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Santé de la Reproduction : Le Grand dialogue donne la parole aux « Sans-voix »

jeudi 20 mai 2021, par Assane Koné

Pour entendre les « sans-voix » sur la Santé de la Reproduction et écouter les récits émouvants des femmes qui souffrent en silence dans nos sociétés, un grand dialogue a été organisé par le consortium composé d’AJCAD, RENAJEM, ROAJELF avec l’appui financier d’Equipop. C’était le mardi 18 mai 2021 au Ciné Magic Ex-Babemba. Il s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de son projet « Ma Santé, Mon Droit ».

Le projet vise à renforcer les connaissances (DSSR) et capacités ( leadership, utilisation des réseaux sociaux etc.) adolescents et jeunes (AJ) les plus marginalisés afin de les mettre en avant pour faire entendre leurs voix, témoigner de leur situation, exprimer leurs besoins et contraintes spécifiques et participer au plaidoyer pour l’accès aux DSSR de tous les adolescentes et jeunes.

Pour une meilleure atteinte des résultats du projet le grand dialogue été réalisé entre les ados-jeunes et les décideurs avec Studio Tamani pour faire un plaidoyer sur leurs droits en santé sexuelle et reproductive. L’objectif est d’avoir un espace d’échange sur la problématique des Droits en Santé Sexuelle et Reproductive des Adolescents et Jeunes (AJ) et les engagements de l’Etat en la matière entre (Sans-Voix, Alliées, experts et décideurs).

Les questions qui ont été abordées lors de ce cadre d’échange ont portées sur l’excision, la santé de la reproduction, le mariage précoce, le viol, la violence au sein du foyer, l’avortement et conséquence.

Sokona Traoré, porte-parole des « sans-voix », a relaté les difficultés auxquelles ils sont confrontés. Pour elle, la plus grande difficulté est la méconnaissance de leur droit en tant qu’enfant. Selon elle, si un enfant se rend dans un centre de santé, la première question qu’on lui pose, c’est de savoir qu’est-ce que tu viens faire ici en tant qu’enfant ? Ils ne prennent même le temps d’écouter les enfants pour savoir leurs préoccupations. A cela s’ajoute la difficulté d’avoir des bonnes informations au niveau de nos centres de santé sur la santé de la reproduction et ce qui touche à la vie sanitaire de la jeune fille.

Et au niveau des parents, dit-t-elle, il est difficile de communiquer avec eux. Car, ils considèrent les intentions des enfants comme mal saines et Cela les mettes souvent mal à laisse. Pour cela, les « sans-voix » ont honte et ont peur d’aller dans les centres de santé pour s’informer sur les questions qui touchent à leur vie sanitaire et même de s’approcher de leurs parents. Pour elle, ce qui fait que, les enfants se confient sur les réseaux sociaux et prennent cela comme recours.

Outre, dans nos centres de santé, selon elle, il n’y a pas de mesures spécifiques pour les enfants. Car il y a des « sans-voix » par leur handicap ne sont pas à l’aise de communiquer et d’avoir de bonnes informations.

Pour Sanè N’Diaye, la plus grande difficulté réside au niveau des parents, de communiquer avec les enfants, de donner la bonne information sur leur santé à chaque étape de la vie. Sur ce point, Sanè propose d’outiller les parents afin qu’ils puissent mieux communiquer et d’informer leurs enfants sur la santé de la reproduction. Pour dire que beaucoup a été fait, mais les enfants eux-mêmes doivent parler sur leurs propres problèmes, et ensemble trouver une solution.

Partant de cela, Mme N’Diaye a lancé un appel aux femmes et plus particulièrement les jeunes filles, surtout aux parents de briser la barrière entre leurs filles et de les accompagner. De ne pas avoir la honte d’aller dans un centre de santé pour s’informer sur leur vie sanitaire, plus précisément sur la santé de la reproduction. Car des complications pourront y subvenir dans le futur. A nos centre de santé, d’essayer de s’adapter, d’accueillir, d’avoir le sens d’écoute en donnant une attention particulière aux enfants et spécifiquement aux jeunes filles.

De son coté, Sékou Tounkara, de la RECOTRADE, dira qu’il y a beaucoup de copier-coller dans nos vies. Pour lui on doit être nous-mêmes pour éviter certaines choses. Car, avant on n’avait pas toutes ces difficultés et tout ce qui concerne la vie sanitaire d’une fille était bien préparé.

Quant à Kadidia Dicko, de la direction générale du ministère de la santé et de l’hygiène publique beaucoup a été fait par l’Etat et d’autres actions sont en cours pour la vie sanitaire des enfants.

Pour pallier à tout cela, par exemple, précise-t-elle, courant 2020 allant jusqu’à 2024, il y a eu l’élaboration d’un plan qui prend en compte la santé de la reproduction, maternelle néonatale et infantile et la nutrition. Aussi, l’élaboration d’un module adapté aux adolescents et aux jeunes pour faire en sorte que les enfants puissent avoir de bonnes informations au sein des centres de santé sans qu’ils soient gênés. A cela s’ajoute la formation des agents de santé pour une bonne prise en charge des enfants.

Notons que ce grand débat a été clôturé par la signature d’une charte d’engagement qui a été soumis aux décideurs par les « Sans-Voix », prenant en compte leurs besoins spécifiques.

Bintou COULIBALY


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