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Sécurité alimentaire au Mali : Vers la fin du bouclage du processus d’évaluation de la situation alimentaire du pays

lundi 16 mars 2015, par Assane Koné

Dans le but d’appréhender le degré de vulnérabilité et d’insécurité alimentaire des populations dans la perspective d’une meilleure orientation des interventions du Gouvernement et celles de ses partenaires en matière de sécurité alimentaire, la salle de conférence de l’INRSP abrite du 16 au 22 mars 2014, l’atelier du cadre harmonisé d’analyse et d’identification des populations en insécurité alimentaire. Organisé par le Commissariat à la sécurité alimentaire à travers le Système d’Alerte Précoce, cet atelier vise l’évaluation définitive de la situation alimentaire du pays pour la campagne agricole 2014-2015.

« … Les productions céréalières sont globalement bonnes dans les grandes zones agricoles du pays, mais relativement mauvaises dans les régions de Tombouctou, Gao et le nord de celle de Mopti ». La déclaration a été faite par Nango Dembélé, le 16 mars 2015, lors de l’atelier du cadre harmonisé d’analyse et d’indentification des populations en insécurité alimentaire. Pour la circonstance, il était accompagné de Sally Haydock, représentante du PAM au Mali et chef de file des partenaires du Programme de restructuration du marché céréalier (PRMC).

« Le cadre Harmonisé est un processus conçu par le CILSS pour aider ses Etats membres dans l’identification des zones à risques et des populations vulnérables au Sahel et en Afrique de l’Ouest », a indiqué Sally Haydock, représentante du PAM. Selon elle sa vocation est de mettre en exergue les résultats de l’analyse de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans la perspective d’une meilleure convergence des méthodes souvent contradictoires afin de mieux diligenter cette problématique. Avant d’ajouter qu’en prélude à cet exercice, la FAO, FEWSNET, le PAM en collaboration avec le Système d’Alerte Précoce (SAP) et l’ensemble des structures impliquées dans la sécurité alimentaire ont mené une série d’enquêtes et évaluations dont les résultats vont être intégrés dans la base de données du Cadre harmonisé au cours du présent atelier.

Elle a déclaré sa conviction que les résultats permettront de mieux appréhender le degré de vulnérabilité et d’insécurité alimentaire des populations dans la perspective d’une meilleure orientation des interventions du Gouvernement et celles de ses partenaires en matière de sécurité alimentaire.

Pour sa part, Nango Dembélé, ministre commissaire à la sécurité alimentaire, a indiqué que le cadre harmonisé est un outil fédérateur de l’ensemble des méthodologies d’analyse de la vulnérabilité dans les pays du CILSS et de l’Afrique de l’ouest. Comme outil, il dira que le cadre est nourri par les résultats des différentes évaluations effectuées dans le domaine de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Il a ajouté que depuis 3 ans, le Cadre harmonisé est devenu l’outil d’aide à la décision pour le Gouvernement et ses partenaires. Avant de rappeler qu’il y a une dizaine de jours que le Comité technique de coordination et de suivi des programmes de sécurité alimentaire a validé les évaluations provisoires de la situation alimentaire. Pour cela, il dira que les résultats de cet atelier sont attendus pour permettre de finaliser le plan national de réponse en vue de la tenue très prochaine du Conseil national de sécurité alimentaire sous la présidence du Premier ministre.

Cependant, il a estimé que malgré les évolutions méthodologiques en raison du cadre harmonisé, les résultats de la campagne agro-sylvo-pastorale 2014-2015 restent déterminants pour l’évaluation de la situation alimentaire dans notre pays.

Le ministre commissaire à la sécurité alimentaire a attiré l’attention des participants sur le fait que les productions céréalières sont globalement bonnes dans les grandes zones agricoles du pays, mais relativement mauvaises dans les région de Tombouctou, Gao et le nord de celle de Mopti. Sur le plan pastoral, il dira que suite au retard des pluies, la soudure a été prolongée pour le cheptel avec une mortalité du bétail plus élevée que d’habitude dans certaines zones du nord du pays. « Malheureusement les caprices de la pluviométrie n’ont pas permis au couvert herbacé de boucler son cycle et l’on se trouve pour une deuxième année consécutive avec une biomasse en dessous de la normale », a-t-il révélé. Avant de dire que dans le domaine de la pêche, les crues n’ont pas suffisamment inondées les frayères pour permettre une reproduction optimale du poisson.

Partant du constat que le taux de malnutrition, le taux de non accès aux services sociaux de base et le taux de pauvreté de la population sont très élevés au Mali, il a invité les participants à privilégier dans leurs propositions de réponses des actions de résilience. « Les régions de Gao, Kidal, Tombouctou et le nord de Mopti, ne se sont pas totalement remises de la situation de crise sécuritaire qui continue d’affecter les moyens d’existence des populations », a –t-il fait remarquer en guise de conclusion.

Assane Koné

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