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COVID-19 : les vaccins n’ont pas d’impact sur la fertilité

mercredi 26 avril 2023, par Assane Koné

Au Mali, les rumeurs sur les réseaux sociaux et les fakes-news ont desservi énormément les campagnes traditionnelles de vaccination. Cela a aussi fortement impacté le succès des campagnes de vaccination en cours contre la COVID-19. En particulier, les préoccupations et les rumeurs faisant croire que les vaccins contre la COVID-19 auraient un impact sur la fertilité de l’homme comme de la femme. Que révèlent les témoignages ? Lisez !

Selon Dr Ibrahima Diarra, directeur du Centre National d’Immunisation (CNI) du Mali, le pays a réceptionné 8 368 540 doses de vaccins COVID-19, tous les types confondus entre le 31 mars 2021, début de la campagne, à nos jours. Une partie offerte par l’initiative COVAX et une autre à travers les dons bilatéraux avec d’autres partenaires.

Le directeur du Centre National d’Immunisation du Mali rappelle que le Mali a introduit 5 types de vaccins qui sont : Johnson & Johnson, Sinovac, Sinopharm, Pfizer et Astra Zeneca. Mais à la fin mars 2023, le Mali dispose de quatre types de vaccins contre la COVID-19, à savoir : Johnson & Johnson, Sinovac, Sinopharm et Pfizer.

De manière générale, la vaccination est l’acte d’administrer un vaccin afin de produire les anticorps pour prévenir une ou des maladies. Selon Dr Diarra, les avantages de cette vaccination sont énormes. D’abord, on se protège, cela brise la chaine de transmission. Ainsi, elle permet à l’individu d’être protégé, de protéger son entourage et sa famille, etc. Ensuite, elle permet de lutter contre les formes graves de cette maladie tout en réduisant les dépenses de santé des familles.

Les vaccins ont-ils un impact sur la fertilité ?

« Ces rumeurs sont totalement infondées. La preuve en est que nous sommes en train de vacciner les personnes de 12 ans et plus y compris les femmes enceintes, les femmes allaitantes, et celles en âge de procréer », a-t-il fait entendre. Il ajoute que, même après la vaccination, ces femmes tombent enceintes. Cela permet de protéger leur grossesse. Même si la femme se fait vacciner contre la COVID-19, cela n’impacte pas du tout sur sa fertilité. La même chose chez les hommes.

Le directeur du CNI du Mali déclare que la plupart des effets secondaires liés à ces vaccins sont mineurs. Il peut s’agir de maux de tête, de fièvre, de courbatures qui durent généralement de 1 à 3 jours. « Il peut y avoir des effets secondaires majeurs, mais c’est un cas sur des millions. Ce sont des effets secondaires majeurs très rares. Pour cela, il y a un comité de pharmacovigilance qui fait l’état des lieux sur le terrain pour voir si ces effets sont liés aux vaccins. Car il peut y avoir des coïncidences, des antécédents de la personne. Le comité est là pour établir l’imputabilité liée au vaccin. Mais cela ne doit pas nous empêcher d’aller nous faire vacciner », a-t-il expliqué pour rassurer.

Il rappelle également que toutes les étapes de contrôle ont été respectées avant de mettre ces produits sur le marché et que tous les vaccins sont homologués par l’OMS au terme d’un processus de vérification rigoureux. « Depuis que nous avons commencé cette campagne de vaccination fondée sur le plan national de vaccination de lutte contre la COVID-19, nous avons fixé l’objectif de 70% de notre cible. Notre cible vaccinale, ce sont les personnes âgées de 12 ans et plus. Les objectifs nationaux sont d’atteindre 70% de la population. Les personnes en deçà de 12 ans ne sont pas concernées », a-t-il insisté.

Le vaccin anti-COVID-19 n’empêche pas une femme de concevoir.

« Je me suis vaccinée contre la COVID-19 avant de tomber enceinte. J’ai fait deux doses avec Astra Zeneca, à 1 mois d’intervalle. Après j’ai donné naissance à un garçon, cela fait maintenant plus d’un an. Après avoir été vaccinée, je n’ai ressenti aucune douleur, ni aucun autre effet secondaire », témoigne Mme Diarra Kadidiatou Camara, sage-femme au Centre de santé communautaire (CSCOM) de Yirimadio.

‘’Se faire vacciner contre la COVID-19 a beaucoup d’avantages. Car prévenir une maladie vaux mieux que de la guérir’’. Pour elle, cela permet de se protéger. Elle lance un appel à toutes les femmes ainsi qu’aux hommes de ne pas rester à la maison à écouter les rumeurs. De venir au près des acteurs de santé pour s’informer afin de se protéger. ‘’J’en suis un bon exemple’’, souligne-t-elle.

De passage, elle témoigne sur le cas d’une amie : « J’ai une amie qui s’est fait vacciner contre la COVID-19 et après elle est tombée enceinte. Elle a donné naissance à des jumeaux il y a de cela quelques mois. Le vaccin anti-COVID-19 n’empêche pas une femme de concevoir ».

Jihadata Maiga, journaliste, témoigne aussi que le vaccin contre la COVID-19 a plusieurs avantages sur les personnes vaccinées. En plus de se protéger contre les formes graves de la maladie, cela permet aussi de limiter la propagation du virus dans son entourage et sa famille. Mais aussi de pouvoir voyager plus facilement en étant moins exposé au risque de contracter le virus.

« En 2022, je me suis vacciné contre la COVID-19 avec le vaccin Pfizer. Après j’ai eu des migraines, des courbatures. Mais cela a été d’une courte durée. Je dis à la population de faire attention aux rumeurs sans fondement concernant le vaccin contre la COVID-19 », a-t-il lancé.

Les agents de santé interviewés ont tous témoigné qu’ils n’ont pas été interpelés au sujet de cas avérés d’effets secondaires du vaccin sur la fertilité.

Mme Diarra Mariam Koné (MK), relais de Centre de santé communautaire (CSCOM) de Yirimadio se prononce sur leur rôle de sensibilisation. Elle explique que lors des campagnes, les relais sont mobilisés pour faire du porte à porte, aller dans des lieux publics en vue de sensibiliser la population à se faire vacciner. Elle précise que leur rôle est de sensibiliser les gens sur les vaccins anti-COVID tout en leur expliquant comment la maladie se propage et comment s’en protéger. Aussi, les avantages du vaccin et de se faire vacciner.

« Avant, c’était très difficile de sensibiliser les gens d’aller se faire vacciner. Mais maintenant, ils sont plus informés, et c’est plus facile. Dans notre équipe, nous sommes tous et toutes vaccinés », confirme-t-elle.

« J’ai une belle sœur qui avait refusé de se faire vacciner par peur de ne pas avoir d’enfant. Elle a entendu ces rumeurs à travers une radio. Je n’ai pas baissé les bras jusqu’à ce qu’elle accepte de se faire vacciner. Peu de temps après, elle est tombé enceinte. Aujourd’hui l’enfant âgé de 4 mois et la maman se portent bien », témoigne MK.

Awa Kodio, sage-femme, agent vaccinateur de l’Association de Santé Communautaire (ASACO) de Yirimadio, déclare qu’aujourd’hui, les gens ne sont plus réticents comme avant. Qu’il y a une forte affluence à venir se faire vacciner. « Nous sommes en équipe, on sort pour aller vacciner les gens de porte en porte. Mais aussi, ils viennent se faire vacciner au CSCOM. Au moment où je vous parle, de 8 heures à 12 heures on a vacciné près de 15 personnes (hommes et femmes). Il y a des jours où on a plus de gens, cette phase de campagne a eu beaucoup de succès », affirme-t-elle.

Avant de se faire vacciner, selon elle, les gens ont des doutes, des préoccupations et cherchent à s’informer en posant des questions sur les effets secondaires des vaccins et les risques d’infertilité. Mais les agents vaccinateurs continuent à sensibiliser en fournissant des explications et des exemples sur les avantages du vaccin contre la COVID-19.

« On a vacciné les femmes allaitantes, les femmes enceintes, les femmes en phase de procréation et les enfants de 12 ans et plus. Pour moi, les effets secondaires perçus sont davantage liés aux rumeurs. Sinon, se faire vacciner n’a rien à voir avec la fertilité. D’autres nous témoignent que cela a permis de guérir leur rhume ». Elle lance un appel à la population de venir se faire vacciner, de ne pas prendre en compte ces rumeurs qui sont d’ailleurs inexactes et infondées. « Nous les agents vaccinateurs, on est aussi vacciné contre cette maladie depuis la première phase », a-t-elle rassuré.

Bintou COULIBALY


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