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Santé de la reproduction : Des CSCOM reçoivent 105 sages-femmes

samedi 23 juin 2018, par Assane Koné

Le vendredi 22 juin 2018, Sous l’égide du Chef du gouvernement, s’est déroulée à l’hôtel Sheraton de Bamako, la cérémonie de signature de la convention pour la mise à disposition de 105 sages-femmes au profit de 105 CSCOM bénéficiaires du projet des collectivités territoriales. A cette rencontre, en plus du Premier ministre, l’on a pu noter la présence du ministre de la santé et de l’hygiène publique, le ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, le ministre de l’aménagement du territoire et de la population. Et plusieurs sages-femmes bénéficiaires et des maires des localités concernés.

Cette initiative du département du ministère de l’aménagement du territoire à travers le projet autonomisation des femmes et dividende démographique au sahel (SWEDD) vise à injecter dans le système sanitaire de notre pays, 105 sages-femmes. L’objectif recherché est le renforcement du niveau d’autonomisation des femmes et des adolescents en vue d’accélérer la transition démographique pour l’atteinte du dividende démographique dans la région.

Il faut noter que le coût total de l’opération est de 447 300 000 FCFA répartis comme suit : 335 475 000 FCFA, soit 75%, de prise en charge par le projet, 111 825 000 FCFA, soit 25% à la charge des associations de santé communautaire (ASACO) et des communes.

Samba Ousmane Sow, ministre de la santé et de l’hygiène publique, a souligné que cette cérémonie est d’importance capitale pour son département. Selon lui, il s’agit de renforcer les capacités du pays par des femmes pour le bien être de la population. « Avec un ratio pour 7256 habitants, une sage-femme pour 10763 habitants et un infirmier pour 1930 habitants, le Mali est très loin de satisfaire le besoin en personnel de santé adéquat respectant le nombre requis en la matière », a-t-il constaté. Pour dire que des chiffres abrégés cachent une grande disparité régionale. D’après lui ceci est l’illustration que notre pays est confronté à une sérieuse incidence en ressources humaines de qualité.

En dépit des résultats satisfaisants en matière d’extension de la couverture sanitaire dira M. Sow, la situation sanitaire reste encore caractérisée par des taux élevés de mortalité maternelle et néonatale respectivement de 368 décès pour 1000 naissantes vivantes et 46 pour 1000 naissantes vivantes, selon une enquête. Le ministre estime que des efforts restent à faire en termes d’accessibilité aux services de santé et d’amélioration de la qualité des soins. Par ailleurs des milliers de femmes disposent d’un accès à des services de santé extrêmement limités en soins de qualité.

Pour sa part Adama Tiemoko Diarra, ministre de l’aménagement du territoire, a indiqué que selon l‘enquête démographique et de santé du Mali, 5e édition, la mortalité infantile est estimé à 56%, la mortalité infanto-juvénile à 95% et la mortalité maternelle à 368 décès pour 100 000 naissances vivantes. Il a ajouté que les risques de décéder des jeunes enfants sont plus élevés en milieu rural qu’en milieu urbain (113%0).

Que dire du ratio médecins / sages-femmes / infirmiers ?

Pour cette question, il a indiqué que soit 4,8 pour 10 000. Qu’au même moment, l’effectif des sages-femmes et infirmières obstétriciennes est estimé à 127, 23% de l’effectif total du personnel socio-sanitaire. « La plupart de ce personnel exerce à Bamako, dans les chefs-lieux de région et de cercle », a-t-il déclaré. Pour inverser cette tendance, il a été initié deux expériences pilotes de recrutement, de formation, de mise à disposition et de fidélisation des sages-femmes en milieu rural à travers les stratégies suivantes : le recrutement et le déploiement de 105 sages-femmes au compte des collectivités, l’installation de 16 promotrices de cabinets privés de sages-femmes dans les zones périurbaines.

Ces stratégies visent à relever le défi de la disponibilité et d’une meilleure répartition des ressources humaines en vue de contribuer à l’atteinte des objectifs pour le développement durable d’ici l’horizon 2030. Il a exhorté les centres de santé communautaires et les associations de santé communautaires des communes bénéficiaires à prendre toutes les dispositions pour faciliter l’intégration sociale des sages-femmes afin qu’elles puissent exercer dans les meilleures conditions leurs fonctions aux bénéfices des populations locales.

La Porte-parole des sages-femmes bénéficiaires, a remercié tous les acteurs pour cette initiative salutaire de recrutement de 105 sages-femmes, en vue d’une mise à la disposition des communes rurales. Vu la confiance placée en elles, la porte-parole a lancé un appel aux bénéficiaires d’être assidues, courageuses, fidèles et respectueuses pour offrir à la population des services de santé de qualité dans le cadre de l’atteinte de la couverture universelle en santé. En cette occasion, les sages-femmes ont sollicité le Chef de gouvernement pour leur intégration à la fonction publique des collectivités à la fin du projet en vue de pérenniser cette action.

Bintou COULIBALY


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