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Rapport d’étude SIRA : Amnesty International invite les autorités maliennes à garantir les droits et libertés
samedi 3 décembre 2022, par
Le 29 novembre 2022, Amnesty International Mali a publié le rapport d’étude SIRA sur la situation des droits humains au Mali. « De la publication du dernier rapport en date du 24 juin 2022, les observateurs ont continué à signaler les cas d’abus et de violations graves des droits humains qui continuent d’être commis par divers groupes armés et les forces de défense et de sécurité », a indiqué le communiqué. Et, de préciser que sur un ensemble de 2024 cas alertés, vérifiés et validés conformément aux principes de surveillance, documentation et rapportage SDR, le nombre de cas documentés courant la période concernée s’élève à 494 incidents et plus de 514 victimes civiles ont été touchées par les différents cas d’abus et de violations dans 169 localités.
Le document précise que les régions les plus affectées restent : Mopti (198), Gao (81), Ségou (54), Bamako (49), Tombouctou (37) Sikasso (32), Koulikoro (37) Kayes (16) et Kidal (11). Il ressort de l’analyse que la majorité des atteintes enregistrées concernent les droits civils et politiques soit 381 cas.
« Les atteintes aux droits documentés sont imputables aux forces armées maliennes pour des faits d’exactions, de détentions arbitraires, d’arrestations… s’élèvent à 85 incidents », précise le document. Avant d’indiquer que quant aux groupes armés (MUJAO, AQMI, GSIM, EIGS), ils seraient responsables des 251 cas d’abus graves. « Les groupes d’autodéfenses auraient commis 12 cas d’abus graves aux droits humains. 68 cas sont reprochables aux groupes séparatistes (CMA, MNLA, Gathia, HCUA, MAA) », a renchéri le communiqué.
Courant la période, le communiqué a ajouté qu’ « il a été constaté une augmentation des restrictions de la liberté d’expression et la diversité d’opinion ». Selon Amnesty Internationale « l’espace civique se rétrécit progressivement » de telle sorte que l’organisation de défense des droits humains, s’est dite « fortement préoccupée par la recrudescence récente des atteintes aux libertés d’opinion, d’expression et de presse au Mali ». « Les organisations de défense des droits humains ont appelé les autorités maliennes à agir pour protéger ces droits fondamentaux, prescrits aux articles 4 et 7 de la Constitution de la République du Mali de 1992. Les cas de la chaîne de télévision privée Joliba TV News suspendue pour deux mois en raison de propos qui mettaient en cause les actions de la HAC et du gouvernement de Transition et du journaliste et blogueur malien Malick Konaté, ayant subi à la même période des menaces sur les réseaux sociaux pour avoir contribué à un reportage de BFMTV sur la société militaire privée russe Wagner sont évocateurs », a rappelé le communiqué.
Amnesty International Mali invite le gouvernement de transition de continuer à jouer son rôle de garant de la Constitution malienne et des traités et accords internationaux protégeant les droits et libertés fondamentaux.
Bintou Coulibaly
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