La salle de réunion de la Direction régionale du Développement Social et de l’Economie Solidaire de Ségou, a abrité du 5 au 7 septembre 2023, les travaux de l’Atelier de formation de 47 adolescents/jeunes de Ségou en photographie et audiovisuel. Cet atelier entre dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Mali nafama tchew : amélioration du statut nutritionnel des enfants, des adolescentes et des femmes en situation de vulnérabilité », financé par l’UNICEF.

Dans la mise en œuvre du projet « Mali nafama tchew : amélioration du statut nutritionnel des enfants, des adolescentes et des femmes en situation de vulnérabilité », en collaboration avec le Groupe de Développement de l’Afrique (GDA), le Cinéma Numérique Ambulant du Mali (CNA-Mali) est chargé de conduire l’activité « Pépite d’or ». A travers elle, le CNA-Mali doit créer un cadre organisé pour initier 140 adolescents/jeunes à l’éducation à l’image pour la promotion de certains comportements favorables pour la santé, l’éducation, la nutrition et le Wash dans les régions de Ségou, Mopti et Tombouctou.

Le lancement de l’atelier de formation des adolescents/jeunes de Ségou a été présidé par Boureïma Angoïba, Directeur de Cabinet du Gouverneur de Ségou. Pour la circonstance, il avait à ses côtés le Directeur régional du Développement Social et de l’Economie Solidaire de Ségou ; M^me Bintily Youma Macalou, Cheffe d’antenne de l’ONG Groupe de Développement de l’Afrique (GDA) ; et M^me Kadidia Sidibé, Directrice exécutive du CNA-Mali et non moins présidente du CNA-Afrique.

En sa qualité de représentante de Kassoum Coulibaly, Directeur exécutif du GDA, M^me Bintily Youma Macalou a indiqué que plus de 29 % de la population est mal nourrie, tandis que 20 % est en insécurité alimentaire et 10 % des enfants âgés de 6 à 59 mois souffrent de malnutrition aiguë. « L’insuffisance pondérale à la naissance est supérieure au seuil international de santé publique (15%) », a-t-elle ajouté. Pire, elle dira que selon l’EDSM 2018, plus de six femmes sur dix en âge de procréer et huit enfants sur dix de 6 à 59 mois souffrent d’anémie.

En ce qui concerne les autres déterminants de la malnutrition au Mali, sur la base de l’EDSM 2018, elle dira que les indicateurs d’eau, d’hygiène et d’assainissement (WASH) révèlent de mauvaises pratiques liées au lavage des mains (pour 14,3% de la population malienne), à l’utilisation de latrines améliorées (pour 55.9% des ménages) et l’utilisation du traitement de l’eau par les ménages sans sources d’eau améliorées (14.7%).

L’inégalité entre les sexes, un défi majeur au.... Mali

Ensuite, elle a estimé que parallèlement l’inégalité entre les sexes reste un défi majeur au développement humain du Mali. « Les recherches sur les relations père-enfant et les données récentes montrent l’influence positive des pères sur le développement et le bien-être de leurs enfants, et ont démontré que les pères ont une influence directe et indirecte sur les enfants », a-t-elle indiqué. Elle a ajouté que la contribution et/ou l’implication du père pendant la grossesse, est un facteur essentiel pour soutenir la future maman et mieux se rapprocher de l’enfant à naitre.
Elle dira que le projet « Mali nafama tchew : amélioration du statut nutritionnel des enfants, des adolescentes et des femmes en situation de vulnérabilité » dont le GDA assure la mise en œuvre avec l’appui du CNA, est articulé autour de 3 grands axes d’intervention.

Selon elle, le premier axe est la conception et la validation d’un paquet de stratégies, supports, manuels et outils de communication pour l’engagement des hommes/garçons sur l’ANJE, le développement de la petite enfance et la prévention des VBG/PEAS. Pour ce qui concerne le deuxième axe, elle dira qu’il vise le renforcement des capacités et la mobilisation des acteurs communautaires (Hommes Modèles, leaders religieux, encadreurs et acteurs de médias) sur la masculinité positive, l’ANJE, le développement de la petite enfance et la prévention des VBG/PEAS. Quant au troisième axe, elle a estimé qu’il consiste à la réalisation d’une campagne massive sur l’engagement des hommes et des garçons au niveau communautaire par les populations elles-mêmes avec l’accompagnement des médias locaux (radios communautaires, théâtres, cinémas, etc…), lors des événements sociaux, culturels, artistiques, sportives pour un changement de comportement des hommes et des garçons, des femmes et des filles en faveur de l’égalité et de la nutrition.

« Le projet touchera directement 1784 acteurs communautaires qui seront renforcés pour toucher plus de 14440 personnes (hommes, jeunes, femmes) dans les 24 communes des régions de Ségou, Mopti et Tombouctou », a-t-elle révélé.

Partant de l’exigence d’une bonne stratégie de communication pour le changement social de comportement, nécessaire à un changement durable basé sur des faits probants sur la question de l’accès à la santé et à la nutrition, elle a fondé un espoir sur la formation des jeunes en photographie et audiovisuel qui sera brillamment animée par le CNA. Selon elle, cette série de formation constitue un maillon essentiel du projet MALI NAFAMA TCHEW, qui verra le développement d’une nouvelle approche d’Engagement communautaire, changement social et de comportement : « MenEngage ». « Cette approche favorisera l’implication accrue et l’engagement des hommes et des garçons en faveur de l’égalité des sexes par le dialogue entre les hommes, les femmes, les filles et les garçons afin d’adopter de façon durable des pratiques nutritionnelles saines, des comportements et des attitudes appropriées pour la santé de la reproduction et maternelle, grâce à la prise de décision, le leadership des femmes et des adolescentes », a-t-elle déclaré.

« Pépite d’or » : un cadre organisé d’initiation des jeunes à l’éducation à l’image

Pour sa part, Kadidia Sidibé du CNA, a rappelé que le Programme Mali Nafama Tchèw, est soutenu par l’Unicef. Selon elle, il a pour objectif de contribuer à l’amélioration du statut nutritionnel des enfants, des adolescentes et des femmes en situation de vulnérabilité dans notre pays.

Après avoir rappelé qu’aujourd’hui et depuis toujours, l’image a un langage universel, qui suscite une émotion et une réaction, sans oublier le fait qu’elle peut également transmettre une information, créer un engagement ou provoquer un engouement, elle dira qu’ il s’agit donc pour GDA et CNA, à travers l’activité intitulée « Pépite d’or », de créer un cadre organisé d’initiation des jeunes à l’éducation à l’image en vue de promouvoir des comportements plus positifs en matière de santé, d’éducation, de nutrition et Wash. « Cette initiative s’inscrit dans l’esprit de participation et d’engagement des jeunes pour la vulgarisation des Pratiques Familiales Essentielles au sein de la société », a-t-elle déclaré. Avant d’ajouter que ces ateliers de formation en photographie et audiovisuel renforceront les capacités de ces jeunes à pouvoir documenter/immortaliser leurs interventions par le moyen de capture d’images et réalisation de supports audiovisuels exploitables dans le cadre des stratégies de communication, de sensibilisation favorable au changement social de comportement. « Les supports audiovisuels que les jeunes participants réaliseront avec leurs formateurs feront l’objet d’une tournée nationale de 30 projections cinématographiques suivies de causeries-débats », a-t-elle annoncé. Nous exhortons donc les participants à beaucoup de courage et surtout d’assiduité.

En sa qualité de représentant du gouverneur de Ségou, Boureïma Angoïba, Directeur de Cabinet au Gouvernorat de Ségou, a indiqué que le lancement régional des activités du projet NAFAMA qui vise le « Renforcement de capacité des hommes, des leaders et des jeunes pour un engagement en faveur des pratiques nutritionnelles » est un évènement d’une importance capitale.

Il a salué le fait que le Cinéma Numérique Ambulant du Mali (CNA Mali) s’engage à soutenir la feuille de route de l’UNICEF à travers son projet : « Pépite d’or ». Selon lui ce projet s’inscrit dans l’esprit de participation et de l’engagement des adolescents et jeunes pour la promotion de certains comportements favorables pour la santé, l’éducation, la nutrition et le Wash. Il a aussi salué le fait que ce projet contribuera à la formation de 140 jeunes filles et garçons en photographie et audiovisuel, afin de vulgariser les Pratiques Familiales Essentielles (PFE).

« Cet important projet dont la principale cible est la jeunesse, viendra à coût sûr combler le gap en matière de déficit d’information et renforcer la mise en œuvre des pratiques nutritionnelles », a-t-il déclaré. Avant de féliciter et encourager tous les partenaires techniques et financiers pour leur engagement constant aux côtés du Gouvernement Malien pour favoriser l’implication accrue et l’engagement des leaders afin d’adopter de façon durable des pratiques nutritionnelles saines, des comportements et des attitudes appropriées pour la santé et le bienêtre de tous.

« Je ne doute pas un instant, de votre volonté et de votre engagement à œuvrer pour la promotion des pratiques nutritionnelles. C’est pourquoi j’ai la ferme conviction que ce projet, avec l’accompagnement de tous les acteurs, contribuera sans nul doute à améliorer l’état nutritionnel de nos populations », a-t-il conclu.

Assane Koné