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OPÉRATION ZÉRO VIH/SIDA D’ICI 2030 DANS LES ZONES MINIÈRES : L’AMHT fait dépister des dizaines de cibles à Kourémalé et Bayan
mardi 25 novembre 2025, par
L’ Association malienne Hinè Ton (AMHT) avec à sa tête la battante et infatigable présidente, Mme Aoua Maïga, vient d’effectuer le samedi 22 novembre 2025 et jour suivant, une mission hautement stratégique de sensibilisation et de dépistage volontaire du VIH/SIDA dans les zones minières de Kourémalé-Mali et de Bayan. Ce, dans le cadre du projet : « Opération zéro VIH/SIDA d’ici 2030 : Sensibilisation massive et dépistage volontaire dans les zones minières ».
Avec comme slogan fétiche « Fais-toi dépister aujourd’hui, c’est gratuit et confidentiel », ce projet a consacré sa première activité aux séances de dépistage volontaire notamment à Bayan dans la commune Rurale de Narena et à Kourémalé à la frontière Guinéenne. Cette opération est financée en particulier par le secrétariat Exécutif du Haut Conseil National de Lutte contre le Sida (SE HCNLS) dirigé le Dr Ichiaka Moumine Koné.
Le sida, un mal persistant
En effet, selon le rapport 2024 de l’Onusida, en dépit des efforts, on a compté 1,3 million de nouvelles infections à VIH et 630 000 décès liés au sida en 2023. L’épidémie a fait 42,3 millions de victimes depuis son apparition. Certes, la lutte mondiale contre le VIH a fait des pas de géant, mais celle-ci demeure confrontée à des obstacles persistants que l’on ne peut se permettre de négliger et qui demandent une action immédiate. Bien que l’accès au traitement se soit considérablement amélioré, le taux de nouvelles infections demeure alarmant, et les maladies liées au sida font encore beaucoup trop de victimes chaque année.
Les populations marginalisées et vulnérables étant toujours les plus durement touchées par l’épidémie, la riposte doit être plus que jamais inclusive et fondée sur les droits. Il faudra innover, intensifier les efforts de prévention et obtenir le financement nécessaire pour préserver les acquis et combler les lacunes.
A ce titre, la prévention du VIH doit être accélérée. Le dernier rapport de l’ONUSIDA souligne la nécessité urgente d’accélérer le progrès dans la prévention du VIH, un domaine encore confronté à de nombreux obstacles. De ce fait, la prévention doit être au cœur de nos interventions.
Au Mali, le taux de prévalence du VIH chez les adultes (15-49 ans) est estimé à 1.1%. Cependant, cette prévalence varie selon le milieu et le genre. Cette prévalence est particulièrement élevée chez certains groupes, comme les travailleuses du sexe (24%) et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (13.7%).
En effef, devenu un véritable enjeu économique, le phénomène de l’orpaillage prend de plus en plus d’ampleur dans notre pays. Cette ruée vers l’or jaune constitue une véritable menace favorisant la propagation rapide du VIH. De ce fait, le dépistage constitue un élément essentiel pour mieux renforcer les atouts de la prévention.
Cette intervention fait suite aux sollicitations exprimées par les “TRAVAILLEUSES DE SEXE” lors de la campagne de juillet 2025, témoignant d’un réel besoin d’accès à l’information, à la prévention et au dépistage gratuit et confidentiel. Pour ce faire, à la demande des travailleuses de “sexe” de Bayan majoritairement de nationalité nigeriane , la délégation de l’Amht composée de la présidente Maïga et quelques membres de son staff, de l’equipe médicale supervisée par le Technicien supérieur de santé Samba Soulama ( de l’hopital de district de Bamako CIV), et des médias, a procédé au dépistage de plusieurs dizaines de “filles de nuit” du site d’orpaillage. Attirant l’adhésion des regards, l’opération a été élargie également aux jeunes orpailleurs nationaux et étrangers qui ont bien voulu se faire dépister.
Un dépistage volontaire dans la stricte confidentialité
Conformément aux principes, ces dépistages ont fait l’objet d’enregistrement sécurisé des bénéficiaires via “UN FORMULAIRE DE CONSENTEMENT ÉCLAIRÉ ET UN REGISTRE DÉDIÉ”. À l’issue des dépistages, des cartes de référence sanitaire confidentielles ont été remises aux bénéficiaires nécessitant un suivi médical, afin d’assurer une prise en charge vers les structures de santé. Les données finales (prénom et nom, nombre de personnes dépistées, sexe, âge, nationalité, etc.) seront officiellement transmises au SE-HCNLS pour exploitation et suivi.
Prise en charge, la travailleuse de sexe nigeriane, Biky a reconnu que c’est une première dans la zone. Elle a exprimé sa satisfaction et sa reconnaissance à l’endroit de l’Amht. On ne sait pas comment vous remercier, a-t-elle confié.
Dépisté, et déclaré négatif au VIH, le jeune Abdoulaye Keïta a reconnu que cette action de l’association Hinè Ton est salutaire et merite d’être soutenue et pérennisée. « Vraiment, nous sommes satisfaits. On veut faire le teste, mais compte tenu des dépenses y relatives, nous avons des contraintes. Et trouver une volonté qui puisse nous offrir ce service nous va droit au cœur », a indiqué AK, surnommé le jeune premier.
Auparavant, très touché de la visite de courtoisie de l’association, le 1er adjoint au Maire de Narena, Mahamadou Kanté a souligné que rien ne vaut la santé, tout en saluant le geste hautement citoyen de l’AMHT. Selon lui, cette opération permettra aux autorités de s’imprégner davantage de la situation de la maladie dans la zone. Pour preuve, l’élu municipal a indiqué que les renseignements donnés par les services sanitaires de la commune ne sont pas reluisants par rapport à la maladie. Il a soutenu que le sida est une réalité. Pour savoir son statut et prétendre se soigner, il faut d’abord faire le dépistage.
Au deuxième jour de la mission, autrement dit le dimanche 23 novembre 2025, la délégation de l’Amht s’est rendue à la frontière Guinéenne dans la localité de Kourémalé-Mali, à environ 120 km de Bamako. Des cibles ont été sensibilisées et dépistées, y compris des éléments des forces de sécurité. Là, le jeune secrétaire de l’association, Amadou Diarra a tenu un discours franc et interpellant. Selon lui, les gens qui exploitent l’or et ceux- là qui vivent avec ces acteurs constituent des cibles vulnérables à l’infection du VIH/Sida. AD a ensuite indiqué qu’en aucun cas, l’orpaillage ne doit être un facteur de sous développement durable lié à cette maladie. Car, les moyens sont là pour se protéger, notamment la sensibilisation, le dépistage.
Dans cette même approche, le point focal de l’AMHT dans le Mandé, Issa Koné a d’abord salué les plus hautes autorités du pays pour leur efforts dans la sécurisation du pays en général, mais des zones minières en particulier. D’après lui, cette action de sensibilisation et de dépistage participe à conscientiser davantage les populations cibles sur les effets néfastes du VIH/Sida.
De son côté, la présidente de l’association Mme Aoua Maïga s’est d’abord réjouit de la réussite de la mission, qui selon elle, tenait à cœur la structure depuis longtemps. Elle a souhaité et invité toute la jeunesse à se faire dépister et à être des relais auprès des autres jeunes. Car, selon elle, cela peut sauver des vies et est plus rassurant pour mener une vie paisible et tranquille. En guise d’arguments, la patronne de l’Amht signe et persiste en soutenant que le VIH/Sida est une maladie réelle, très difficile, grave et dévastatrice, causant un frein au développement humain durable. Mais, loin d’être une fatalité, Mme Aoua Maïga a laissé entendre : « Notre engagement reste ferme : 𝙣𝙚 𝙡𝙖𝙞𝙨𝙨𝙚𝙧 𝙥𝙚𝙧𝙨𝙤𝙣𝙣𝙚 𝙙𝙚 𝙘ô𝙩é 𝙙𝙖𝙣𝙨 𝙡𝙖 𝙡𝙪𝙩𝙩𝙚 𝙘𝙤𝙣𝙩𝙧𝙚 𝙡𝙚 𝙑𝙄𝙃/𝙎𝙄𝘿𝘼 ».
L’Amht a mis à profit cette descente sur le terrain pour distribuer plus d’un millier de préservatifs aux cibles. Toujours est-il que prévenir vaut mieux que guérir.
Jean Goïta, envoyé spécial
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