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Sécurité alimentaire dans le Sahel : La valorisation des dynamiques locales en marche
lundi 27 avril 2015, par
Comment définir les politiques publiques agropastorales à travers la mise en valeur de ce que l’on sait faire dans nos villes et villages ? Cette question de Dr Nango Dembélé, ministre Commissaire à la sécurité alimentaire, à la cérémonie d’ouverture de l’atelier sous régional sur la sélection des initiatives d’exploitations familiales pour une capitalisation active résume toute la problématique de la gestion de la sécurité alimentaire. C’était le 27 avril 2015, au Centre de l’énergie renouvelable (CRES) de Badalabougou.
Dans le but de trouver un début de solution à l’insécurité alimentaire, le projet pour l’émergence d’un dialogue politique concerté sur la sécurité alimentaire dans les territoires transfrontaliers du Mali, de la Mauritanie, du Sénégal, du Niger et du Burkina Faso (DIAPOCO), en partenariat avec la CNOP, organise du 27 au 28 avril 2015, au CRES un atelier sous régional sur la sélection des initiatives d’exploitations familiales pour une capitalisation active.
C’est un secret de polichinelles. L’insécurité alimentaire a tendance à devenir endémique dans le Sahel. Pire, avec la fréquence des crises alimentaires, aucun pays du Sahel n’a la capacité d’assurer sa sécurité alimentaire uniquement dans les limites de ses frontières. Pour minimiser les effets pervers de l’insécurité alimentaire, l’atelier de Bamako vise à capitaliser les expériences menées par les organisations paysannes en matière de gouvernance territoriale, de production, de transformation et de commercialisation de produits agro-pastoraux. Samba Sow, Coordinateur du projet DIAPOCO, dira que l’atelier de Bamako qui réuni les acteurs de 5 pays doit faire le choix définitif des initiatives devant faire l’objet d’une réplication. « Cet atelier ce veut comme un espace d’échange et de valorisation d’expériences des exploitations familiales en matière de sécurité alimentaire », a-t-il déclaré.
Pour sa part, Dr Nango Dembélé, ministre Commissaire à la sécurité alimentaire, a salué l’idée de cet atelier sous régional de valorisation d’initiatives portées par les acteurs locaux, à savoir les organisations paysannes et élus locaux. Selon lui, ces initiatives sont pertinentes parce qu’elles répondent à des enjeux locaux cruciaux de 5 pays du CILSS que sont : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Sénégal.
Le ministre Dr Nango Dembélé a rappelé l’objectif du projet DIAPOCO. Selon lui, ce projet vise à valoriser les dynamiques locales de production, transformation et commercialisation des ressources agro-pastorales pour contribuer à l’émergence d’une gouvernance inclusive des politiques publiques de prévention de l’insécurité alimentaire dans quatre zones transfrontalières sahéliennes.
Il est convaincu que le moment est arrivé de reconnaître les capacités et formes de résilience qui ont été développées par les populations elles mêmes, notamment en milieu rural. « Ce terreau d’initiatives locales qui est la conjugaison multifactorielle d’actions réelles initiées par les populations constitue un substrat approprié pour les politiques au niveau de nos différents pays », a-t-il déclaré. Il a aussi estimé que l’originalité du projet réside dans le fait qu’il couvre les zones frontalières de plusieurs pays.
Pendant deux jours, la soixantaine de leaders et membres des organisations de producteurs et des élus locaux du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du Sénégal et du Burkina Faso, vont plancher sur une vingtaine d’initiatives, afin d’en sélectionner pour la réplication.
Signalons que le projet DIAPOCO est mise en œuvre par un consortium composé de CCFD-Terre Solidaire, Grdr, AcSSA-Afrique verte Niger, APROSSA-Afrique verte Burkina Faso et AMASSA-Afrique verte Mali
Assane Koné