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Conseil National de Sécurité Alimentaire : Nécessaire renforcement de la résilience des populations vulnérables
jeudi 20 avril 2017, par
Faire l’état de mise en œuvre des recommandations de la dernière session et apporter un diagnostic consistant sur les résultants de l’année écoulée en vue de faire des recommandations appropriées. Tel était le point inscrit à l’ordre du jour de la 14e session ordinaire du Conseil National de Sécurité Alimentaire (CNSA).
La cérémonie d’ouverture des travaux de cette session s’est déroulée le jeudi 20 avril 2017 à l’hôtel Radisson Blu sous les auspices du ministre Directeur de Cabinet du Premier ministre, Mahamadou Magassa, représentant du Premier ministre. Pour la circonstance, il était entouré du ministre commissaire à la sécurité alimentaire, Oumar Ibrahim Touré, des deux membres du gouvernement, de la représentante de la FAO, Mme Fatouma Seid.
Elle a enregistré la présence des membres du haut Conseil des Collectivités Territoriales et du Conseil Economique, Social et Culturel, les représentants des partenaires techniques et financiers (PTF) à la sécurité alimentaire, les Gouverneurs des régions et du District de Bamako.
En effet, le Conseil National de la Sécurité Alimentaire (CNSA) a pour rôle essentiel de veiller entre autres à la mise en œuvre des décisions prises en matière de sécurité alimentaire. Il se réunit en session ordinaire une fois par an sur convocation de son président.
Cette session ordinaire permet aux participants de faire le point de la mise en œuvre des recommandations de la dernière session et d’apporter un diagnostic consistant sur les résultats de l’année écoulée s’articulant autour : des résultats de l’évaluation définitive du Système d’Alerte Précoce (SAP), du bilan du plan national de réponse 2016-2017. Et aussi de faire des recommandations appropriées en vue de l’atténuation des difficultés alimentaires pour la campagne prochaine.
Fatouma Seid, Représentante de la FAO s’est réjouit de la bonne campagne agricole de 2016-2017 avec une très bonne production agricole de céréales supérieure de 10 % par rapport à celle de l’année dernière (2015/2016). Selon elle, il convient de révéler les efforts de l’Etat et de ses partenaires dans l’assistance et l’appui aux populations les plus démunies et vulnérables, plus particulièrement celles affectées par la crise sécuritaire et les chocs climatiques.
Malgré ces résultats, Mme Seid a souligné que la situation sanitaire doit être suivie de près et contrôlée dans les régions de Gao, Tombouctou, Ménaka et Kidal. « Le nombre de personnes en phase crise et plus (3 à 5) est d’environ 600 778 personnes. Celui en phase 2 est de 3 233 166 personnes soit 16,89% de la population analysée du pays », a-t- elle révélé.
Ensuite, elle a estimé que le programme 2017 se focalisera sur le nombre de 3 833 944 personnes (en phase 2, 3 et 4). « Il cherchera à soutenir de manière forte cette frange de la population à travers des activités de relance rapide et de renforcement de la résilience afin de profiter de ces années de répit pour se préparer aux chocs futurs et ce, particulièrement en milieu rural auprès des ménages et des communautés dont les moyens d’existence dépendent largement du climat », a-t-elle déclaré.
Partant, elle a renouvelé la disponibilité des PTF à accompagner le Mali dans le cadre d’une meilleure prise en charge de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations vulnérables. Et cela à travers le renforcement de la collaboration entre les différents acteurs impliqués dans la gestion du dispositif national de sécurité alimentaire modernisé, transparent, plus efficace et efficient.
De son coté, Mahamadou Magassa, Ministre Directeur de Cabinet du Premier ministre, représentant du Premier ministre, a indiqué que cette cérémonie revêt une importance particulière, car, selon lui, le contexte marqué par une crise sécuritaire aigüe qui affecte une grande majorité de nos populations particulièrement celles du Nord et du Centre. « Depuis 2011, l’interférence dans un contexte climatique politique et social défavorable à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, a fortement impacté la capacité de résilience des populations », a-t-il regretté.
Selon lui, le système d’alerte précoce a révélé que la situation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle est globalement bonne dans le pays, au regard de l’excédent de céréales dégagés lors de la campagne agricole 2016-2017.
Une nécessité, pour le ministre M. Magassa, d’inviter les acteurs à la consolidation de ces résultats à travers des solutions pour renforcer la résilience des populations notamment dans les zones vulnérables.
« Nous n’avons pas connu de crise alimentaire d’envergure. Cette relative accalmie mérite d’être mise à profit dans l’effet de trouver des solutions pour renforcer la résilience des populations, notamment dans les zones les plus vulnérables en concentrant les ressources limitées au développement durable pour la pertinence de la reforme du dispositif de la sécurité alimentaire avec comme vision la stratégique du développement durable. Cette vision sera adossée à la politique nationale de la sécurité alimentaire », a-t-il proposé.
Plus loin, le Ministre Directeur de cabinet a invité les acteurs du secteur agricole et des services techniques à poursuivre la mise en synergie de leurs différentes interventions, indispensable dans une coordination autour du commissariat à la sécurité alimentaire pour une meilleure efficacité des appuis.
Il a remercié les PTF pour leur engagement et leurs soutiens qui ont permis au Mali de franchir cette période difficile sur le plan alimentaire et nutritionnel depuis 2012.
Moussa Mallé SISSOKO
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