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Intrants agricoles de qualités au Mali : Les acteurs veulent créer et opérationnaliser une plateforme nationale de contrôle
mercredi 8 juin 2016, par
Influencer la formulation et la mise en œuvre des politiques agricoles et des règlementations favorables à l’accès au marché des intrants de qualité pour les petits producteurs. Tel était l’objectif visé par l’atelier de validation des résultats de l’étude de création et d’opérationnalisation de la plateforme nationale de contrôle de qualité des intrants agricoles, organisé par le Groupe PAN. C’était le Samedi 4 juin 2016 à la Direction des Finances et du Matériel (DFM) du Ministère de l’Agriculture.
Le projet de formulation et de mise en œuvre des politiques et des réglementations favorables à l’accès au marché des intrants de qualité pour les producteurs a été identifié par un consortium d’acteurs nationaux sous la coordination de l’Observatoire des Marchés Agricoles (OMA).
Le consortium d’acteurs est composé de l’APCAM, de l’OMA, de l’ECOFIL/IER, la DNA, Amassa Afrique verte, la DNCC, le Groupe AMI. On notait aussi la participation des représentants des structures techniques, des Organisations Paysannes et des opérateurs.
La caractérisation des acteurs impliqués dans la production et le commerce des intrants, les textes et règlements en vigueur au Mali et dans la sous-région, l’analyse des craintes et les attentes des acteurs et leurs organisations impliquées dans la filière des intrants ont émaillées les échanges durant les travaux. Les participants se sont penchés aussi sur des propositions des liens possibles entre la plateforme et l’Etat et l’établissement d’un chronogramme de mise en place de la plateforme.
L’agriculture malienne reste extensive après plus de trente ans de libéralisation et malgré les politiques et stratégie appliquées pour faciliter l’accès des producteurs aux intrants. Il a été constaté que chaque année, des milliers d’hectares sont défrichés pour obtenir de faibles rendements. Et cela est dû à certaines contraintes qui, sont entre autres, l’insuffisance d’harmonisation des politiques, lois et règlements dans l’espace CEDEAO, le manque de mécanisme de contrôle des intrants ; la non-mise à jour des catalogues officiels d’intrants agricoles, le manque de laboratoire régional d’intrants.
Dans le même registre, on peut citer aussi la mauvaise qualité des semences et engrais vendus ; le manque de consultation entre les acteurs du secteur semencier, l’ignorance de la demande et de l’offre des semences sélectionnées, la prolifération sur les marchés des semences et fertilisants contrefaits, le faible niveau de formation des acteurs et l’insuffisance des services de vulgarisation constituent des obstacles.
C’est pourquoi, ce projet se veut comme solutions innovantes. Car, il réalisera des études permettant de collecter et d’analyser des preuves sur les contraintes majeures et mener des plaidoyers auprès du Gouvernement. Les preuves ainsi générées à travers les études devront permettre d’informer les autorités en vue de renforcer les mécanismes de contrôle.
A en croire le secrétaire général de l’APCAM, M. Salif Diarra, ce projet consiste à influencer la formulation et la mise en œuvre des politiques agricoles et des règlementations favorables à l’accès au marché des intrants de qualité pour les petits producteurs. Il a ajouté qu’il est financé par l’Alliance pour une Révolution Verte en Afrique (AGRA).
Et de poursuivre que les actions menées dans le cadre de ce projet « contribueront à l’atteinte de certains objectifs de la loi d’Orientation Agricole pour non seulement la promotion économique et sociale des populations en milieu rural, mais aussi à l’atteinte de la souveraineté alimentaire du pays ».
En outre, les efforts fournis par ce projet viseront à améliorer l’harmonisation des lois, des programmes et des cadres réglementaires garantissant l’accès, l’utilisation des intrants de qualité et l’amélioration des normes de qualité des produits agricoles.
Au terme de cette étude et à la lumière des objectifs fixés, des recommandations pertinentes ont été formulées. Il s’agit notamment de mettre en place une base de données fiable des principaux acteurs de la production et du commerce dans les secteurs des engrais et des semences. Les participants ont proposé de règlementer l’accès du secteur des engrais en n’acceptant que ceux qui sont des professionnels ayant la parfaite connaissance des différentes compositions des produits manipulés. Ils ont aussi recommandé de récrire les systèmes d’informations des marchés des intrants et actualiser les informations. Aussi, ils ont prôné de renforcer la concertation entre les acteurs du secteur de façon à impliquer tous les acteurs au système de contrôle de qualité en termes de veille responsable.
Il importe de souligner que ce projet a été réalisé le 04 février 2016 dans la salle de conférence de l’APCAM en présence de deux experts du siège d’AGRA basé à Nairobi.
Moussa Mallé SISSOKO
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