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Irrigation solaire au Mali : La FAO outille les acteurs

mercredi 23 octobre 2019, par Assane Koné

Le mardi 22 octobre 2019, Samou Wagué, ministre de l’énergie et de l’eau, a présidé l’ouverture de l’atelier national de formation sur l’irrigation solaire au Mali. Cet atelier a été organisé par un consortium d’acteurs (Ministère de l’Energie et de l’Eau, ministère de l’Agriculture, la FAO et le GIZ). Il a bénéficié d’un soutien financier de la FAO. L’objectif était de renforcer les capacités des parties prenantes travaillant dans le domaine de l’irrigation solaire au Mali. C’était à l’hôtel Onomo de Bamako.

L’ouverture des travaux de cet atelier qui doit durer du 22 au 23 octobre 2019, a enregistré la présence du représentant du directeur général de la FAO, du directeur général de l’agence des énergies renouvelables du Mali (AER-Mali) et le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Agriculture.

Notons que, cet atelier fait suite à une étude commanditée par la FAO sur l’irrigation solaire au Mali, et qui a enregistré la participation du Ministère de l’énergie et de l’eau, à travers l’Agence des Energies Renouvelable du Mali (AER-Mali).

Samou Wagué, ministre de l’énergie et de l’eau, a rappelé que le Mali dispose d’un potentiel solaire important avec un rayonnement solaire de 5-6 kWh/M2/jour et bien réparti sur toute l’étendue du territoire national. En outre le pays dispose d’un important potentiel de terres irrigables et de ressources importantes en eau. Ces différents atouts, font du Mali un pays favorable à l’utilisation à grande échelle des systèmes d’irrigation à l’énergie solaire.

Cependant, le déploiement des systèmes de pompage pour l’irrigation solaire nécessite des connaissances et des compétences spécifiques. Le ministre a ajouté que, la présente formation permettra en outre au secteur privé malien de présenter leurs produits et modèles de financement pour développer leurs opérations.

Pour sa part, Amadou Allahoury Diallo, représentant de la FAO, a précisé que plus de 20% des terres sont irriguées et elles contribuent à près de 40% de la production alimentaire mondiale. En Afrique Subsaharienne, seules 3% de terres sont irriguées, soit trois fois moins que la moyenne mondiale.

« La promotion de l’irrigation solaire du fait de la baisse importante du coût de la technologie photovoltaïque, pourrait inverser la tendance », a-t-il indiqué. En effet, les systèmes d’irrigation à l’ solaire sont désormais disponibles à des prix abordables, y compris pour de petits exploitants agricoles. Selon lui, ces systèmes sont également respectueux du climat car ils sont en mesure de réduire de plus de 95% les émissions de gaz à effet de serre pour chaque unité d’énergie utilisée pour le pompage d’eau, par rapport aux alternatives proposées par les réseaux électriques fonctionnant au diesel ou encore aux combustibles fossiles.

« Le déploiement des technologies solaires en agriculture représente un défi majeur faisant appel à de nombreuses disciplines que sont : énergies renouvelables, gestion de l’eau, production d’électricité, agronomie, irrigation, finance, politiques publiques, etc », a-t-il déclaré. Pour cela, d’après lui, évaluer la viabilité économique d’un système de pompage d’irrigation à l’énergie solaire requiert la prise en compte de nombreux paramètres. Il a ajouté que c’est pour toutes ces raisons que la FAO en collaboration avec la GIZ, avec l’appui de ses partenaires ont développé une boîte à outils pour les systèmes d’irrigation à l’énergie solaire dans le cadre de l’initiative mondiale, « Propulser l’agriculture : un défi énergétique pour le développement ».

En outre, il dira que le bureau de la FAO pour l’Afrique (FAO/RAF) avec l’appui des départements concernés au siège met en œuvre un projet régional de coopération technique pour fournir de l’expertise et guider la formulation des politiques publiques dans ce domaine dans quatre pays : Gambie, Kenya, Mali et Ouaganda.

Dr Souleymane Berthé, directeur général de l’agence des énergies renouvelables du Mali (AER-Mali), a indiqué que les systèmes de pompage à l’énergie solaire pour l’irrigation ont l’avantage de :

• réduire le coût économique et environnemental de l’irrigation en utilisant le système de pompage solaire et en évitant la perte considérable d’eau causée par la canalisation en diguettes ;
• augmenter le rendement par apport de l’eau en continu et le renforcement des capacités des dirigeantes sur les techniques de maraichage ;
• réduire la pénibilité du travail des femmes de cette coopérative.

Selon le directeur général de l’AER-Mali, cette forme d’énergie a longtemps été réservée pour les experts. Il dira qu’une telle formation permettra de la mettre à la portée des participants, et à faciliter son utilisation dans un secteur important comme l’agriculture à travers des boites à outils (logiciels) conçues pour cela. Il a ajouté que, une utilisation à grande échelle des SPIS permettra d’atteindre l’autosuffisance alimentaire et de protéger notre environnement.

A l’issue de la formation, les participants ont eu une connaissance approfondie de la technologie d’irrigation solaire à petite échelle, ce qui leur permettra de concevoir et opérer des systèmes de pompage utilisant l’énergie solaire, de déterminer comment l’irrigation solaire peut être faisable et applicable dans différents contextes.

Bintou COULIBALY


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