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Journées culturelles du Mandé : la 2e édition a célébré l’or blanc du Mali

lundi 29 avril 2019, par Assane Koné

La 2e édition des journées culturelles du Mandé ou « Mandé Kunkan » a été célébrée les 19, 20 et 21 avril 2019 à Kita. Elle était placée sous le thème principale : « la cotonnade ou Mandé Fani et la culture vestimentaire du Mandé ». Organisée par le grand forum du Mandé ou « Mandé Bolonba » (GFM), les évènements se sont déroulés devant la mairie de la ville de Kita. « Le mandé peut tanguer mais il ne chavirera jamais », tel était le slogan des Maninka.

L’ouverture officielle de cette édition a été présidée par Aboubacar Touré, Chef de cabinet du Président de la République. Il avait à ses côtés Mamadou Lamine Diarra, président du grand forum du mandé ou « mandé Bolonba », Djibril Nama Keita, président de la commission d’organisation, Dr Drissa Keita, parrain, ancien ministre, ancien PDG de la CMDT, natif de Kita, la notabilité de Kita, le coordinateur des chefs de village de Kita, le maire de la commune de Kita et 1er vice-président de l’APCAM

Après le succès de la 1re édition salué par tous, ces journées s’imposent désormais comme l’un des évènements majeurs dans l’agenda culturel du ministère de la culture. Cette année, la ville de Kita riche en tradition et en culture a accueilli plus de 2000 participants venus de toutes les régions du Mali. Et, ce fut un espace de brassage culturel avec la participation de la troupe « Niankoumandouga » de Guinée. Durant ces journées culturelles un vibrant hommage a été rendu à feu Bako Dagnon. Aussi, le Coton, l’or blanc du Mali a été valorisé par le port de la tenue vestimentaire traditionnelle en cotonnade.

Au programme de la première journée : visite de courtoisie aux différentes notabilités de Kita et au préfet, des animations populaires des troupes traditionnelles, des prestations du groupe des griots de Kita et autres. Aussi l’on a pu noter une grande mobilisation des populations de Kita.

Une symbiose entre la culture et l’économie

Selon le président du grand forum du mandé, l’objectif recherché est d’éveiller la conscience des jeunes générations à la symbiose qui existe entre la culture et l’économie. Il s’agit pour le GFM, d’illustrer l’idée que la culture est au cœur du développement humain, à travers la cotonnade ( Dalibafani ou Mandé fani), faire revivre le passé et transmettre le savoir-faire.

Le président du GFM a déclaré que ces journées culturelles ne sauraient être assimilées à un persiflage qui viserait à abuser de la crédulité d’honnêtes gens. C’est au contraire, un cadre d’échanges, une rencontre du donné et du recevoir, une symphonie de cultures plurielles, dont le but ultime est de cultiver le sentiment de fraternité, de promouvoir l’élan de solidarité, de valoriser nos traditions culturelles positives pour être dignement représentés au rendez-vous de l’histoire.

De rappeler, si besoin en était, que le front cotonnier du Mali dans sa migration vers l’ouest a atteint le cercle de Kita dans les années 1990. « Le parrain de la présente édition, a largement contribué à l’implantation de sa structure (CMDT) dans le cercle de Kita », a-t-il indiqué. Avant d’ajouter que le temps lui a donné raison, car l’apport du cercle à la production nationale a permis de propulser cette dernière au premier rang de l’Afrique subsaharienne. Il a indiqué que l’objectif d’un million de tonnes fixé par la CMDT pour la prochaine campagne témoigne à suffisance, que la gouvernance dans cette entreprise associe tous les acteurs de la chaîne.

« Nous n’avons aucun doute que cette région rejoindra rapidement le peloton de tête des régions les plus intégrées et les plus dynamiques du pays », a-t-il indiqué.

Djibril Nama Kéita, président de la commission d’organisation, a souhaité la bienvenue aux participants, avant d’affirmer que le GFM est une association apolitique, non confessionnelle et à but non lucratif. Selon lui la jeune association a déjà à son actif un chapelet d’actions et d’activités qu’il serait fastidieux d’égrener ici. Il a ajouté que la promotion de la culture, le développement du sens de la fraternité et de la solidarité, sont au cœur de ses préoccupations. Il s’agit de valoriser les savoirs et savoir-faire ancestraux maninka en matière d’habitudes vestimentaires.

Drissa Keita, parrain, a exprimé son sentiment de gratitude vis à vis du grand forum qui a porté le choix sur sa personne. En tant que natif de la localité, il a jugé ce forum très important, non seulement par son caractère culturel, mais aussi par sa valeur traditionnelle. Pour lui les bases du mandé, ce sont : l’amitié, la plaisanterie par cousinage, le respect, l’entraide et le travail.

Il profita pour rappeler un adage qui symbolise tout une philosophie dans le Mandé : « tolotésobessa, Sobetetolossa » ou l’amusement n’exclut pas le sérieux dans le travail et vis-versa. Parlant du thème, il dira que le nom du coton a été inventé par les Maninka. Comme le retient dans l’histoire, le nom coton était ‘’Cotondi’’.

Le chef de cabinet du président de la république a tenu a remercié la population de Kita pour l’accueil chaleureux et pour leur hospitalité qui a toujours caractérisé les vestibules millénaires historiques de cette ville. Il a souligné que le thème choisi met en exergue l’inventaire et la valorisation des savoirs faire locaux liés à l’art vestimentaire du peuple du mandé.

Ces journées culturelles qui traduisent à la fois une identité et un savoir-faire, selon lui sont aussi des facteurs d’union, de cohésion sociale et du vivre ensemble. C’est également un espace d’échange de promotion artistique et touristique mais de savoir-faire surtout des femmes et des jeunes. Pour cela, il a félicité et remercié très vivement le grand forum du mandé qui œuvre inlassablement avec patience pour la protection et la promotion du patrimoine culturel malienne, pour semer dans les cœurs des jeunes générations les valeurs ancestrales cardinales de notre société et plus particulièrement celle du Mandé. Il a jugé que le grand forum dans sa vision de sauvegarder et de promouvoir ce riche patrimoine culturel est autant un belle exemple que chaque acteur culturel du Mali devait s’en inspirer. Il a rassuré la disponibilité constante et entière du département de la culture à soutenir et à accompagner ce forum.


La culture de Kita, un patrimoine culturel

Comme le dit l’adage, la culture d’un peuple dans ses traditions et ses pensées demeure éternelle au fil des générations. Dans la soirée, lors du concert, l’on a pu constater que le Mandé a un patrimoine culturel, une rare diversité et d’une richesse exceptionnelle qui ne demande qu’à être valorisée. Et différentes prestations artistiques et culturelles ont été mises à contribution pour cela. Il s’agit de : la troupe de Nakana de Kita, la troupe chorégraphique « Narén Famakan » de Kita, un défilé de mode en tenues traditionnelles au rythme du « Bolon, Flénkolobala », la troupe « Niankoumandouga » de Guinée.

Du côté musical, l’on a pu apprécier la prestation des artistes comme : Djénéba Seck, Djélimady Tounkara, Dj Solo, Kadja Kouyaté et de Saramba Kouyaté.

Ces éminents artistes ont valorisé la culture du mandé dans sa tradition. Ils ont tenu le public en haleine pendant la soirée. Le défilé qui a illustré l’initiation des jeunes garçons et des jeunes filles a mis en scène la spécialisation de l’habillement dans la société traditionnelle. Chaque composante a défilé avec son accoutrement spécifique.

Ces défilés et chants traditionnels ont donné toute la signification de la 2e édition de ces journées culturelles. La mobilisation exceptionnelle suscitée par l’événement, la liesse populaire qui l’a accueilli, a comblé les attentes des populations et des organisateurs. La qualité des personnalités a honoré les organisateurs.

Bintou COULIBALY


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