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AGOA : La Mauritanie exclue pour pratique d’esclavage, le Mali doit faire attention

dimanche 4 novembre 2018, par Assane Koné

Sans être un oiseau de mauvaise augure, c’est le lieu d’inviter les autorités maliennes à vitre réagir face au phénomène de la résurgence de l’esclavage par ascendance dans le pays Sarakolé.

Le 3 novembre 2018, notre confrère VOA, informait ses que : « Donald Trump a informé le Congrès et le gouvernement de la Mauritanie qu’il mettait fin à l’admissibilité de leur pays aux avantages en matière de préférence commerciale en vertu de la Loi sur la croissance et les perspectives économiques en Afrique (Agoa), à compter du 1er janvier 2019 ». Sela VOA Afrique, « le décret signé par le président américain met en cause les pratiques de travail forcé et l’esclavage moderne, selon un décret présidentiel publié par le Bureau américain en charge du commerce ».

La décision est prise au terme d’une revue annuelle qui établit que la Mauritanie ne progressait pas suffisamment dans la mise en place de la protection des droits des travailleurs internationalement reconnus. « La Mauritanie ne respecte pas les critères d’éligibilité de l’Agoa. En particulier, la Mauritanie n’a pas progressé dans la lutte contre le travail forcé, précisément contre le fléau de l’esclavage héréditaire. En outre, le Gouvernement mauritanien continue à limiter la capacité de la société civile à travailler librement pour résoudre les problèmes liés à la lutte contre l’esclavage », indique le document, selon la VOA. Avant de révéler que C.J. Mahoney, représentant adjoint du commerce des Etats-Unis, a clairement indiqué que : « Les pratiques de travail forcé ou obligatoire telles que l’esclavage héréditaire n’ont pas leur place au XXIe siècle ». Et de préciser que « Cette action souligne la détermination de notre administration à mettre fin à l’esclavage moderne et à appliquer les dispositions relatives au travail dans nos lois et accords commerciaux. Nous espérons que la Mauritanie travaillera avec nous pour éliminer le travail forcé et l’esclavage héréditaire afin que son éligibilité à l’Agoa soit rétablie à l’avenir ».

C’est le lieu d’inviter les autorités maliennes à la prudence et surtout à s’assumer. En effet, depuis quelques mois, notre pays, dans ses cercles qui relèvent de la région de Kayes, a commencé à faire parler de lui. Et, en mal. Contre toute attente, des individus ont décidé de faire resurgir le fléau de l’esclavage par ascendance.
Si ce fléau avait de tout temps été dénoncé dans le nord du Mali, personne n’entendait plus parler de l’esclavage en pays Sarakolés. Mais voilà que depuis des mois, par la force, la violence par moment et tout autre acte humiliant et dégradant, des maliens veulent maintenir d’autres maliens dans les liens de l’esclavage.

Avec ce qui vient d’arriver à la Mauritanie, il faut craindre que notre pays ne soit la prochaine victime d’une décision de Donald Trump, Président des Etats-Unis d’Amérique. Et, ce sera une perte énorme pour les opérateurs économiques maliens. Donc, pour notre pays.

Le 3& octobre 2018, au cours d’un atelier d’information et de sensibilisation sur l’AGOA, Hannah Akinbiyi, conseillère économique et commerciale à l’ambassade des Etats Unis au Mali, a indiqué : « Le Mali a beaucoup à offrir aux Etats Unis et je suis ici aujourd’hui pour expliquer comment nous pouvons tous travailler ensemble pour accroitre les investissements américains au Mali et de créer des opportunités commerciales durables pour les Maliens d’exporter aux Etats Unis ». Ce jour-là, elle a ajouté que « l’AGOA permet aux produits issus de pays admissibles comme le Mali, en Afrique subsaharienne, un accès préférentiel au marché américain ». Avant de révéler qu’en 2016, les exportations du Mali vers les Etats-Unis étaient de 4, 310 millions de dollars. Et, si notre pays s’organisait pour tire le meilleur profit de l’AGOA, il n’y a aucun doute, l’on pourrait facilement augmenter ce chiffre.

Mais, voilà que le fléau de la résurgence de l’esclavage par ascendance, risque de tout mettre en œuvre. Face, à ce problème, il faut une réaction musclée de l’Etat, pour donner un gage aux partenaires financiers et techniques, que le pays n’est pas complice. Et, qu’il est engagé à mener la lutte avec vigueur. Mais, hélas, l’Etat ne bouge pas. Et, l’Etat semble ne pas avoir la volonté de bouger. Mais, qui ou qu’est ce qui bloque l’Etat Malien ?

Assane Koné


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