L’alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) a tenu, le mercredi 18 mai 2016, une rencontre de concertation sur le plan d’AGRA (2016-2020) pour le Mali avec ses partenaires. C’était à l’hôtel Radisson Blu de Bamako.

Cet atelier de concertation sur le plan d’affaires (2016-2020) pour le Mali qui se teint du 18 au 19 mai 2016, a réuni les représentants de la Banque mondiale, de l’Usaid, de la FAO au Mali. Il a vu aussi la participation des représentants des pays ciblés et plusieurs acteurs intervenant dans le secteur.

Objectif principal de cette rencontre était de discuter de la contribution de l’AGRA à la réalisation de la transformation agricole au Mali en vue de recenser les avis des uns et des autres sur plan d’affaires (2016-2020) et de définir les priorités d’investissements pour les 5 prochaines années. Il est aussi destiné à soutenir tous les pays cibles à atteindre et maintenir une transformation agricole grâce à la croissance durable de la productivité agricole et à l’accès aux marchés et aux financements.

Selon Fadel Ndiamé, Directeur régional de AGRA en Afrique de l’ouest, ce cadre d’échange est intervenu dans la foulée d’une année de travail avec les partenaires pour définir les priorités de l’agriculture au Mali. C’est sur la base de ce travail que l’AGRA a défini ses priorités d’investissements pour les cinq (5) prochaines années. « Après avoir consulté le ministère de l’agriculture, les producteurs, les partenaires techniques et financiers et les bailleurs de fond, nous avons identifié un certain nombre d’opportunités sur lesquelles, si nous arrivons à investir ou à synchroniser les actions des bailleurs de fond, nous serons en mesure de doubler les revenus d’au moins 380 000 ménages au Mali », a-t-il indiqué.

S’agissant du choix de zones d’interventions, il dira qu’elles avaient été sélectionnées parce qu’elles enregistrent de plus grands potentiels, non seulement en termes de disponibilité de terres et de pluviométrie, mais aussi en nombre de populations qu’on peut toucher afin d’augmentation ses rendements.

Et pour ce faire, poursuit-il, il faudrait améliorer la connaissance des producteurs sur les technologies de production, augmenter la quantité et la qualité des semences de variétés améliorées. A cela s’ajoute l’amélioration des capacités de commercialisation des semences et des engrais et celle de l’accès des producteurs aux solutions et aux services pour réduire les pertes post-récolte et aux Marchés. Aussi le développement des partenariats pour faciliter l’accès au financement (Fonds de garantie et Assurance agricole), sera d’une grande importance.

Dans sa présentation, le directeur régional de l’AGRA en Afrique de l’ouest a fait savoir que le Mali est parmi les pays trois (3) qui ont été choisi en Afrique de l’ouest sur la base des opportunités qu’ils présentent. Mais, il a mis l’accent sur la volonté de l’état malien à investir dans l’agriculture, toute chose qui a milité en faveur du choix du Mali.

« Le Mali est l’un de rare pays qui a atteint ses objectifs en investissant au moins 10% dans le secteur de l’agriculture. Et les 2 autres (Burkina-Faso et le Ghana) ont dépensé également 10% de leur budget en la matière », a justifié M. Fadel Ndiamé, pour ainsi dire que le choix du Mali n’est pas fortuit.

11 pays d’Afrique de l’ouest sont ciblés par ce projet

En effet, la nouvelle stratégie sera mise en oeuvre à travers deux programmes. Pour ce qui est du premier qui porte sur la transformation agricole, il consitera à mettre en œuvre un ensemble d’activités entièrement intégrées pour catalyser et soutenir la transformation agricole dans 11 pays. Il s’agit du « Burkina-Faso, du Mali, du Ghana, de l’Ethiopie, de la Tanzanie et du Mozambique » où l’AGRA veut catalyser la transformation et 5 autres pays que sont le Kenya, le Rwanda, l’Ouganda, le Nigeria et le Malawi, qui verront également l’appui de l’AGRA pour soutenir la transformation.

En ce concerne qui le second, il sera question des appuis aux innovations et à la resilience. Et cela se réalisera par la productivité et la résilience et le renforcement des capacités humaines & institutionnelles.

En termes de perspectives

Pour les 5 prochaines années, souligne le Directeur Régional, l’AGRA accordera une attention particulière à 4 domaines essentiels à savoir : les changements climatiques, les femmes, les jeunes et la nutrition. « Nous soutiendrons les technologies respectueuses du climat et la gestion améliorée de l’eau et les femmes engagées dans l’agriculture pour que leurs préférences et leurs voix soient optimisées. Aussi une attention sera accordée à la création d’opportunités qui attirent les jeunes à l’agriculture en créant une plateforme de mécanismes en vue de permettre aux jeunes diplômés d’intégrer le secteur agricole et y faire de prestations de services. Nous nous concentrerons aussi sur le travail sur les systèmes agricoles qui favorisent la nutrition », a-t-il indiqué.

A noter qu’à travers ce projet l’AGRA entend doubler les revenus de 9 millions de ménages agricoles afin d’accroître la productivité et l’accès aux marchés et aux financements dans six pays où elle cherche à catalyser une transformation agricole. Au Mali, le projet interviendra dans 19 cercles sur 3 régions (Koulikoro, Sikasso et Ségou) et se focalisera sur 4 cultures à savoir : le niébé, le mil, le mais et le riz. A cela, l’AGRA compte sur la collaboration du gouvernement du Mali, les secteurs public et privé, les bailleurs de fonds et les partenaires au développement.

Moussa Mallé SISSOKO