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Rentrée culturelle 2017 du Centre culturel Kôrè : Culture et citoyenneté au centre des préoccupations

samedi 8 avril 2017, par Assane Koné

La rentrée culturelle 2017du Centre culturel Kôrè de Ségou a eu lieu le Samedi 8 avril 2017. Quatre actes devront marquer cet évènements : Le Kôrè Baro animé par Yamoussa Coulibaly sur le thème « Jeunesse et Citoyenneté », l’inauguration du monument N’goni à la Place « pied ni » de Ségou, le vernissage des expositions et une soirée de concert avec Yah Kouyaté, l’Orchestre Kôrè et des prestations d’humoristes de Ségou. Dans la matinée du Samedi 8 avril 2017, les nombreux invités venus du Mali, d’Afrique et de l’Europe, pour s’ajouter aux ségouviens, ont participé au « Kôrè Baro », une conférence débat animée par Yamoussa Coulibaly sur le thème « Jeunesse et Citoyenneté ».
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C’est dans une démarche construite autour de trois axes que Yamoussa Coulibaly, Professeur d’Histoire à la retraite à Ségou, a abordé le thème : « Jeunesse et Citoyenneté ». Il a d’abord traité des considérations générales en rapport avec le thème, avant d’exposer un certains nombre de repère de nos sociétés précoloniales. Il a terminé son intervention en mettant en exergue la problématique de la jeunesse face à la rencontre des autres civilisations.

Il a rappelé les propos d’un célèbre chercheurs français qui a estime au moment des indépendance du continent que « l’Afrique indépendante pourra exister si elle arrivait à éviter deux écueils dans lesquels les européens sont tombés : Ramener le monde à l’argent et lier le monde au profit ».
Il a déclaré que la pire des colonisations, c’est celle qui est culturelle. Il dira qu’au Mali, il environ 7, 312 millions de jeunes de 15 à 39 ans, sur une population de 18,874 millions de personnes, selon les chiffres disponibles au niveau de l’Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes. « La jeunesse est la tranche la plus sensible de la population d’un pays », a-t-il indiqué. Avant d’ajouter que toutes les familles maliennes ont des jeunes diplômés qui n’ont pas de travail. « Cette couche est très fragile et très sensible », a-t-il estimé. Pour conclure sur cette phase des considérations générales, il dira qu’un pays qui n’arrive pas à entretenir l’éducation de sa jeunesse va à la dérive.

En ce qui concerne la citoyenneté, il a rappelé que ce concept a été utilisé et expérimenté pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, dans la Grèce antique, précisément à Athènes. « Etait citoyen à Athènes, tous ceux qui se soumettaient aux lois votées par une assemblée censitaire », a-t-il déclaré. Avant de se demander qui est de nos jours citoyen ?

En guise de réponse, il dira dans notre langue nationale bamanakan, le citoyen est celui qu’on appelle « Fassodengnouman ». Selon lui, c’est-à-dire celui qui se plie aux lois de la République. « Et, mieux, c’est celui qui s’implique dans la gestion des affaires publiques de sa cité, de son pays », a-t-il ajouté.

Il dira ensuite que la grande différence entre la civilisation africaine et les autres civilisations dans le monde, notamment celle occidentale, ce situe au niveau du fait que la civilisation africaine est une civilisation basée sur l’humanisme, le « maaya ». Et, il a ajouté que c’est ce qui est traduit dans nos société par la phrase : « Maa Saya ka fisa ni maaya sayayè » ou la mort d’un être est mieux que la mort de l’humanisme.

Le conférencier a ensuite égrener une longue liste de repères de nos sociétés traditionnelles qui aidaient l’individus à être un digne citoyen. Ce sont : Le travail qui fait développer la société, la droiture ou la vertu, la quête du savoir, le respect de la chose publique, l’amour du pays et s’engager pour sa défense vaille que vaille, la défense de l’environnement, se connaître (yérèdon), le respect des plus âgés que soi, le respect des personnes âgées, la connaissance du pays, du terroir, l’initiation, le respect du statut de la femme.

Il s’est ensuite interrogé sur la place de l’ensemble de ce référenciel dans un village planétaire au rythme de la mondialisation. Convaincus que nous sommes les wagons, il dira que la locomotive se sont les grandes puissances capitalistes qui gouvernent le monde.

Cependant, il a estime qu’on retrouve un certain nombre de ce référenciel même chez des jeunes d’aujourd’hui. Il a néanmoins soutenu que notre société est en turbulence parce qu’écartelée entres les cultures africaines et celles d’ailleurs.

En guise de conclusion, il a cité Aimée Césaire qui selon lui, a dit qu’il y a deux façons de se perdre : se murer et se diluer dans l’universel.

Assane Koné


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