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Agrobusiness au Mali : L’incubateur de Sélingué sur orbite

mercredi 29 janvier 2014, par Assane Koné

Sélingué a servi de cadre au lancement d’un projet intégré de développement, le 23 Janvier, au cours d’une cérémonie qui a vu la participation des ministres en charge de l’éducation et de l’Environnement et plusieurs ambassadeurs. Il s’agit de la concrétisation d’un partenariat entre des institutions de formation et de recherche, le monde associatif et le secteur privé sous la houlette de West African Agrobusiness Resource Incubator, WAARI.

Les installations visitées, sur les bords du lac de retenue d’eau du barrage hydro-électrique de Sélingué, sont constituées de salles de classes et de laboratoires. Le pôle d’excellence va combiner les opportunités d’affaires dans le développement de l’agriculture, de l’écotourisme et de la protection de l’environnement. A la base, un engagement pris et concrétisé par plusieurs partenaires nationaux et internationaux : des institutions de recherche et de formation, des organisations de producteurs, et des organisations non gouvernementales. Deux de nos institutions recherche et de formation que sont l’Institut d’Economie Rural, l’Institut Polytechnique Rural de Recherche et de Formation Appliquée, l’Union des coopératives des cercles de Yanfolila et de Bougouni, et l’ONG Agro Industrie se sont retrouvé au sein d’un groupement pour entretenir des relations d’échange avec l’Université de Copenhague, le Centre International pour la créativité et l’Innovation durable du Danemark.

La notion d’incubateur fait appel à tout un circuit d’identification, de formation et d’expansion d’un projet porté par un jeune entrepreneur ou tout autre décidé à s’installer dans l’agrobusiness sur une dynamique à trois détentes : la pré incubation, l’incubation et la mise en route. Pendant la phase de pré incubation, il s’agit de voir fondamentalement si le promoteur est bien dans son créneau. Pendant, l’incubation, où le projet caractérisé et compris sera développé concrètement dans tous ses aspects, le promoteur bénéficie de l’accompagnement intellectuel et technologique nécessaire. Dans la troisième phase, le promoteur est mis en relation avec les institutions financières qui peuvent l’accompagner après une juste évaluation des risques.

Parlant du rôle des banques dans le processus, M. Mohamed Alhousseyni Touré, le Président du Conseil d’Administration de WAARI est d’une grande clarté. « Un banquier dit-il examine trois choses ». La première est de voir si le porteur de projet est un professionnel avéré du domaine dans le quel il veut s’investir. La deuxième est la disponibilité du marché, les contrats d’achats. La troisième est d’avoir une bonne connaissance des acteurs qui peuvent intervenir, en cas de problèmes, en as d’attaques de mouches sur les mangues par exemples ».

C’est quand tous ses facteurs sont réunis qu’un banquier peut engager son argent parce qu’il est sur de rentrer dans ses fonds », précise-t-il. « Et l’intérêt de l’incubateur est de mettre en cohérence tous les acteurs d’une filière sur les mêmes bases par rapport à leur rôle et responsabilité dans la commercialisation », ajoute-t-il.

Dr Ibrahim Togola, le président du Groupement est d’un grand optimisme quand il pare de la solidité du projet, unique en Afrique de l’Ouest. Il a, pour assurance, la confiance dont font montre plusieurs représentations diplomatiques, comme celles du Royaume du Damemark, de l’Afrique du Sud du Nigéria. Les institutions financières de grande réputation comme la Banque Mondiale et la Banque Ouest Africaine de Développement sont, d’après lui, dans une bonne approche de collaboration. Des annonces fortes ont même été annoncées par le Royaume du Danemark et le gouvernement de l’Inde.

Il n’y a donc pas de doute quand au devenir de l’agrobusiness dans notre pays. Il faut juste une grande traçabilité. Et Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, ne dit pas autre chose, quand dans son adresse inaugurale, il met en avant le rôle des instituts comme « l’IPR/IFRA de Katibougou, appelé à jouer un rôle de plus en plus, important dans les différents secteurs de notre économie, notamment celui de l’Agriculture ».

Ce pôle d’enseignement et de recherche a déjà commencé sa remise en question avec son entrée dans le système Licence-Master-Doctorat et la création de la formation en agrobusiness avec l’accompagnement de l’UEMOA.

« L’incubateur WAARI constitue une innovation majeure pour accompagner le système LMD dont la mise en œuvre a commencé dans nos établissements d’enseignement supérieur en permettant aux étudiants de comprendre le principe de fonctionnement d’une entreprise, de susciter chez eux des vocations entrepreneuriales, de leur donner les aptitudes nécessaires à la conception et à la présentation de projets de création d’entreprises et d’offrir aux diplômés de nouvelles possibilités d’insertion sur le marché d’emploi », a spécifié le ministre DICKO. Il est donc indispensable d’avoir « une bonne organisation, une grande persévérance, un grand dynamisme afin de se doter des techniques et technologies adéquates, de ressources humaines et financières appropriées », a ajouté le ministre.

L’ambassadeur du Danemark, lui a attiré l’attention sur le rôle de l’Etat qui doit mettre en place le cadre pour l’émergence du secteur privé. Il a émis le souhait de voir un « Etat qui facilite au lieu d’un Etat qui étouffe ».

L’ambition est de faire du Mali, une puissance agricole exportatrice à l’horizon 2018, dans la droite ligne des priorités du gouvernement du Mali. Cet espoir a été reconnu et salué par M. Seydou Nourou DIALLO, Représentant le Ministre du Développement rural.

Dans les prochains mois, les appels à candidature seront lancés et les premiers porteurs pourront entrer en incubation. Demain sera un jour nouveau pour l’agriculture qui occupe près de 80 % de la population active de notre pays.

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