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Lettre ouverte au PREMIER MINISTRE DU MALI : Un malien de New York accuse le ministre Achim Koumaré de favoritisme dans le choix du PDG des aéroports du Mali

mercredi 22 avril 2015, par Assane Koné

« Excellence Monsieur le Premier Ministre, tant que les mauvaises pratiques ne sont pas abandonnées dans l’armée, aucun proche ne va encourager son parent militaire à aller mourir au moment où certains miliaires comme eux sont pistonnés pour pouvoir bénéficier de plusieurs millions de francs CFA de salaire, avec plus de 2000 litres de carburant, de plusieurs centaines de milliers de nos francs comme primes et d’un parc auto garni de plusieurs véhicules. Nous savons que depuis des années l’aéroport de Bamako est devenu la voie prisée des trafiquants de drogue dans la sous-région, que des policiers et douaniers véreux s’enrichissent par ce créneau à l’aéroport , qu’ils rackettent les pauvres usagers au point d’ôter l’envie de passer par cet aéroport. Pourtant notre Colonel Dembélé y était le PDG par intérim depuis l’arrivée des putschistes et tout se passe sous ses yeux ». Ce sont-là entre autres faits que dénonce Joseph A. Robert TRAORE, New York, Etats Unis d’Amérique, dans une lettre adressée au Premier ministre Modibao Keita. Lisez !

Je profite de cette occasion pour vous féliciter pour votre nomination en tant que chef du gouvernement dans un contexte trouble et difficile de l’histoire de notre pays ainsi que pour la sagesse avec laquelle vous avez conduit le processus de négociation de paix hier et aujourd’hui. Je ne serai pas comme Lancény qui pense avoir droit à un fauteuil de Directeur Général parce qu’il est du RPM ou proche de la famille présidentielle ou comme la majorité des Maliens déçus qui se résignent face à la triste réalité de ce que nos dirigeants ont fait du Mali. Je suis un Malien de la diaspora qui a suivi avec impuissance la déchéance du Mali ces dernières années. Moi, je suis un citoyen malien tout court, qui a des droits et des devoirs envers son pays, qui vit aux USA depuis plus de vingt ans.

Avec l’élection d’IBK, vu tout ce qu’il avait promis pour le Mali et les Maliens et vu qu’il a été témoin de tout ce qui est arrivé, nous avons cru en lui et avons dit qu’il fallait que tous les Maliens se dressent comme un bloc autour de lui pour le soutenir afin que le Mali sorte du trou dans lequel il est tombé. Mais, Excellence, nous nous sommes aperçus que l’homme n’est pas toujours celui qu’il prétend être, car peut changer face à la manipulation d’un entourage qui peut avoir des intérêts différents des siens. Quand nous avons appris que le Premier Ministre Tatam Ly a instauré une procédure d’appel à candidature pour pourvoir certains postes, nous avons naïvement compris que les choses vont changer dans le pays et que plus que jamais avec IBK le mérite sera reconnu et les médiocres se verront obligés de s’améliorer pour être conviés au baquet de l’excellence dans le nouveau Mali. Voila la procédure initiale indiquée : « le Ministre concerné doit préparer et faire publier un avis d’appel à candidature pour le poste à pourvoir. Cet avis doit comporter : le titre du poste ; la description des tâches ; les conditions générales de travail ; les conditions d’âge, la formation, l’expérience à remplir ; les dossiers à fournir ; la date limite de réception des dossiers, … ». Le tout piloté par une Commission d’évaluation et de classement des candidats. Cette commission est composée d’un Directeur des Ressources Humaines, d’un Représentant du Ministre en charge du recrutement, d’un Représentant du Ministre chargé de la Fonction Publique, d’un Représentant du Commissariat au Développement Institutionnel, d’un Représentant du Conseil d’Administration lorsqu’il en existe et d’un Représentant de la Direction Centrale du Secteur. La commission procède ensuite de manière discrétionnaire à « l’évaluation des candidats, sur dossier et sur entretien, et à leur classement par ordre de mérite ». Les trois candidats arrivés en tête du classement de la commission sont proposés au ministre de tutelle.

Ministre et président de commission de recrutement

C’est ainsi qu’au mois de juin 2014, le Ministère de l’Equipement, des Transports et du désenclavement publia dans la presse un appel à candidature pour pourvoir le poste de PDG des Aéroports du Mali. De nombreux cadres maliens vivant au pays et même ceux de la Diasporas ont postulé. Le Ministre de Tutelle Hachim Koumaré lui même, malgré la composition officielle de la commission indiquée sur la note du Premier Ministre Tatam Ly, occupa la Présidence de la Commission de sélection. Les mois passent et aucun résultat, laissant ainsi la place aux rumeurs de tout genre. Le 25 Février 2015, au conseil de ministres, on annonçait la nomination d’un PDG pour Aéroports du Mali. Il s’agissait de l’ancien DGA assurant l’intérim depuis le temps du Ministre Général Koumaré qui fut confirmé. Hachim avait-il besoin de toute cette mascarade pour le nommer, s’il le veut ? Excellence, les nominations de PDG, DG et autres ont été toujours faites sur la base de la confiance que le ministre porte dans un cadre en fonction de nombre de critères. Cela a ouvert la voie à beaucoup de défaillances, d’injustices, de népotisme, de clientélisme, de mauvaises gestions et à l’exclusion de beaucoup de cadres compétents n’ayant pas d’entrées dans les couloirs du pouvoir.

La sélection d’un PDG militaire, officier de l’armée de l’air de son état, qui était juste Commandant de Compagnie adjoint d’une base militaire jusqu’au coup d’Etat de mars 2012, sans aucune notion de gestion parmi de nombreux cadres compétents, est une insulte pour l’excellence et une promotion de la médiocrité. Comment le Ministre des transports peut-il présider une commission avec tous les dérapages que nous avons appris dans le traitement de ce dossier ? Il est évident qu’il est au courant de tout ce qui s’était passé au sein de sa commission comme tripatouillage car c’est pour bien réussir la mission qu’il s’est désigné Président. Il doit assumer au lieu de chercher à se blanchir. Hachim Koumaré, le Ministre de l’équipement, des transports et du désenclavement, lors de certaines confidences, aurait confié qu’on lui a imposé le Colonel, il n’aurait pas été son choix en tant que Président de la Commission de sélection. Il ne peut pas le démentir car il l’a dit et ne peux jurer sur le coran que c’est faux. Nous le mettons au défi de nous contredire.

Dans toute la République du Mali, il est le seul Ministre en même temps Président d’une Commission de Sélection. Et pourtant, c’est dans les commissions qu’il préside qu’il y’aurait eu le plus de tripatouillage et de fraudes. Il doit être démis de ses fonctions car il ne mérite pas d’être Ministre de la République. Tout le Mali était au courant, le jour du repêchage du Colonel par la Commission afin de lui permettre d’être dans le groupe des dix candidats aptes à l’interview, mais c’était impensable qu’avec tout ce que disait le Président de la République sur « le Mérite, sur l’Excellence » que cela puisse aboutir. Alors, qui pouvait-il imposer au Ministre, en toute violation des procédures de sélection, le Colonel après l’avoir repêché parmi des candidats disqualifiés si ce n’est Monsieur le Premier Ministre ou le Président de la République ? Tous les Maliens ne sont ils pas égaux ? Le Colonel a été imposé sans auditer sa gestion antérieure. Est-ce normal ? Ca devait être la condition sine qua non pour accepter sa candidature puisqu’il était déjà PDG intérimaire.

Parmi les candidats, j’en connais au moins trois qui sont des Maliens de la diaspora, dont deux sont des gestionnaires chevronnés et un évoluant dans le secteur aéroportuaire. Ces cadres ont cru au discours patriotique pour la construction du nouveau Mali dans lequel les corrompus, les apatrides n’ont pas de place. Ils étaient prêts à revenir au pays pour mettre leurs savoirs et expérience à la disposition de leur pays, malheureusement ils se sont vite rendus compte que le système qui a favorisé la descente en enfer du pays reste le même. Il est évident que même si des candidats incompétents et non crédibles s’étaient présentés, beaucoup de candidats intègres et compétents ont émergé du lot sans coup de pouce.

Après des moments d’espoir, d’espérance, l’évidence est là, brutale, décevante. Le Mali n’est pas encore sauvé car le patriotisme, ce n’est pas que sur les lèvres, il faut l’avoir dans l’âme et dans la chair pour sentir les souffrances et humiliations du peuple.

Excellence, Monsieur le Premier Ministre, nous vivons a l’étranger, mais c’est comme si nous sommes à Bamako car tout ce qui se fait ou se dit au Mali se sait dans les heures qui suivent partout ou les Maliens vivent car tous les Maliens sont liés.

Encore une fois le peuple est nargué, trompé, méprisé.

Un semblant d’appel à concurrence est lancé et un « candidat colonel » a été repêché malgré ses insuffisance et est retenu , puisque au dessus de tout (grâce à ses relations avec l’ancien Ministre et Général Abdoulaye Koumaré, parrain de sa candidature ( ami de Karim Keita) , grâce à ses liens avec des anciens députés et députés en fonction tous proches de la famille du Président de la République et proches du Ministre Hachim Koumaré lui-même tout puissant président de la commission de sélection.

Comment, au moment où des soldats étrangers sont tués au front au Mali, au moment où de jeunes recrus sans expériences sont morts sur le terrain pour la défense de l’intégrité de notre pays, au moment où des mères perdent leurs fils uniques au combat, au moment où des épouses fraichement mariées perdent leurs maris dans des embuscades au front, on triche pour imposer des officiers qui sont censés encadrer la nouvelle génération de soldats pour défendre la patrie mère ?

Comment des officiers qui ont pourtant bénéficié de formations militaires dans des écoles dites ECOLE DE GUEURRE grâce à l’argent du contribuable malien se cachent dans des bureaux climatisés et mettent l’honneur de la patrie entière dans un trou en refusant d’aller mettre leur expérience au service de la nation ?

D’ailleurs, des officiers qu’on repêche, auxquels on apprend la magouille, l’injustice, auxquels on apprend la corruption, peuvent-ils être de bons soldats pour défendre ô combien de centimètre de notre territoire ? On entend régulièrement que les soldats maliens préfèrent toujours se replier que d’affronter l’ennemi. Tout bon soldat doit être malade dans son âme en voyant les difficultés de l’armée malienne à s’imposer face à l’ennemi sur le terrain. La présence du fils d’Idriss Deby, officier supérieur du Tchad, au Mali pour combattre les djihadistes est une fierté dont les Tchadiens ne se cachent pas. Cela doit inspirer nos officiers. Son sang a coulé pour le Mali et pendant ce temps que font nos autorités ? Elles apprennent à leurs officiers comment bouffer.

Excellence Monsieur le Premier Ministre, tant que les mauvaises pratiques ne sont pas abandonnées dans l’armée, aucun proche ne va encourager son parent militaire à aller mourir au moment où certains miliaires comme eux sont pistonnés pour pouvoir bénéficier de plusieurs millions de francs CFA de salaire, avec plus de 2000 litres de carburant, de plusieurs centaines de milliers de nos francs comme primes et d’un parc auto garni de plusieurs véhicules. Nous savons que depuis des années l’aéroport de Bamako est devenu la voie prisée des trafiquants de drogue dans la sous-région, que des policiers et douaniers véreux s’enrichissent par ce créneau à l’aéroport , qu’ils rackettent les pauvres usagers au point d’ôter l’envie de passer par cet aéroport. Pourtant notre Colonel Dembélé y était le PDG par intérim depuis l’arrivée des putschistes et tout se passe sous ses yeux.

Qu’a-t-il fait pour sortir de l’état calamiteux dans lequel se trouve l’aéroport et faire de l’aéroport une destination prisée et sécurisée aux normes internationales et stopper le trafic de drogue et le racket quotidien ? J’ai eu l’occasion d’échanger avec lui quand Abdoulaye Koumaré était Ministre, cela m’a permis de jauger l’homme. Il n’a aucune vision, il n’a pas tout simplement les compétences pour gérer cette boite ni une autre boite similaire d’ailleurs. Partout dans le monde et dans aucun aéroport, même en Syrie où l’insécurité est à son comble, le gestionnaire de l’’aéroport n’est pas militaire. Car les aéroports sont de vraies entreprises commerciales où il faut avoir le don de pouvoir convaincre les clients et investisseurs afin de pouvoir mobiliser beaucoup de ressources financières par des activités compatibles au contexte tout en respectant les normes en matière de sécurité et sûreté et faire des investissements. Car les aéroports sont EPIC et vivent de leurs propres ressources. A-t-on besoin d’être militaire pour ça ? Il est certain que si le Ministre nomme un non méritant, qui plus est un militaire, c’est Abdoulaye Koumaré qui jouera le rôle de PDG, et l’autre ne serait qu’une marionnette qui ne pourrait rien faire sans se référer à ses « bienfaiteurs ». Surtout quand on sait que dans l’armée, il n’y a pas de dialogue entre un subordonné et sa hiérarchie et vice versa. On exécute sans murmure et sans chercher à comprendre. Un tronc d’arbre a beau durer dans l’eau il ne deviendra jamais un crocodile. Il est évident que l’actuel Koumaré œuvre sous l’impulsion de son prédécesseur Abdoulaye Koumaré.

Gestion sombre et douteuse

Excellence, savez-vous que ce dossier a été bloqué par votre prédécesseur à cause de sa gestion sombre et douteuse ? Il a fallu que vous soyez nommé pour que le rusé et sournois Ministre le sorte et le fasse valider. Le blocage de ce dossier fait partie des raisons pour lesquelles Hachim Koumaré a nourri de la haine à l’endroit de Moussa Mara jusqu’à son départ de la Primature.

Excellence, on dit de vous Monsieur le Premier Ministre la « bonne étoile qui va sauver le Mali », si cela est vrai et que vous avez accepté le poste de Premier Ministre pour aider le Mali à voir la lumière, nous vous demandons humblement :
La publication des lettres de motivation et CV des différents candidats et le rapport de dépouillement pour le poste de PDG des aéroports du Mali pour plus de transparence et faire la lumière sur le dossier car nous estimons que le Président a été piégé ; Une enquête pour élucider l’achat de conscience des membres de la commission et du conseil d’administration de la structure concernée pour éviter la légitimation de ces pratiques honteuses ; L’abrogation de la note instituant les appels à candidature et l’arrêt pur et simple de tous les appels à candidature car leur traitement est loin d’être crédible. Ces appels à candidature ne font ni honneur au Mali et ne convainquent pas non plus les partenaires au développement qu’on veut bluffer en matière de bonne gouvernance ; Renommer un PDG aux Aéroports du Mali dans les règles de l’art en choisissant un manager avec les compétences appropriées.

Pour changer le Mali et l’emmener de l’avant, le slogan « l’homme qu’il faut à la place qu’il faut » doit être respecté pour tout le monde. Le Président de la République disait régulièrement, je cite : « seuls les plus méritants seront conviés au banquet de l’excellence ». Pourquoi cette citation n’a-t-elle pas été respectée pour ces différents appels à candidature ? Pourquoi a-t-il accepté de signer le décret sans chercher à vérifier le bien-fondé de tout ce qui se dit ?

Il disait pourtant avec fierté, après sa victoire, que c’est tous les Maliens qui l’on élu et non un groupement ou parti, malheureusement, aujourd’hui, dans la gestion du pouvoir, c’est autre chose. A-t-il dans son entourage des mains invisibles de sorciers qui font du trafic d’influence en poussant leurs pions même si leurs comportements peuvent lui nuire et lui faire perdre la crédibilité ? A l’extérieur, nous sommes gênés et ridiculisés à cause de toutes les affaires à scandales qui mettent à nu la mauvaise gouvernance basée sur la corruption, le blanchiment d’argent, le népotisme, le mépris du peuple par nos dirigeants.

Excellence, ayez pitié des pauvres Maliens qui souffrent tant depuis tant d’années.
Les Maliens sont-ils faits pour souffrir et être méprisés par leurs propres dirigeants qu’ils ont eux-mêmes élus ? Trop c’est trop. Voyez vous-même comment ces appels à candidatures finissent. C’est vraiment regrettable et honteux. Des hommes qu’on nomme à plusieurs postes à la fois à l’issue de cette mascarade d’appels à candidatures comme s’ils étaient les seuls Maliens. On les nomme, ils ne sont pas contents, on leur donne un autre poste et au finish ils gardent le tout. Où va le Mali avec ça Monsieur le Premier Ministre ? Ces appels à candidature doivent cesser pour toujours car ils sont le reflet même de la gouvernance au Mali. L’excellence et le mérite ne comptent plus.

Je vous prie de transmettre ces messages au Président de la République :
Le Dirigeant le plus fort et le plus puissant est celui qui met son égo de côté et accepte de se remettre en cause pour l’intérêt de la nation, car les hommes partent et le souvenir de leurs faits et gestes restent gravés dans l’histoire. Le Pouvoir de l’homme est une infime partie de celui de Dieu qu’il confie à un être humain, il décide seul du moment et de la façon dont il le récupère. Ainsi, on doit toujours être prêt le jour du grand rendez-vous. En ayant la conscience tranquille face à Dieu et face à ses semblables pour avoir bien respecté le Contrat.

Pourquoi IBK a tant changé ? Lui qui semblait être si touché par les malheurs du peuple malien est méconnaissable depuis qu’il est Président. Au lieu d’être sensible au problème qui touche son peuple, il menace, intimide et méprise à chaque intervention et devient sourd à tous les appels de désespoir et de détresse que son peuple lui lance. Qu’il éloigne sa famille de la gestion des affaires de l’Etat car tout ce qu’il jure ne jamais faire est fait par son entourage et il en devient automatiquement complice aux yeux de l’opinion.

Excusez-moi la procédure utilisée mais le peuple Malien en a assez qu’on se moque de lui et j’avoue que j’étouffe de honte et d’indignation. Que Dieu sauve le Mali, Que Dieu soit le réconfort de toutes les victimes d’injustice au Mali et à travers le monde. Le Peuple malien n’a ni mère, ni père, ni dirigeant, Que Dieu le Tout Puissant dans sa miséricorde veille sur lui éternellement.

Joseph A. Robert TRAORE
New York, Etats Unis d’Amérique
Contact : Kalifa Sidibé 79 13 88 23

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