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Alerte : Des engrais de qualités dangéreuses ont traversé la Cote d’Ivoire pour une destination inconnue

lundi 11 mai 2015, par Assane Koné

Cela fait des mois que des intrants agricoles de qualités dangereuses traversent la République de Côte d’Ivoire, précisément des engrais, pour les pays voisins. Et cela, à cause du fait que les opérateurs économiques de ces pays voisins, utilisent le Port Autonome ivoirien, qui offre des services de qualités. Malheureusement, l’on signale plusieurs camions de 60 Tonnes, chargés de ces dangereux intrants agricoles, qui auraient quitté le Port Autonome d’Abidjan, en direction du Burkina Faso. Mais, aux dernières nouvelles, personne n’a encore vu, ni entendu parler de la présence de l’un de ces camions, sur le territoire burkinabé. Alors, où sont-ils allés ?

En effet, ces engrais seraient pour un opérateur économique africain originaire de l’un des pays voisins à la Cote d’Ivoire. Ce dernier aurait des commandes d’engrais à livrer au Burkina Faso. La compagnie qui aurait assuré le trafic maritime de ces engrais incriminés, serait SEA INVEST.

Il faut noter que SEA INVEST est une grande compagnie bien connue du trafic maritime, et dont le sérieux ne pose aucun doute. Mais, cette Compagnie, n’a pas pour mission de contrôler la qualité des marchandises convoyées. C’est ainsi, qu’elle livrera aux quais du Port Autonome d’Abidjan, ces engrais de mauvaises qualités, avec pour destination, le Burkina Faso.

Curieusement, ces camions, une fois à la frontière burkinabé, auraient fait demi-tour pour se diriger vers la frontière malienne, en passant par le nord de Côte d’Ivoire. Avant de tenter de répondre à la question de savoir pourquoi ces camions, n’ont-ils pas eu accès au territoire burkinabé, nous allons un peu, nous attarder sur la qualité de ces engrais.

Au niveau du Port Autonome d’Abidjan, certains connaisseurs et habitués des engrais affirment que ces engrais sont effectivement de mauvaises qualités. Quelques échantillons de ces engrais pris au Port Autonome d’Abidjan, ont été analysés par des spécialistes et laboratoires. Ainsi, avons-nous noté quelques caractéristiques particulières de ces engrais. Il ressort ce qui suit : Ces engrais seraient fabriqués, à base d’un mélange de roche phosphatée de type égyptienne et algérienne, et de DAP/MAP non réglementaire. Et leurs particularités se remarquent par un taux de calcium élevé, soit, 15-35ppm. Pour le plomb, le taux est également élevé, soit 10-20ppm. Pour ce qui est du Chrome, l’on note 120-160ppm. Ces données permettent de conclure que ces produits sont hautement dangereux.

Pour les spécialistes, de tels produits ne pourront pas être utilisés par le monde paysan, dans la mesure où ils ne sont pas solubles. Oui, car le P205 est l’ensemble de composants chimiques très élevés. Au niveau de la santé, les spécialistes s’inquiètent du fait que les populations rurales peuvent, par méconnaissance, utiliser ces intrants sur les produits de consommations, tels que tomate, salade, choux, patates, aubergines etc. Et avec des taux élevés des composants chimiques dangereux pour la santé, il fqut alors craindre le pire. Une raison pour nous de nous intéresser à ce dossier.

D’ailleurs, les autorités ivoiriennes qui avaient déjà d’autres informations inquiétantes sur ces genres d’engrais, n’avaient pas manqué d’alerter tous les acteurs impliqués dans le business d’engrais. L’on nous apprend que face à la situation, les autorités ivoiriennes, par les soins du ministre de l’Agriculture, ont saisi par courriers, leurs homologues des pays voisins, dont les opérateurs économiques utilisent le port autonome d’Abidjan.

Dans leurs différents courriers, il semble que les autorités ivoiriennes, ont été fermes, quant à leur volonté de sanctionner les opérateurs économiques véreux, qui s’en donnent à de telles pratiques. Cela montre clairement que l’histoire des engrais de mauvaises qualités, est bien connue au niveau des Etats africains membres de la CEDEAO, compte tenu de la libre circulation des personnes et des biens.

L’on sait que des produits de mauvaises qualités, une fois livrés sur le marché d’un pays voisin, ces mêmes produits se retrouveront immédiatement, partout dans les autres pays voisins. Il y a donc de bonne raison de dénoncer la disparition de ces camions qui étaient supposés aller au Burkina Fao.

Alors, pourquoi ces camions qui partaient pour le Burkina Faso, auraient-ils fait demi-tour ? Où se seraient-ils exactement cachés ? Qu’est-ce qui se serait-il réellement passé à la frontière burkinabé ? Ces camions seraient-ils encore sur le territoire ivoirien ? Les réponses dans nos prochaines publications.

Monoko Toaly
AFRICA LEADERS TV

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