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Cheaka Aboudou Touré, représentant spécial de la Cedeao au Mali : « Si la Cedeao n’intervenait pas au Mali, ce serait non assistance à personne en danger »

vendredi 15 août 2014, par Assane Koné

Le Mali a connu en 2012 la première grande crise de son histoire en tant qu’Etat. Dans ce conflit, la démarche menée par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), n’a pas été appréciée par certains maliens et maliennes, qui pensaient qu’à part des réunions interminables, elle ne faisait rien pour aider le pays à sortir de son conflit. Le Représentant spécial de la Cedeao, Cheaka Aboudou Touré, estime qu’il y a eu un faux procès contre l’organisation sous régionale. C’était au cours d’une conférence qu’il a donnée au Conseil économique social et culturel, le 14 août sur « l’architecture de paix et de sécurité de la CEDEAO : cas du Mali ».

Selon le Représentant spécial de la Cedeao, Cheaka Aboudou Touré, la Cedeao a pleinement joué son rôle dans le conflit malien. « La Cedeao n’a pas été créée pour faire la guerre, mais elle l’a fait au Mali, car personne n’était disposée à faire la guerre au Mali ». Il s’agissait de faire savoir au conseil ce qu’a fait la CEDEAO au Mali, comment, pourquoi et de quelle manière, « trier le bilan, et surtout dire quelles sont les grandes leçons que nous avons pu retenir », a dit Cheaka Aboudou.

Précision du conférencier : « Le Mali est membre signataire des textes de l’architecture de paix et de sécurité de la Cedeao. Les conditions de mises en œuvre de ce mécanisme sont définies, entre autres, lorsqu’il y a une agression ou un conflit armé qui intervient dans un Etat membre ; ou une menace tel qu’un conflit qui va remettre en cause la santé démocratique sinon l’existence de l’Etat ; en cas de conflit entre deux ou plusieurs Etats membres ; en cas de conflit interne qui remet en cause la sécurité au sein de l’espace ; quand il y a violation grave et massive des droits de l’homme, de remise en cause de l’Etat de droit ; en cas de renversement ou de tentative de renversement d’un président démocratiquement élu, etc ». En regardant de près ces conditions d’intervention, le Mali, étant membre de la Cedeao, réunissait toutes les conditions pour que la Cedeao, sans demander à personne, soit obligée d’intervenir au Mali, selon Cheaka Aboudou. Il a précisé que si la Cedeao n’intervenait pas au Mali, ce serait non assistance à personne en danger. « Le Mali pouvait donc poursuivre la Cedeao devant la cours de justice internationale de la Cedeao pour non assistance » a-t-il ajouté.

Un consensus planétaire exceptionnel

Selon lui, la Cedeao a été d’un apport précieux dans le dénouement de la crise politico sécuritaire et institutionnel qu’a connue le Mali en Mars 2012. « Nous retenons son rôle déterminant pour le retour à l’ordre constitutionnelle en un temps record (1re en Afrique), une mobilisation politique sans précédent de la région ouest africaine (1re du genre aussi), un consensus planétaire exceptionnel pour la cause du Mali sous l’instigation de la Cedeao (1re du genre également), l’élaboration d’un concept d’opération militaire international de sauvetage du Mali (1re aussi), la libération éclaire des régions du Nord occupées par les terroristes grâce à l’action conjuguée des troupes africaines et françaises, la mise en place d’autorités légitime suite à des élections transparentes », énumère-t-il. Et, la CEDEAO continue de jouer son rôle pour le retour définitif de la paix dans la partie septentrionale du pays. Cheaka Aboudou Touré a rappelé que la communauté internationale n’était pas prête à faire la guerre au Mali, malgré tout ce que la Cedeao a demandé aux Nations Unies. « Nous avons été au conseil de sécurité des Nations Unies demander la guerre à trois reprises. Mais le conseil disait à chaque fois que c’était une question de dialogue. », a-t-il indiqué. Et de poursuivre que la coopération militaire internationale semble sélective et limitée. Selon lui, les africains doivent compter sur eux-mêmes à travers la solidarité agissante et la mutualisation des moyens, revoir les parts de responsabilité entre l’Onu, l’Ua, et les organisations économiques régionales en matière de gestion de la paix et de la sécurité.

Hadama B. Fofana
(LE REPUBLICAIN)

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