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Bakary Togola, président de l’APCAM : « le Mali importe chaque année 15 à 20 milliards de lait et produits laitiers »

jeudi 6 juin 2019, par Assane Koné

Le Mali, à l’instar de nombreux pays du monde, a célébré la 14e édition de la journée mondiale du lait. Le président de l’APCAM y a déclaré que le Mali importe chaque année 15 à 20 milliards de lait et produits laitiers.

Instituée en 2001 par l’organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la cérémonie de lancement officiel de la célébration de cette journée, a été présidée Dr Kané Rokia Maguiraga, ministre de l’élevage et de la pêche. C’était le samedi 1er juin 2019 au palais de la culture.

Cette année, le thème central retenu est : « la problématique de la transformation du lait local : proposition de solutions ». La commémoration de cette journée vise aussi à sensibiliser les décideurs et les acteurs sur l’importance de la consommation du lait pour les enfants et les personnes âgées.

« Mieux vaut avoir 100 litres avec 10 vaches que d’avoir 100 litres avec 100 vaches », a estimé Bakaty Togola, président de l’APCAM. Pour cela, il a remercié la ministre de l’élevage et de la pêche pour son assiduité et sa disponibilité à travailler avec l’APCAM et les OPA d’élevage. Aussi le gouvernement s’est engagé pour l’initiative de mise en place d’une usine de transformation de lait au Mali. Il dira que cette journée est une occasion qui permet de faire le bilan des progrès dans notre pays en matière d’élevage et de se projeter sur les perspectives d’avenir.

A ses dires, les filières du sous-secteur élevage constituent les moyens rapides de création d’activités, d’emplois, de revenus et de réduction de la pauvreté. Malgré tout, notre élevage est confronté à plusieurs défis liés à la production, à l’alimentation et la santé animale. A titre d’illustration, selon lui notre production peine à être collectée et conservée pour servir les besoins de consommation des populations.

Pour lui le choix de ce thème se justifie à plus d’un titre car cette transformation et conservation permettra de faciliter la consommation de lait par les populations qui est de l’ordre de 15 litres par personne et par an contre 62 litres pour la norme FAO. Il a constaté que cet objectif ne sera atteint que lorsque, « nous allons mettre l’accent sur l’amélioration génétique, le système d’élevage et surtout l’alimentation. Dans ce cadre nous devrions développer la culture des fourrages et faire de l’aliment bétail un supplément et/ou complément d’alimentation. Pour renforcer le nombre d’éleveurs nous avons fait désigner un représentant de la faitière d’élevage comme membre associé de l’assemblée consulaire de l’APACAM ».

De son coté, Dr Kané Rokia Maguiraga a estimé que la célébration d’une journée mondiale du lait devrait contribuer à une meilleure implication de tous les acteurs de la filière dans le but d’augmenter de façon substantielle la consommation de lait et améliorer ainsi la qualité nutritionnelle de nos populations. Elle a indiqué qu’avec 11 758 000 bovins, 18 270 000 ovins, 25 224 990 caprins et 1 216 camelins, le Mali est l’un des plus grands pays d’élevage de la sous-région, mais qui importe pour plus de 18 milliards de FCFA en lait et de produits laitiers par an pour couvrir les besoins de la population.

Le potentiel laitier de notre cheptel national estimé à 2 121 419 000 litres avec un disponible exploitation de 900 000 000 litres est insuffisamment collecté et transformé. La consommation moyenne de lait au Mali est d’environ 15 litres par habitant et par an et inférieure à la norme qui est de 62 litres selon la FAO. Face à cette situation, le gouvernement du Mali a adopté la politique nationale de développement de l’élevage dont l’un des axes stratégiques est l’amélioration des performances zootechniques du cheptel afin d’accroitre les productions en lait, viande, cuirs et peaux, et la stratégie de valorisation du lait cru local avec comme l’une des objectifs accroitre sensiblement la production locale de lait. Aussi, le gouvernement a créé en 2015 le centre national d’insémination artificielle animale pour appuyer la filière lait à travers un programme d’amélioration génétique de nos races bovines avec des semences de races laitières. Ce thème a pour but d’améliorer le niveau de la collecte et de la transformation du lait cru local. Il conforte la vision du Chef de l’Etat de faire de l’élevage en général et de l’élevage laitier en particulier un puissant levier de notre croissance économique et sociale.

Cette cérémonie a été suivie de la remise symbolique du lait au chef des garnisons militaires à Bamako, aux personnes vivant avec un handicap et aux orphelins de la pouponnière 1.

Bintou COULIBALY


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