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Journée internationale de l’Alphabétisation : Le Mali veut utiliser le numérique pour la promotion des langues officielles
lundi 8 septembre 2025, par
<< L’alphabétisation numérique est un moyen sûr pour les jeunes et pour les adultes non scolarisés ou déscolarisés de promouvoir les langues officielles porteuses de nos valeurs ancestrales, de notre identité culturelle, de notre civilisation, de notre souveraineté>>. La déclaration a été faite par Amadou Sy Savané, ministre de l’éducation nationale du Mali, le 8 septembre 2025, au CICB, lors de la cérémonie de lancement officiel des activités commémoratives de la journée internationale de l’alphabétisation.
Présidée par le premier ministre Abdoulaye Maiga, en plus du représentant résidant de l’UNESCO, la cérémonie a enregistré la participation de plusieurs ministres du Gouvernement.
Après le mot de bienvenue de Madame le Maire de la commune III, le Chef de file des Partenaires Techniques et Financiers du secteur de l’ éducation et de la Formation Professionnelle, en la personne de Ali-Mohamed SINANE, Chef par intérim du Bureau de l’UNESCO à Bamako, a indiqué que cette journée est un appel à l’action. Selon lui, c’est une invitation à réfléchir aux moyens de faire de l’alphabétisation un levier puissant pour l’inclusion, la résilience et le développement durable, en particulier dans un monde de plus en plus façonné par le numérique.
Il a salué les efforts du Gouvernement du Mali dans la promotion de l’alphabétisation, notamment à travers des politiques ambitieuses, des programmes innovants et une volonté d’intégrer les compétences numériques dans les parcours d’apprentissage.
Selon lui, à l’ère du numérique, l’alphabétisation ne se limite plus à la lecture et à l’écriture. << Elle englobe désormais la capitale à naviguer dans des environnements numériques, à utiliser les technologies de manière critique et responsable, et à s’approprier les outils qui façonnent notre quotidien>>, a-t-il déclaré.
Il suggéré de redoubler d’efforts pour que l’alphabétisation numérique devienne une réalité pour tous, et non un privilège pour quelques-uns. Et, d’ajouter que
les technologies numériques imprègnent aujourd’hui de nombreux domaines de la vie. Selon lui , cela transforme notre façon d’apprendre, de vivre, de travailler, d’interagir et de socialiser, tout en impactant le bien-être de notre planète.
Mieux , il dira qu’ aujourd’hui, près de sept personnes sur dix dans le monde utilisent Internet et quatre personnes sur cinq âgées de 10 ans ou plus possèdent un téléphone portable.
Pour tout cela, il dira que cette journée est l’occasion de réfléchir de manière critique à la signification de l’alphabétisation aujourd’hui, ainsi qu’aux façons dont les programmes, les politiques et l’enseignement de l’alphabétisation sont conçus, mis en œuvre et évalués à l’ère numérique. << Le numérique, s’il est encadré par des politiques publiques inclusives, a le potentiel de démocratiser le savoir et accélérer l’inclusion en permettant à tous les hommes et toutes les femmes d’apprendre à lire, à écrire et à calculer dans leurs langues partout où ils/elles se trouvent>>, a-t-il ajouté. Avant de déclarer que le Mali pourra toujours compter sur l’accompagnement de l’UNESCO pour soutenir la mise en œuvre de la Stratégie nationale d’Emergence et de Développement durable en lien avec son mandat, ses missions et son expérience.
<< L’intérêt des Autorités pour le sous-secteur de l’Alphabétisation et de l’Education non Formelle est connu>>, a déclaré Amadou Sy Savané, ministre de l’éducation nationale. Il a rappelé que la Constitution du 22 juillet 2023, en son article 31, confère un statut retentissant aux langues nationales du Mali. Il a cité l’article : << Les langues nationales sont les langues officielles du Mali. Une loi organique détermine les conditions et les modalités de leur emploi. Le français est la langue de travail. l’État peut adopter toute autre langue comme langue de travail>>.
Il a ensuite indiqué qu’à l’occasion de ce 8 septembre 2025, nous sommes ensemble, pour manifester notre solidarité agissante à l’endroit de nos frères et sœurs analphabètes lesquels n’ont pas eu l’opportunité d’aller à l’école. Il a rappelé que cette année, le thème retenu par l’UNESCO pour célébrer la Journée internationale de l’Alphabétisation est « l’alphabétisation à l’ère numérique ». Selon, au niveau national, ce thème retenu est : « l’alphabétisation numérique : clé pour un avenir inclusif et durable ».
Il ajoutera que pour le Ministère de l’Education nationale, cette Journée offre l’occasion particulière de mener un plaidoyer pour une forte mobilisation autour de l’alphabétisation et des langues officielles pour amener tous les acteurs, à quelque niveau qu’ils soient, à jouer pleinement leur rôle, leur responsabilité pour un développement endogène. << L’alphabétisation numérique est un moyen sûr pour les jeunes et pour les adultes non scolarisés ou déscolarisés de promouvoir les langues officielles porteuses de nos valeurs ancestrales, de notre identité culturelle, de notre civilisation, de notre souveraineté>>, a-t-il déclaré.
Il dira que l’objectif est de multiplier et renforcer les programmes d’Alphabétisation et d’Education non formelle, de mettre l’accent sur l’utilisation accrue du numérique par le développement de plateformes en ligne, de permettre aux femmes et aux hommes qui bénéficieront de ces programmes de participer, pleinement, à la construction du Mali nouveau souhaité par le peuple malien et par les Autorités de la Transition.
En attendant, le ministre a tenu à dire que la campagne 2024-2025 a connu quelques difficultés. Selon lui, le Programme Vigoureux d’Alphabétisation (PVA), qui forme, ordinairement, des femmes et des hommes dans le cadre de la lutte contre l’analphabétisme, n’a pas pu être mis en œuvre par les services déconcentrés de l’Education et leurs opérateurs. << Seuls les Centres d’Apprentissage Féminins (CAFé) et quelques Centres d’Education pour le Développement (CED) ont fonctionné>>, a-t-il précisé. Avant d’indiquer que ces hommes et ces femmes ont soif d’utiliser nos langues officielles à travers la lecture, l’écriture et le calcul, pour acquérir des formations spécialisées, des compétences avérées dans divers domaines. << Un accent particulier sera mis sur l’utilisation du numérique. L’autonomisation de ces hommes et de ces femmes passe par là>>, a-t-il déclaré.
Pour ce qui concerne le sous-secteur de l’Alphabétisation et de l’Education non formelle (AENF), il dira qu’il a un certain nombre de défis à relever. Ce sont : le faible niveau de financement du sous-secteur, la faible qualification du personnel d’encadrement de l’AENF et la précarité des emplois, le faible niveau de traitement salarial, le non fonctionnement des centres Programme Vigoureux d’Alphabétisation et de la plupart des Centres d’Education pour le Développement (CED) dû au manque de financement.
<< Pour rappel, chaque année, des dizaines de milliers d’adultes et de jeunes déscolarisés accèdent à la lecture, à l’écriture et au calcul dans leur langue maternelle>>, s’est félicité le premier ministre, Abdoulaye Maiga. Selon lui, notre pays compte aujourd’hui plusieurs centaines de milliers de citoyens alphabétisés grâce aux efforts conjoints du Gouvernement, des Collectivités territoriales, des Organisations de la société civile et de nos partenaires au développement.
<< L’introduction progressive des langues nationales comme langues officielles d’enseignement renforce cette dynamique et constitue une avancée historique dans la démocratisation du savoir>>, a-t-il déclaré.
Cependant, il a estimé que malgré les efforts enregistrés dans le domaine de l’alphabétisation, son taux estimé à 37,6% dans la proportion de la population âgée de 15 ans, reste encore très faible. Pire, il dira que les effets collatéraux des crises multidimensionnelles que traverse notre pays impactent négativement le secteur de l’alphabétisation avec la fragilisation des programmes éducatifs, la fermeture de nombreux centres dédiés et l’accès limité aux services sociaux de base.
Pour cela, il dira que la célébration de la Journée Internationale de l’Alphabétisation témoigne de l’importance de l’acquisition des connaissances et des compétences de base dont chacun a besoin dans un monde en évolution, et un droit fondamental de la personne humaine.
Selon le thème international et le thème national correspondent parfaitement à l’une de nos préoccupations que constitue la prise en compte du numérique dans l’éducation non formelle et, particulièrement, dans l’alphabétisation. Mieux, il dira que les mutations technologiques imposent désormais de nouvelles formes de compétences dont l’alphabétisation numérique qui devient un impératif, afin de ne laisser aucun citoyen en marge de la révolution digitale. << Dans un monde de plus en plus digitalisé, l’alphabétisation numérique, aux côtés des formes traditionnelles d’alphabétisation permettra non seulement l’utilisation des technologies pour s’informer et se former, mais aussi l’accès aux outils et ressources d’apprentissage en ligne>>, a-t-il déclaré.
C’est pourquoi, il a estimé que l’alphabétisation numérique est un outil d’émancipation qui permettra non seulement à chaque citoyen d’acquérir la capacité de se projeter dans l’avenir mais aussi de combler les disparités géographiques, économiques et sociales entre les différentes couches de notre population dans le domaine de l’accès à l’éducation.
<< Je réaffirme l’engagement du Gouvernement du Mali, à œuvrer pour un accès de tous les maliens à l’éducation et à l’alphabétisation>>, a-t-il déclaré. Avant d’engager le Ministre de l’Education Nationale avec l’ensemble des parties prenantes à travailler, en synergie, pour la promotion de l’alphabétisation numérique au sein des centres et des structures dédiés. Et, ce à travers : des programmes éducatifs intégrant les compétences numériques ; la création d’infrastructures garantissant un accès équitable à internet et aux outils numériques, y compris dans les zones les plus reculées du pays ; l’accès privilégié des femmes et des jeunes aux compétences de l’alphabétisation numérique.
Il a indiqué que l’alphabétisation dans l’espace AES n’est pas seulement une priorité sociale, c’est un acte de résistance et de souveraineté. Il a estimé que l’avenir de la Confédération AES se construit par des citoyens instruits, conscients et engagés. << En ce 8 septembre, Journée mondiale de l’alphabétisation, nous lançons un appel solennel à toutes les forces vives de nos trois pays, afin de redoubler d’efforts pour faire reculer l’analphabétisme sous toutes ses formes>>, a-t-il déclaré. Pour finir il a lancé un slogan : << Ensemble, faisons de l’alphabétisation un levier de paix, de justice sociale et de développement durable. Cela, car : ’’apprendre à lire et à écrire, c’est apprendre à vivre libre ! ">>.
Assane Koné
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