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Sécurité alimentaire au Mali : La période de soudure 2015 sera éprouvante pour 400 000 personnes
jeudi 23 avril 2015, par
Le cadre harmonisé de mars 2015 a fait ressortir que près de 270 000 personnes ont été identifiées comme étant en difficulté alimentaire. Elles n’ont pas les moyens nécessaires pour s’acheter à manger malgré la disponibilité sur les marchés. Il est prévu que ce chiffre passe à 400 000 personnes pour la période de soudure 2015. En outre, l’enquête SMART en 2014 a identifié environ 181 000 enfants en situation de malnutrition aigue sévère et 534 000 en situation de malnutrition aigue modérée. En plus de la situation alimentaire précaire des populations vulnérables des régions du nord et du Sahel Occidental, il faut reconnaître que la situation agropastorale n’est pas satisfaisante. C’est dans u tel contexte que c’est ouvert le 23 avril 2015, au CICB, la 12e Session du Conseil national de la sécurité alimentaire du Mali, qui devait en principe être présidé par le Premier ministre qui s’est fait représenté par Dr Bocary Téréta, ministre du développement rural.
La 12e Session du Conseil national de sécurité alimentaire doit faire la revue de l’état de mise en œuvre des recommandations de la dernière session et du plan de réponse 2014 de la sécurité alimentaire. En outre cette rencontre devra statuer sur les résultats de l’évaluation définitive du Système d’alerte précoce de la Campagne agricole 2014-2015 et du Cadre Harmonisé, sur le Plan national de réponse 2015 de la sécurité alimentaire et sur la situation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle présentée par les Gouverneurs de Régions concernant leurs localités respectives.
Après avoir rappelé que la rencontre se tient dans un contexte d’une crise sécuritaire aigue qui affecte la sécurité alimentaire, notamment dans les régions au nord du Mali, au nom du Premier ministre, Dr Bocary Téréta a estimé que l’espace est propice pour évaluer les effets pervers de la crise sécuritaire sur la sécurité alimentaire.
Selon lui, pour qu’un individu soit en situation de sécuritaire alimentaire, il faut la disponibilité, l’accessibilité, la stabilité et l’utilisation rationnelle. Dans le contexte d’insécurité, il dira qu’il est difficile de réunir ces conditions. Pour cela, il a estimé que tous sont interpellés à œuvrer pour le retour de la paix et de la sécurité, gages de sécurité alimentaire. Qu’à cela ne tienne, au nom du Premier ministre Dr Bocar Téréta a indiqué que le Gouvernement à travers le ministère de l’économie et des finances poursuivra les efforts nécessaires à la mobilisation des ressources internes pour jouer sa partition avec toute la responsabilité qui sied à la hauteur des attentes des populations vulnérables.
Dr Bocary Téréta a indiqué que la situation alimentaire et nutritionnelle dans le pays est globalement satisfaisante au regard du niveau des excédents céréaliers dégagés à l’issue de la Campagne agricole 2014-2015. Cependant, il a admis au derrière ce bon résulta, de nombreuses personnes sont en insécurité alimentaire. « Pour atténuer la souffrance de ces populations, le Commissariat à la sécurité alimentaire, les PTF et les ministères sectoriels seront mobilisés autour d’un Plan national de réponse à la sécurité alimentaire 2015 qui sera adopté par la présente Session », a-t-il déclaré. Avant d’inviter tous les acteurs à mettre e synergie leurs interventions pour une meilleure coordination au niveau du Commissariat à la sécurité alimentaire.
En sa qualité de Coordinatrice des donateurs du Programme de restructuration du marché céréalier (PRMC), Sally Haydock, représentante du PAM, a fait une mention spéciale au ministre Commissaire à la sécurité alimentaire pour l’excellente coordination qu’il a su imprimer aux interventions du gouvernement et de ses partenaires, pour rationaliser les distributions alimentaires et couvrir les besoins urgents des populations sur l’ensemble du territoire national.
Après avoir salué l’efficacité de la réponse d’urgence et sa capacité à éviter de graves catastrophes humaines, Sally Haydock a indiqué que les partenaires techniques et financiers demeurent convaincus qu’elle n’est pas suffisante pour l’atteinte de l’objectif « Faim zéro à l’horizon 2015 » que le gouvernement s’est légitimement fixé. A cet effet, elle a levé le voile sur les priorités des PTF. Ce sont : la poursuite de la réforme du dispositif de sécurité alimentaire, le renforcement des organes dudit dispositif, l’élaboration de la politique nationale de sécurité alimentaire, la mise en place d’une solide stratégie de résilience des populations et des communautés face aux crises. « La réalisation de toutes ces priorités sera facilitée par l’élaboration de la politique nationale de sécurité alimentaire et la réussite de la réforme du dispositif national de sécurité alimentaire pour lesquels le gouvernement et ses partenaires ont déjà déployé beaucoup d’effort », a-t-elle déclaré.
Après avoir dépeint la situation alimentaire du pays, elle a rappelé les recommandations du système d’alerte précoce que sont : renforcement des actions de résilience des populations, poursuite de l’assistance humanitaire aux plus démunis, faire une campagne de lutte contre la malnutrition chez les enfants et les femmes enceintes et allaitantes. Mais, elle a ajouté que les PTF estiment qu’il est urgent de poursuivre la mise en œuvre du Programme national de sécurité alimentaire et Plan d’action multisectorielles de nutrition, en développant entre autres, une stratégie de résilience des populations face aux crises alimentaires et nutritionnelle. « Cette stratégie sera basée sur les priorités résilience pays du Mali issues du processus AGIR », a-t-elle conclu.
Assane Koné