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ZONES MINIÈRES DE GNAMALO, KARAN ET FARABANI : L’association Hinè-Ton engage la lutte contre le VIH/SIDA et les IST
dimanche 8 septembre 2024, par
La santé, richesse la plus précieuse de l’être humain a certes un coût, mais elle n’à pas de prix. Ce faisant, rien n’est de trop pour oeuvrer au développement des communautés, surtout les plus vulnérables et qui ont un accès difficile aux soins de santé. C’est pourquoi après une première édition réalisée avec brio à Bayan et Sebekourani, les 15 et 16 juillet 2023 dans la commune rurale de Narena, suivie du périple de Balankomana (commune de Narena) et Abaladougou-Kenieba (commune rurale de Binkady), du 12 au 14 janvier 2024, l’Association malienne Hinè Ton ( Amht) a effectué du 07 au 08 septembre 2024, la 3e phase de son programme de sensibilisation, de prévention et de dépistage des populations contre le VIH et le Sida dans les zones minières du Mandé, notamment dans les localités de Gnamalo, Karan et Farabani.

Cette mission, organisée avec l’appui technique et financier du Haut conseil national de lutte contre le Sida était dirigée par la Présidente de l’Amht, Mme Aoua Maïga. Elle a ciblé des femmes et des filles à risques, notamment les travailleuses de sexe, vendeuses ambulantes, aides ménagères, restauratrices et les populations.
En effet, l’Association Malienne Hinè Ton (AMHT) est une association humanitaire à but non lucratif, apolitique, non confessionnelle. Elle a été créée en 2018. Son objectif est de venir en aide et assister les veuves, les orphelins et les personnes déplacées et réfugiés de guerre.

L’AMHT regroupe actuellement 300 femmes. L’Association mène des activités caritatives et humanitaires chaque année dans le mois de Ramadan, de la fête de Tabaski, du mois de solidarité et des activités de sensibilisation. Son slogan est : « Vivre c’est aider un autre à vivre>>.
Des fléaux à vaincre !
Devenu un véritable enjeu économique, le phénomène de l’orpaillage prend de plus en plus d’ampleur dans notre pays. Cette ruée à l’allure d’une révolution vers l’or constitue une véritable menace favorisant la propagation rapide du VIH. En mars 2021, les autorités sanitaires indiquaient à l’ISS que le taux de prévalence du VIH/SIDA en 2020 était de 0,9 % sur les sites d’orpaillage contre 0,5 % au niveau national. ».
Pour cette 3e édition de son activité de sensibilisation, la présidente de l’AMHT était accompagnée de certains membres actifs de l’association, de Samba Soulama, Technicien supérieur de la santé au Centre de santé de référence de la commune IV, le doyen Issa Koné, point focal de l’Association, le secrétaire général de l’Amht, Amadou Diarra, des membres de l’association et des professionnels de médias.
Sur ces sites minières ( Gnamalo, Karan, Farabani) situés à plus de 90 km de Bamako, ce sont des centaines de jeunes qui sont à l’assaut du trésor jaune : l’or. Ce qui fait de ces zones, des véritables carrefours démographiques. En plus des nationaux, ils sont Nigérians, Burkinabès, Ghanéens, Guinéens, Libériens, Sierra-Leone, Ivoiriens, Nigériens, Sénégalais pour ne citer que ceux-ci qui y vivent.
Les zones minières étant l’une des cibles vulnérables pour la propagation du sida, il s’agissait pour l’AMHT d’éclairer la lanterne des populations sur la véracité de l’existence et des méfaits du VIH et du SIDA, leur expliquer les stratégies de prévention et de prise en charge, en même temps leur prodiguer les conseils. Lesquels conseils portent sur la fidélité, la maîtrise de soi ou à défaut l’utilisation des préservatifs.
En témoignent les slogans portés sur les banderoles. Entre autre, on pouvait lire banderoles et T-Shirts : « Stop au VIH/SIDA et aux IST : Informez-vous , Faites-vous dépister ! Agissons ensemble pour une meilleure santé publique ; Protégeons-nous du VIH/Sida et des IST. Agissons maintenant ; Ensemble contre le VIHSIDA ; dans les zones minières de Gnamalo, Karan et Farabani ; /les femmes dans les mines méritent une vie sans VIH/SIDA : Sensibilisons, Agissons ; Prévention dans les zones minières : Eduquons, Protégeons et Soutenons les femmes et les filles à risques ».
Hôtes du lancement de cette 3e phase, les populations du Chef lieu de la commune urbaine de Karan, village de Tobry, chasseur de renommée internationale, sont sorties massivement pour réserver un accueil chaleureux à la délégation de l’AMHT.

De prime à bord, le représentant du chef de village de Karan, Yamoudou Keïta a d’abord exprimé sa joie pour la présence et l’initiative de l’AMHT. Selon lui, la lutte contre le VIH/SIDA doit être l’affaire de tous. A la suite de la représentante de la présidente des femmes, Djenefing Keïta a salué la tenue de cette campagne. Puis elle profitera pour lancer un cri de cœur pour l’aménagement du tronçon reliant Soukourani et Karan long de 8 km se trouvant en état de dégradation totale.
Le président de la jeunesse du village, Abdoulaye Keïta a remercié l’action de l’Amht. Car selon lui celui qui oeuvre pour la santé d’une localité, aime le développement de cette localité. Il a
également soutenu que cette action de l’Amht participe au développement et à l’éveil des consciences de la population. A ce titre, il sollicitera non seulement la pérennisation de cette opération. mais aussi le renforcement d’un partenariat durable avec l’Amht. Enfin, il a lancé un
appel à toute la jeunesse de se faire dépister et surtout de se protéger avec l’usage des préservatifs.
Le representant du Maire de Karan ( Faguimba Keïta ), le conseiller Boubacar K. Keïta, a d’abord remercié l’AMHT pour son geste solidaire. Puis il a déclaré : << La Mairie de Karan soutient à 100% les actions de l’Amht >>. Mr Keïta a ensuite signalé que cette activité de l’AMHT permettra de sauver des vies.
Technicien supérieur de la santé de son état à l’ hôpital du District de Bamako, Samba Soulama a fait la genèse du VIH, a expliqué les sources de transmissions, la prévention et le traitement. A cet égard, il a souligné qu’en plus des rapports sexuels non protégés, le VIH est transmissible de façon matérielle à travers les objets tranchants ou par voie d’accouchement. Selon lui, cette maladie a détruit des couples et des foyers. Car, dit-il, le sida est une maladie complexe. C’est pourquoi il recommande aux populations de se faire dépister pour connaître leur statut. Toutefois, il a invité les populations à l’utilisation des préservatifs afin de se protéger contre ces maladies.
Dans son discours, la présidente de l’AMHT a d’abord remercié le secrétaire exécutif du Haut conseil national de lutte contre le SIDA, Dr Ichiaka Moumine Koné pour sa confiance et son soutien qui ont permis la matérialisation de cette œuvre. Mme Aoua Maïga a affirmé que cette activité s’inscrit en droite ligne des priorités nationales. << Votre soutien constant nous permet d’être présents chaque année dans ces zones sensibles, et d’apporter une réponse efficace à cette problématique de santé publique >>, a t-elle soutenu.
A en croire la Présidente de l’Amht, cette initiative n’est pas sa première. Selon elle, depuis plusieurs années, l’association cible des zones minières vulnérables afin de sensibiliser les
populations à risques et de prévenir la propagation du VIH/SIDA et des IST. A cet égard, elle a souligné que l’objectif est de continuer à protéger les plus exposés, notamment les jeunes, les
travailleurs des sites aurifères, et les femmes en situation précaire. Pour ce faire, elle a exprimé sa reconnaissance envers les autorités locales pour leur accompagnement indéfectible. Car de
son analyse, leur présence aux côtés de l’association témoigne leur engagement pour la santé et le bien-être des communautés, et renforce l’impact de ses actions.
A cet effet, elle a fait comprendre que la campagne vise à réduire les comportements sexuels à risque de la population et précisément dans les zones sensibles d’extraction minière à travers la communication. Elle a ensuite laissé entendre que la maladie du sida est bien réelle. Mais que de nos jours, elle n’est plus une fatalité. Elle a soutenu que grâce à la science, il existe des mécanismes pour non seulement pour prévenir, mais aussi pour arrêter l’évolution du virus pour ceux qui sont déclarés positifs. Elle a signalé que le fait de sensibiliser les jeunes orpailleurs sur les méfaits de cette maladie cadre parfaitement avec la vision de son association. Elle a surtout insisté sur le dépistage des jeunes (filles et garçons) afin de réduire le taux de contamination.
A en croire, la présidente de l’AMHT, la lutte contre le VIH/SIDA nécessite un engagement collectif. A cet égard, elle a lancé : « Ensemble nous pouvons briser les chaînes de la stigmatisation, promouvoir la prévention et créer un avenir où le VIH/SIDA ne sera plus une menace pour nos vies. Soyons solidaires, informés, et déterminées à protéger notre bien-être et celui de notre communauté ». Dans la même veine, Mme Aoua Maïga a conseillé l’utilisation des préservatifs
pour se sauver à défaut de s’abstenir.
Cette activité vise selon elle à soutenir l’émergence d’une réponse locale contre le SIDA afin d’assurer son élimination d’ici 2030 dans les zones minières du Mandé. Rien ne vaut la santé, a-t-elle déclaré. « Les jeunes qui interviennent dans les zones d’orpaillage ont besoin de l’aide, car ils constituent des cibles vulnérables à la propagation du virus de Sida », a alerté la présidente de l’AMHT. En guise d’argument, elle a soutenu que rien de trop pour aider la jeunesse qui constitue l’avenir du pays et le socle de tout développement.
En réponse aux cris de cœurs des populations, elle a promis de transmettre à qui de droit les messages.
Plus de 6000 pièces de préservatifs distribués
Après ces différentes communications, la délégation de l’AMHT s’est rendue le lendemain sur les sites d’orpaillage des villages concernés où se trouvent également les chinois.
Cette fois-ci, y faisait partie le Maire de Karan , Faguimba Keïta, doyen des maires du cercle de Kangaba. Il soutiendra que la santé de la jeunesse de sa commune est l’un de ses soucis majeurs. Et qu’ à ce titre, il est de son devoir de communicateurs de prodiguer des conseils à cette couche vulnérable à ces maladies.
A cette circonstance, en plus des messages et conseils sur les méfaits du Sida, des kits de préservatifs ont également été distribués aux jeunes orpailleurs et filles employées dans le lavage de la boue. En somme, ce sont plus de 6000 pièces de condoms protecteurs de haute gamme ( Kiss et Desirex) qui ont été distribuées pour cette vaste campagne de prévention et de sensibilisation du VIH/SIDA , des IST.
Jean Goïta, envoyé spécial
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