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Agriculture : Une nouvelle dynamisation de la filière coton

vendredi 19 mai 2017, par Assane Koné

Récemment face à l’embellie dans le secteur coton au niveau du Mali et de la sous région, l’Etat à travers le ministère de l’agriculture a décidé de passer à une nouvelle politique de redynamisation de la filière coton. A ce titre, plusieurs rencontres ont été initiées par le département de l’agriculture avec les différents acteurs concernés et les ministères sectoriels sur l’évolution de la filière coton au Mali et les conditions nécessaires à la redynamisation du secteur coton au Mali. L’information a été donnée le mercredi 17 mai 2017, par le ministre de l’agriculture, Nago Dembélé, lors d’un point de presse. C’était dans les locaux du Secrétariat Général du gouvernement.

Au cours de cette rencontre avec la presse, deux thèmes ont été évoqués à savoir. Le département de l’agriculture a mis l’accent sur l’importance d’une communication écrite relative au rapport de synthèse de l’atelier de réflexion pour une nouvelle dynamisation de la filière coton en république du Mali et le département des droits de l’homme et de la reforme de l’état, a mis l’accent sur une communication verbal portant sur la violation et l’abus des droits de l’homme en république du Mali.

Le point de presse a été animé par Kassoum Tapo, ministre des droits de l’Homme et de la réforme de l’État et par Dr Nango Dembélé, ministre de l’agriculture. Ces deux ministres étaient accompagnés par le ministre du commerce et non moins porte parole du gouvernement, Abdoul Karim Konaté.

Nango Dembélé, ministre de l’agriculture, a rappelé que vers la fin des années 1990, le secteur coton au Mali a connu des difficultés liées essentiellement à la baisse des rendements au champ et à la baisse des cours mondiaux de la fibre du coton. Ceci a entrainé une baisse critique de la compétitivité de la filière coton au Mali.

Face à cette situation, d’après lui, le gouvernement a arrêté un train de mesures pour relancer le secteur. A cet effet, il a été mis en place la mission de reforme du secteur coton en février 2001. Cette mission selon le ministre, a entrepris plusieurs reformes, notamment la création de filiales, la création de Holding CMDT, la mise en place des sociétés de coopérations des producteurs de coton et leur faitière.

Malgré ces efforts de la part de la mission de reforme du secteur coton, a ajouté M. Dembélé, la mesure essentielle qui consistait a donné 61% du capital de la CMDT à un partenaire stratégique, n’a pas pu être mise en place tout simplement, parce que l’appel d’offre qui a été lancé a été déclaré infructueux. Dans ce cas, l’Etat a donc continué avec la CMDT qui comprend un Holding de prés de 8 milliards de FCFA de capital et de 4 filiales. Au niveau des filières selon lui, la Holding détiennent 80% du capital, et 20% du capital, appartiennent au producteur de coton.

Récemment face à l’embellie dans le secteur coton au niveau du Mali et de la sous région, a expliqué le ministre de l’agriculture, l’Etat a donc décidé de penser à une nouvelle politique de redynamisation de la filière coton. A ce titre, plusieurs rencontres ont été initiées par le département de l’agriculture avec les différents acteurs concernés et les ministères sectoriels sur l’évolution de la filière coton au Mali et les conditions nécessaires à la redynamisation du secteur coton au Mali. Ce qui a fait l’objet d’un atelier, le 22 juillet 2014.

Selon lui, à l’issu de cette rencontre, 5 axes stratégiques ont été proposées et au niveau de l’agriculture ce sont 3 axes qui ont été retenues. Ce sont : abandonner le schéma actuel, qui est la Holding CMDT et 4 filiales pour créer une société privée CMDT avec une direction nationale et des directions régionales, de mettre en place un schéma industrielle de transformation du coton au Mali, de renforcer les acquis des sociétés coopératives des producteurs de coton et leur faitière ainsi que tout ce qui concerne les anciennes missions de la CMDT telle que l’entretien des pistes rurales pour l’évacuation du coton et l’appui à la santé animale dans ses zones d’intervention et surtout le volet genre qui était très important pour les femmes rurales où elles étaient appuyées dans le cadre de la production du coton maraichère.

« Une fois que ce schéma proposé est accepté, cela permettrait à l’Etat de redéfinir les nouvelles missions de service public qui seront dévolues à la CMDT puis à l’Etat », a-t-il indiqué.

Selon lui, le Conseil de ministres a recommandé au ministère de l’agriculture de poursuivre la réflexion, de commanditer une étude qui va évaluer les différentes reformes qui ont été entreprises dans le secteur coton, jusqu’à nos jours voir quels ont été les impacts, en vue d’une actualisation des axes stratégiques qui ont été finies depuis 2014 et qui ont fait l’objet d’un atelier.

Selon lui, la deuxième recommandation est la prise en compte de deux aspects essentiels à savoir : le rôle de la femme dans la nouvelle configuration qui sera donnée à la CMDT d’une part et à la filière coton d’autre part.

La filière coton englobe l’ensemble de ces acteurs d’après le ministre Dembélé, et qui est très important pour l’économie malienne et dont la production est estimée de 15% du produit intérieur brute. Il dira qu’elle fait vivre près de 4 millions de personnes.

« Le gouvernement a pris acte de la communication du ministère de l’agriculture et nous encourage à poursuivre la réflexion qui sera nourrie d’une étude, et qui permettra de définir les nouvelles orientations », a déclaré M. Dembélé.

Pour sa part le ministre des droits de l’homme et de la reforme de l’état, Kassoum Tapo, a souligné que son département a eu à présenter en conseil des ministres une communication verbale relative à la violation des droits de l’homme. Selon lui, il y a eu question de la saisie par la FIDH et par la MINUSMA dans le cadre de sa mission de monitoring de violation des droits de l’homme en tant que représentant du haut commissaire des Nations-Unis. Ce document de la MINUSMA, selon lui, signalait 75 cas entre le 1er janvier et le 31 mars 2017, qui aurait être perpétré dans les localités de Bamako, Gao, Ménaka, Ségou, Tombouctou, Mopti, et Taoudéni.

Ces violations, dira le ministre Tapo, concernaient des détentions arbitraires, des traitements inhumain et dégradant, y compris dans les lieux de détention, les exhortions, les exécutions extrajudiciaires, des atteintes à la séparation des catégories des détenus, des violes, les usages excessifs de la force et des intimidations qui auraient été commises par les forces de sécurité.

Il a ajouté que, l’objectif est de montrer l’attachement du gouvernement au respect absolu des droits humains dans notre pays. Avant de faire savoir que le premier ministre a rappelé que la création de ce département dédié aux droits de l’homme répondait à une vision du président de la république fondée sur une conception de l’état de droit, la démocratie, une conception exigeant des valeurs humaines et républicaines qui fondent l’état de droit.

Il a suggéré de revoir cette vision, qu’il sache que le combat pour les droits de l’homme est un combat commun à toutes les démocrates. Il a constaté que la création de ce département doit déjà traduire la volonté affichée par les plus hautes autorités, d’accorder la plus grande importance aux humains et d’exiger leur respect absolu par les forces de l’ordre, cela suppose une vigilance de tous les jours, de tout le monde, à travers l’accompagnement et la formation de tous les acteurs concernés par les droits de l’homme.

« Nous ne tomberons jamais dans ce travers des terroristes, qui seront arrêtés dans le cadre de ces crimes et seront jugés conformément au règle du droit Malien et au règle international », a-t-il conclu.

Bintou COULIBALY (stagiaire)


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