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Sécurité alimentaire au Mali : Au moins 4,9% de la population sont en insécurité alimentaire et nutritionnelle sévère
vendredi 13 avril 2018, par
Au Mali, ce sont 932 651 personnes, soit 4, 9% de la population qui sont en insécurité alimentaire et nutritionnelle sévère. Et, ce sont 3 416 119 personnes, soit 18,1% de la population qui est en insécurité alimentaire modérée. La révélation a été faite par Dr Nango Dembélé, ministre de l’Agriculture, qui a représenté le Premier ministre, le 13 avril 2018, lors de la 15e session Ordinaire du Conseil national de la sécurité alimentaire, à l’hôtel Radisson.
« Le Conseil national de la sécurité alimentaire se tient dans un contexte alimentaire et nutritionnel difficile pour plus d’un quart de la population du Mali », a déclaré Dr Nango Dembélé, ministre de l’agriculture, a représenté le Premier ministre du Mali, à la 15e session Ordinaire du Conseil national de la sécurité alimentaire. Le ministre a imputé cet état de fait à de nombreuses poches de déficit pluviométrique constatées à la sortie de la campagne agricole 2017-2018.
Selon lui, la Campagne agricole 2017-2018 est appréciée globalement moyenne avec des poches de mauvaise production par endroits. Pour être précis, il dira que cette situation est due aux perturbations survenues en début de campagne, à l’arrêt précoce des pluies au mois de septembre, à la faiblesse de la crue qui en est découlé et les dégâts des déprédateurs tels que les oiseaux, les sautereaux, les chenilles et les pucerons. « Les perspectives de productions maraichères et de contre saison sont également moyennes à mauvaises », a-t-il indiqué.
Le ministre a ensuite ajouté que les conditions générales d’élevage sont globalement moyennes dans le pays avec toutefois des poches de déficit de biomasse dans le Sahel occident et dans la vallée du fleuve Niger de Mopti à Gao. A cela le ministre a mentionné, les descentes précoces de troupeaux locaux et étrangers dans les zones mieux fournies, avec pour conséquence la dégradation précoce des parcours dans les zones de pâturages classiques.
Sur la base de l’évaluation définitive du Système d’expertise SAP et celle définitive du Cadre Harmonisé dans l’espace CILSS, le Mali doit mettre en place une assistance alimentaire gratuite sur les trois mois de soudure, pour 932 651 personnes, soit 4, 9% de la population. Concomitamment à cette distribution gratuite, le représentant du Premier ministre a préconisé d’autres types d’intervention.
Il faut dire qu’en plus de ces 932 651 personnes, ce sont 3 416 119 autres personnes, soit 18,1% de la population, qui est en insécurité alimentaire modérée. « Pour cette catégorie, il est requis des actions d’appui à la résilience », a-t-il ajouté.
Mais, qu’à cela ne tienne, le représentant du Premier ministre a indiqué que le Plan national de réponse 2018, tentera d’apporter des solutions d’atténuation pour plus de 4 348 770 personnes, tout en mettant en cohérence les actions conjointes de l’Etat et de ses partenaires d’appui.

« L’un des mandats de ce Conseil est justement d’adopter le planning de réponses au titre de l’année 2018, portant sur l’assistance alimentaire, le cash transfert, l’appui au bétail et aux cantines scolaires, la lutte contre la malnutrition sous toutes ses formes, la reconstitution des stocks de sécurité… », a-t-il rappelé.
Pour se faire, il dira que la 15e session ordinaire du conseil national de sécurité alimentaire devra : faire le point de la mise en œuvre des recommandations de 2017 ; examiner la situation alimentaire et nutritionnelle définitive élaborée par le système d’alerte précoce ; partager et analyser le bilan du plan national de réponses de 2017 tout en tirant les enseignements pour l’examen du projet de plan national de réponses de 2018, pour son adoption ; formuler à cet effet, de nouvelles recommandations appropriées pour l’ensemble des parties prenantes à l’atténuation des difficultés alimentaires et nutritionnelles identifiées au titre de la période de soudure de l’année 2018.
Auparavant, Mme Silvia caruso, Représentante du programme Alimentaire mondiale et chef de file des partenaires techniques et financiers pour le sous secteur de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, a estimé que les sessions du conseil national de la sécurité alimentaire, sont un cadre important. Selon elle, ces sessions fournissent l’espace de choix décisionnels qui permettront à plus d’un million d’hommes, de femmes et d’enfants de ne plus souffrir de la faim grâce aux interventions appropriés qui y seront adoptées par le gouvernement.
« Les partenaires techniques et financiers se félicitent de l’attention que le gouvernement accorde à la tenue de ces sessions qui offrent l’occasion de partager ensemble les réflexions sur les voies et les moyens à aborder efficacement la question de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle des populations vulnérables et réaffirment ici leur engagement à l’accompagner dans cette mission », a-t-elle précisé.
Elle a ensuite rappelé quelques résultats atteints depuis 2015 en matière de reforme du dispositif national de la Sécurité Alimentaire et Nutritionnel. Ce sont : l’adoption de textes régissant cette reforme, la création du secrétariat technique et financier et la validation de la politique de sécurité alimentaire et nutritionnelle…
Après avoir invité le gouvernement du Mali à accélérer l’adoption de la politique nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle qui est un élément central et crucial de la reforme, Mme Silvia Caruso, a estimé que la session de cette année présente un caractère particulier. Selon elle, plusieurs régions du pays connaissent une grave crise alimentaire et pastorale appelant une réponse urgente et coordonnée. « Plan national de réponse 2018 prévoit déjà la mobilisation de ressources financières importantes par le gouvernement et les partenaires techniques et financiers. Cependant subsistent des GAP pour certaines activités prévues et il est important de partager les informations relatives à leur couverture si elles sont disponibles », a-t-elle conclu.
Assane Koné
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