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Promotion de l’agriculture malienne : La nécessaire redynamisation de l’Association national des agronomes du Mali
dimanche 19 mars 2017, par
A la faveur du 11e anniversaire de la date de création de l’Association national des agronomes du Mali, des agronomes qui croient à la nécessité de réunir tous les agronomes maliens dans un cadre fédérateur, se sont engagés corps et âme, à la redynamisation de cet important outil de participation à la promotion de l’agriculture malienne. En plus du Congrès qui sera organisé les 22 et 23 avril 2017, pour le renouvellement du bureau exécutif et la relecture des textes, le samedi 25 mars 2017, l’Association national des agronomes du Mali (ANAM) organisera à la Maison de la presse une conférence sur le thème : Quel type d’agriculture pour le Mali ?
Salif Sangaré, secrétaire à l’organisation de l’ANAM, Mahamadou Namori Keita, secrétaire à la communication de l’ANAM, Sarikou Sénou et Mme Traoré Fatoumata Coulibaly, tous de la Commission nationale d’organisation du Congrès de l’ANAM, ont rencontré le samedi 18 mars 2017, la presse nationale, dans la salle de conférence de l’Office de la protection des végétaux. Ordre du jour : La nécessité de la redynamisation de l’Association nationale des agronomes du Mali.
Au cours de cette rencontre, Mahamadou Namori Keita a lu une déclaration au nom de l’ANAM. Il a d’abord rappelé que les agronomes du Mali sont conscients du rôle de l’agriculture dans le développement du pays et aussi du fait que 70% de la population malienne vit en milieu rural, donc de l’agriculture de subsistance.
Il a aussi rappelé qu’ils sont convaincus que seule l’agriculture peut promouvoir le maximum d’emplois et améliorer les conditions de vie des producteurs, étant attendu qu’aucun pays ne peut se développer sans des stratégies et politiques cohérentes en matière d’agriculture.

« C’est conscient de tout cela et des conditions difficiles dans lesquelles vivent les ingénieurs d’agriculture, que nous avons décidé de la création de l’Association nationale des agronomes du Mali, le 17 mars 2006 », a-t-il indiqué. Avant d’ajouter que cette association a pour but de préserver l’éthique, valoriser le métier et la profession agronome, défendre les intérêts matériels et moraux des adhérents, contribuer à la professionnalisation de l’agriculture et l’industrialisation du secteur agricole à travers la modernisation, assurer le développement du Mali et l’intégration sous-régionale et africaine, et contribuer à l’auto-suffisance alimentaire.
L’agriculture malienne toujours tributaire des aléas climatiques
Il a estimé que 50 ans après l’indépendance, l’agriculture malienne reste toujours tributaire des aléas climatiques. Il a rappelé que la création dans les années 1965 de l’Institut Polytechnique rural de Katibougou, a contribué à la formation de nombreux cadres. « Cette pépinière d’agronomes a constitué le terreau pour la mise en œuvre des politiques agricoles dans différents pays africains », a-t-il déclaré. Avant d’annoncer que plusieurs promotions ont réalisé des tentatives d’organisation, mais à ce jour, il n’existe pas au Mali d’association représentant l’ensemble des agronomes.
« Nonobstant une grande floraison de Mouvements et associations, le corps des ingénieurs agronomes est resté le parent pauvre. Il s’agit maintenant d’organiser cette corporation qui doit être le moteur de la formation de nos paysans et un groupe de réflexion et d’analyse pour la prise de décision », a-t-il déclaré.
Pour mettre un accent sur la nécessité de regrouper les agronomes maliens dans une entité qui pourra contribuer à la promotion de l’agriculture afin de satisfaire les besoins des populations de plus en plus croissantes, Mahamadou Namori Keita a levé le voile sur certains chiffres.
Il dira que selon le rapport 2001 de la FAO qui analyse la situation des marchés des produits agricoles, les pays en développement ont vu leur déficit commercial de produits alimentaires monter en flèche au cours des 30 dernières années. « Ces pays sont passés d’une balance excédentaire d’environ 1 milliards de dollars dans les années 70 à un déficit de 11 milliards en 2015 », a-t-il rappelé. Il a aussi noté que les « les importations brutes de nourriture par les pays en développement ont augmenté de 115 pour cent au cours de cette période.

Il dira que la même tendance est observée dans l’espace CEDEAO et cristallise les débats dans les négociations commerciales en ce qui concerne les accords de partenariat économique (APE) avec l’Union européenne. Plus précis, Mahamadou Namory Keita dira que l’Union européenne est le principal acteur dans les échanges commerciaux avec la CEDEAO, avec 32% des échanges commerciaux globaux de la zone. Il a ajouté qu’il est établi lors des 15 dernières années, que les importations ont progressé plus vite (+84%) que les exportations (+43%), établissant une balance commerciale déficitaire.
La Loi d’Orientation agricole (LOA) un facteur novateur majeur
Face à tout cela, il dira qu’au Mali, la promulgation de la Loi d’Orientation agricole (LOA) en septembre 2016, constitue un facteur novateur majeur. « Elle vient comme un référentiel en termes de vision à long terme du secteur rural. Elle s’impose comme l’instrument directeur et fédérateur pour l’ensemble des dispositions législatives et réglementaires touchant les domaines de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, de la forêt, de la sécurité et de la souveraineté alimentaire », a-t-il déclaré. Avant de dire que le Gouvernement est déterminé à garantir la sécurité alimentaire pour tous et à améliorer l’état nutritionnel des couches les plus vulnérables.
Cependant, il dira que le contexte national est marqué par la baisse régulière depuis 30 ans de l’aide publique internationale au secteur agricole des pays africains et le renforcement des barrières commerciales contre leurs produits agricoles dans le cadre des échanges internationaux. « Cela explique sans doute qu’aujourd’hui au Mali, les programmes majeurs dans le secteur du développement rural arrivent à terme sans que des perspectives de financement claires se dégagent », a-t-il dénoncé.
Il a aussi salué la volonté politique fortement exprimée par les plus hautes autorités du pays de moderniser l’agriculture, et hisser le Mali au rang d’une puissance agricole. Il a aussi mis l’accent sur l’initiative riz qui est un exemple de programmation par objectif sur la base d’un produit et d’une filière donnée. Il a aussi salué le développement par l’Etat de mesures de soutien politique à l’endroit des filières dites porteuses. Face, à tout cela, il dira qu’il est plus que jamais nécessaire que les agronomes du Mali se donnent la main pour parler de la même voix dans un cadre fédérateur, pour le bonheur de l’agriculture malienne.
Une série de questions-réponses, qui a enregistré la contribution des autres intervenants a mis fin à cette première activité de commémoration du 11e anniversaire de la création de l’ANAM.
Assane Koné
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