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Mohamed Youssouf Bathily, Porte-parole du CDR : « Le MNLA du Nord veut la partition du pays et le MNLA du Sud veut la primature »

jeudi 14 août 2014, par Assane Koné

Dans quarante-huit heures, en principe, devaient s’ouvrir en Algérie les pourparlers inclusifs pour le retour de la paix et de la sécurité dans le nord du Mali. Et pour le Collectif pour la défense de la république, le gouvernement du Mali est face à sa responsabilité devant l’histoire.

Fidèle à sa mission de contrôle citoyen, le Collectif pour la défense de la république , en prélude à l’ouverture des pourparlers inclusifs pour le retour de la paix et de la sécurité dans le nord du Mali, devaient avoir lieu à partir du 17 août à Alger, n’eut été leur report, a convié la presse ce mercredi, 13 août au carrefour des jeunes, pour rappeler aux émissaires du président de la République, de tenir compte des lignes rouges, notamment le caractère intangible et non négociable de l’intégrité territoriale, l’unicité et la laïcité du Mali. « Après l’adoption d’un projet de feuille de route par le gouvernement et les groupes armés, en juillet dernier, la capitale algérienne sera de nouveau l’épicentre des pourparlers inclusifs pour le retour de la paix et de la sécurité dans le nord du Mali. Toutes les parties prenantes sont en principe en route pour Alger afin de prendre part, à partir du 17 août, aux pourparlers inclusifs inter-maliens, dont l’objectif principal est l’adoption et la signature d’un accord de paix global », a annoncé le porte-parole du collectif, s’adressant aux hommes de médias. Avant de préciser que ces pourparlers se dérouleront en trois sessions : la phase I, dont le but était de valider la feuille de route établie par les autorités maliennes, la phase II qui s’ouvre dans quarante-huit heures, devrait aboutir à la signature au Mali de l’Accord de paix. « Au cours des pourparlers, les discussions seront essentiellement axées sur l’organisation administrative et institutionnelle du Mali, en particulier les régions du nord, aux stratégies de développement intégré des collectivités territoriales, à la réorganisation des forces de défense et de sécurité ainsi qu’au programme de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) des groupes armés ; aux mesures d’amélioration de la gouvernance administrative, économique et politique du Mali ; au retour des réfugiés et des personnes déplacées et aux modalités de leur réinsertion socioéconomique ; aux mesures de protection et de promotion des droits de l’homme ; à la réconciliation nationale et à ses relations avec la justice », a-t-il expliqué.

Mais le collectif demande aux émissaires d’être vigilant sur le processus de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) des groupes armés ; aux mesures d’amélioration de la gouvernance administrative, économique et politique qui sera un des principaux centres d’intérêt des discussions. « On ne peut pas s’ériger en donneur de leçons, face aux personnalités désignées par le gouvernement. D’autant qu’elles auront constamment à l’esprit, lors des négociations, les lignes rouges tracées par le président de la République. Pas d’indépendance, ni d’autonomie, encore moins de statut particulier pour Kidal. Aucun jeu sémantique ne doit les dévier de cette ligne. La vigilance doit être de rigueur si l’on sait que l’on a en face des spécialistes du maquignonnage politique, conseillés par les Machiavel des bords de la Méditerranée », a insisté le porte-parole du collectif.

Selon le collectif, tous les mots, voire toutes les lettres doivent être pesés, sous-pesés, et disséqués. Avant que les représentants de l’Etat malien n’apposent leur signature en bas d’un quelque document. « Le problème du statut particulier de Kidal trouvera sa solution dans le cadre de la décentralisation renforcée, une réforme majeure vers laquelle le Mali est en train d’aller. Elle est, au demeurant, valable pour toutes les régions du Mali. A part la dénomination des mouvements en négociation, le mot Azawad ne doit nulle part figurer dans les documents. La moindre erreur de la part des négociateurs est susceptible de déclencher les forces centrifuges et mettre à mal la cohésion de la nation malienne »,
affirme-t-il.

Haro sur la classe !

A l’ouverture des négociations, la classe politique devait appuyer le gouvernement, avec des propositions. Ni la majorité, ni l’opposition ne sont dans cette logique. « La majorité vient de prouver qu’elle n’est pas à mesure de s’assumer. Elles sont opportunistes. Ils sont en train de manifester une mauvaise foi. On a l’impression que le RPM et IBK n’ont pas la même vision sur la situation. Le souci du RPM, c’est récupérer la primature. IBK est le seul président au monde qui n’a pas de majorité fidèle. Chacun se content avec son petit projet folkloriques de la réconciliation. Le phénomène du cinquantenaire se profile à l’horizon. Le MNLA du Nord veut la partition du pays et le MNLA du Sud veut le pouvoir », a dénoncé M. Bathily.

Bréhima Sogoba

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