerçants, agriculteurs, éleveurs, étudiants, que notre combat, le combat des journalistes est un combat pour la justice, pour l’égalité, un combat pour la libération totale de nos pays, un combat pour plus de dignité, pour plus de démocratie, pour plus d’humanité », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que des discussions, les journalistes ont compris que « face à tous ces drames qui s’abattent sur nos pays, nous ne pouvons pas faire l’économie de la réflexion, du dialogue, du dépassement de soi. Notre salut est dans la lucidité et non dans la flatterie et le glissement vers une radicalité stérile ».

« Le pays de Sankara et de Norbert Zongo, toujours fréquentable »

« Arrivés chez vous, dites aux populations, à nos frères d’Afrique que vous êtes venus à Ouagadougou au pays de Sankara et de Norbert Zongo et que malgré les difficultés, nous vaincrons. Dites leurs que nos FDS sont déterminés, que notre peuple est débout, que le pays est toujours fréquentable et que la liberté triomphera parce que le FILEP reste et demeure une tribune de combat, d’interpellation, de réflexion », a-t-il indiqué.

Il a salué l’appui de tous les partenaires qui ont permis la réussite de cette édition du FILEP. Mais qu’à cela ne tienne, il a demandé au ministre en charge de la communication de les aider pour dire merci au Président de l’Assemblée législative de la transition du Faso pour l’accompagnement. « Nous avons espoir qu’il n’adoptera pas en l’état le texte sur le Conseil Supérieur de la Communication, que votre gouvernement à déposer sur sa table. Il a dit que nous pouvons nous assurer que les médias ont des défenseurs à l’Assemblée de Transition. Nous n’avons aucune raison de douter. Donc nous avons espoir que les représentants du peuple vont assouplir le texte sur le CSC pour l’intérêt général », a-t-il indiqué.

Assane Koné


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