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Drogue au Mali : le Magistrat Colonel Adama Tounkara fait le point de la lutte
dimanche 31 mai 2020, par
Le jeudi 21 mai 2020, le Magistrat Colonel Adama Tounkara, directeur de l’Office Centrale des Stupéfiants (OCS) a animé une conférence de presse sur les activités de 2019 et les perspectives de 2020. Cette traditionnelle rencontre périodique avec les Hommes de medias a été initiée par le centre de communication du ministère de la sécurité et de la protection civile (MSPC) depuis 2017. C’était dans la salle de conférence du MSPC.
L’objectif est de permettre aux journalistes d’être informés sur les activités du MSPC par les acteurs, de venir à la source de l’information crédible.
Selon le Magistrat Colonel Adama Tounkara, directeur de l’Office Centrale des Stupéfiants (OCS), les unités d’intervention de l’OCS ont au cours de l’année 2019 mené des activités de surveillance soit sur la base de renseignement ou de ciblage. Ces activités ont abouti à des saisies des stupéfiants que sont : 175 kg de Cannabis, 6 kg d’Héroïne, 5,03 kg de Cocaïne, 75 kg de Haschis. A cela s’ajoute des produits psychotropes, tels que : 170 372 comprimés de Tramadol, 15 701 comprimés de Diazépams, 3844 comprimés d’Ephédrine, 112 comprimés de Métamphétamine. Aussi, cela a concerné au total, 196 interpellations de suspects de différentes nationalités, de sexes et de catégories socio professionnelles.
En ce qui concerne le bilan de la coopération avec les partenaires, l’OCS a pris part à des rencontres sous régionales, régionales en vue de mener des actions concertées. Selon le conférencier, ce climat de confiance avec les partenaires a permis de bénéficier au profit de son personnel de formations spécialisées sur les techniques d’enquêtes et de recherches en matière de lutte contre le trafic des stupéfiants. Ce renforcement de capacité a permis d’anticiper sur beaucoup de trafics ou de contribuer à boucler certaines enquêtes soit nationales ou internationales.
Aux dires du directeur de l’OCS, l’année 2019 a été marquée par une amplification des activités de prévention et de sensibilisation, au nombre desquelles on peut citer : la célébration de la journée internationale de lutte contre la drogue, le 26 juin sur le thème « la réduction des risques », l’incinération des drogues saisies, l’organisation des campagnes de sensibilisation, accompagnement des actions de plaidoyer des associations et ONG.
En termes de perspectives 2020, on note la construction du siège de l’OCS dont les études architecturales sont terminées, la pose de la première pierre est attendue très prochainement ; la ratification de la convention MEDICRIME par le Mali, la réforme des textes notamment la loi 01-078 du 18 juillet 2001 et l’opérationnalisation de la mission interministérielle de lutte contre la Drogue.
Baisse de saisis des produits
Le conférencier a expliqué que la chute des saisies des stupéfiants à deux raisons à savoir : la première, au courant 2018 nous avons saisi au moins 5 remorques qui peuvent transporter jusqu’à 4 tonnes de cannabis par voyage. La stratégie des trafiquants était de faire croire aux douaniers qu’ils n’ont pas de marchandises dans la remorque. Mais avec les différentes saisies que l’OCS a fait, les trafiquants ont changé la stratégie, ils sont passés à des camions frigorifiques. Mais le partage d’information avec nos voisins ivoiriens à travers leur scanneur a saisi trois camions en 2019. La deuxième raison, c’est qu’il y a eu des changements de mode opératoire et le partage d’information avec les voisins.
Pour la culture de chambre indiens au Mali, il a rappelé que la convention des stupéfiants des Nations-Unies 1961 dans son article 28 à autoriser la commercialisation du cannabis à des fins médicales et la loi 01-078 modifiée de 2001 au Mali dans son article 12, autorise toute personne physique et morale titulaire d’une autorisation express a procédé à la culture du chanvre indiens.
« Courant 2017, deux maliens résidant à Marseille sont venus proposer qu’ils veulent cultiver le chanvre industrielle au Mali. Parce que le treta Hydro Cannabinol est bien contrôlé et exporté les graines en Espagne, soit disant qu’ils veulent créer de l’emploi au Mali. Un cahier de charge a été élaboré quelque temps après ils sont revenus pour le modifier, car ils n’ont pas eu le terrain à cultiver et le partenaire n’ont plus financé le projet. Il faut que les maliens sachent que cultiver les chanvres industriels ce n’est pas autoriser la consommation du cannabis au Mali, la loi a autorisé s’il y a besoin des soins médicaux mais pas pour la consommation », a expliqué le conférencier.
Parlant de la difficulté au sein de leur mission, il dira que l’OCS à une mission de coordination opérationnelle. Dans ce cadre, ils sont chargés de partager un certain nombre d’informations avec les autres services, mais aussi de recevoir les tiennes, malheureusement ce n’est pas le cas. Aussi, selon lui les gens refusent de leur donner l’information, car ils proposent de l’argent malheureusement l’OCS n’a pas de ressources pour faire cela.
Bintou COULIBALY
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