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REORGANISATION TERRITORIALE : Le Ministre de l’administration met le feu aux poudres

lundi 3 mai 2021, par Assane Koné

Par son projet de réorganisation territoriale, le Gouvernement de la Transition, à travers le Ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation, n’a-t-il pas décidé de se tirer une balle dans le pied ? Depuis la publication des résultats des travaux de la Commission chargée de la réorganisation territoriale, l’on assiste de façon surprenante au réveil des vieux démons. Il n’y a pratiquement pas de régions au Mali, où des voix ne ce sont pas levées pour dénoncer les résultats des travaux de la Commission chargée de a réorganisation du territoire.

La fin du mois de ramadan risque d’être mouvementée dans la cité des Askias si le gouvernement de transition ne change pas de fusil d’épaule.
Il apparaît de plus en plus que le gouvernement cherche à embraser la situation dans le seul but de se maintenir.

Goudam : L’ADCG rejette catégoriquement ce nouveau découpage

Du côté du cercle de Goudam, dans une déclaration signée le 30 avril 2021, par Issa Arsina Cissé, Président de l’Amicale pour le développement du cercle de Goundam (ADCG), les goudamiens sont formels : « L’ADCG rejette catégoriquement ce nouveau découpage et appelle les autorités à se ressaisir tout en respectant la volonté de la population de Goundam afin d’éviter au pays des tensions inutiles en ce moment très fragile de son existence ».

En effet, l’ADCG estime que ce projet n’est non seulement pas partagé et ne répond nullement aux propositions et aux attentes des populations des 16 communes du cercle. Avant de rappeler qu’il avait fait une proposition d’érection du cercle de Goundam en région et ses 8 arrondissements en cercles. « Ce dit projet, pour information, a été déposé sur la table de l’Assemblée nationale, à l’époque et du ministère de l’Administration territoriale. Au lieu d’entériner cette volonté légitime des populations, le cercle de Goundam se voit amputer d’une bonne partie de son territoire au profit d’une autre région », a-t-il regretté.

Tominian : Dénonciation de manigances au sommet de l’Etat

Sans que cela ne soit porté par une organisation précise, il nous revient que du côté de Tominian, tout est mis en œuvre pour dénoncer des « manigances au sommet de l’État ».

Dans une missive à l’allure d’un tract, parce que non signée, des ressortissants du cercle de Tominian, ont décidé donner de la voix. « Nous informons et avertissons les plus hautes autorités de l’État que nous sommes contre le projet qu’elles ont imposé ou qu’elles veulent imposer au cercle de Tominian », ont-t-ils déclaré. Avant de rappeler que « dans le nouveau projet de découpage en 2019, il y avait une proposition de Mandiakuy et Fangasso comme Cercles. Et, ce projet faisait parti des accords ».

Et, c’est fort de cela qu’ils ont décidé de dénoncer ce qui s’est passé le 29 et 30 avril 2021 à Ségou. « C’est révoltant et nous refusons », indique le document non signé. Avant des rappeler à qui veut l’entendre : « Nous voulons que Mandiakuy et Fangasso soient érigés en cercles.... ». Cette exigence est d’autant une priorité que les rédacteurs de la missive non signée, sont convaincus que « les représentants de Tominian présents aux rencontres des 29 et 30 avril ont vu leurs doléances rejetées par les rapporteurs... ».

GAO : A l’unisson, toutes les composantes de la ville rejettent le projet en l’état

Il nous revenu que du côté de Gao, « le nouveau découpage administratif passe très mal ». Selon des témoignages concordants, depuis la fuite des résultats des travaux de la Commission chargée de la réorganisation territoriale, rien ne va plus dans la cité des Askia et dans ses cercles.

Et, comme c’est devenu le cas depuis quelques années, du côté de Gao quand on n’est pas d’accord on dit non. Selon nos sources, pour dire non une partie de la population a pris d’assaut la salle de conférence du Gouvernorat de Gao. Dans la cité des Askia, les populations dénoncent « un manque de concertations ». Et, pour cela, il nous revient que « les Communautés rejettent en bloc le projet de découpage territorial des autorités de la transition ».

Rappelons qu’à Gao, selon notre source, « il n’y a jamais eu de concertations régionales sur la réorganisation territoriale. En 2018, elles ont été boycottées par les groupes armés, la société civile et l’ensemble de communauté de la région ».

GOURMA-RHAROUS : Une grande manifestation ce lundi 3 mai 2021, pour dire non aux autorités

Convaincu qu’ « à chaque époque son combat, et à chaque combat ses armes », du côté de Gourma-RHAROUS, c’est le Conseil communal de la jeunesse qui a décidé de porter le combat. Dans un communiqué signé le 30 avril 2021 par Almouzar Maïga, le secrétaire général du Conseil communal de la jeunesse, GOURMA-RHAROUS annonce une grande manifestation pour que Rharous soit le chef lieu de région de la nouvelle région de Gourma-Rharous.

« Le conseil communal de la jeunesse de Rharous a découvert avec indignation sur les réseaux sociaux le fameux projet de redécoupage territorial, initié par le Ministère de l’administration territoriale qui ne prend en compte aucunes aspirations des communautés et qui n’a été établi sur aucune réalité sociale et territoriale », indique le communiqué.

Le Conseil communal de la jeunesse a estimé que « ce projet de réorganisation territoriale ignore une fois de plus l’érection de la région naturelle de Gourma-Rharous en région administrative et politique dont Rharous serait le chef lieu de région ».

Et, par conséquent, le Conseil Communal de la Jeunesse de Rharous, a décidé de « rejeter ce projet unilatéral et informe la communauté nationale et internationale que le cercle de Gourma-Rharous regorge toutes les potentialités naturelles, géographiques et politiques pour être érigé en région ».

Et, selon le Conseil Communal de la Jeunesse de Rharous, « face à l’attitude sourde-muette de l’État et à son manque de considération aux communautés du cercle qui n’ont autre aspiration que l’érection de leur cercle en région », une manifestation de grande envergure sera organisée le lundi 03 Mai 2021 à partir de 9h avec comme mot d’autre la région de GOURMA-RHAROUS et Rharous comme chef lieu de Région.

« Sous aucun prétexte, la CMA… ne sauraient laisser passer cette farce »

Et, comme pour tout gâter, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) a décidé de donner un coup de pied à la fourmilière. « Sous aucun prétexte, la CMA et l’ensemble des populations de l’Azawad ne sauraient laisser passer cette farce », déclare la CMA dans son communiqué N°10, signé le 29 avril 2021, par Mohamed Elmaouloud Ramadane, le porte parole.

« La CMA apprend avec surprise, via les réseaux sociaux la circulation d’un document portant sur la réorganisation administrative et territoriale produit unilatéralement et en catimini par les services du ministère de l’administration territoriale », accuse le mouvement séparatiste installé à Kidal. Et, d’ajouter qu’ « au regard de l’enjeu et de l’importance de la problématique de la réorganisation administrative et territoriale pour la paix et la stabilité du pays, une telle opération ne saurait, sous aucun prétexte s’opérer sans concertations à la base avec tous les acteurs concernés, notamment les mouvements signataires, les populations, la société civile ».

En procédant ainsi, la CMA estime que les autorités de la transition ne semblent pas mesurer l’enjeu et le danger qu’une telle démarche pourrait engendrer pour la paix déjà fragile. « Elles ne semblent pas non plus comprendre que sous aucun prétexte, la CMA et l’ensemble des populations de l’Azawad ne sauraient laisser passer cette farce », a indiqué la CMA.

Et, pour tout cela, la CMA, tout en prenant à témoin l’opinion nationale et la communauté internationale de l’unilatéralisme de l’opération, tient à affirmer que cette mascarade, faite en catimini et à la va-vite par les soins du département de l’administration territoriale ne peut aucunement prospérer, mieux, elle ne saurait l’engager, encore moins s’imposer aux populations de l’Azawad. « Elle rejette irrévocablement ce document nul et non avenu en l’état actuel », indique le Communiqué.

Et, par conséquent, la CMA invite le gouvernement de la transition du Mali à revenir sur ce document porteur des germes de la déstabilisation et à ouvrir des larges consultations et concertations prenant en compte tous les critères et les démarches qui s’imposent autour de la question en vue de dégager un large consensus définitif et satisfaisant pour toutes les parties.

Assane Koné


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