Après le naufrage aux larges des côtes libyennes de l’embarcation de fortune contenant des candidats à l’immigration, et qui a occasionné la mort de dizaines de Maliens, l’Association malienne des Expulsés (AME) rend responsable le gouvernement malien à cause du chômage chronique qui s’institutionnalise au Mali.
L’Association Malienne des Expulsés (AME) a organisé une conférence de presse le Samedi 9 Août 2013 dans ses locaux à Djélibougou, au cours de laquelle, elle a fustigé la léthargie du gouvernement malien suite au naufrage des jeunes maliens qui ont péri aux abords des côtes libyennes dans des conditions atroces.

C’est encore des familles endeuillées suite à cette perte cruelle des bras valides à la recherche du pain quotidien. Une fois de plus, une embarcation déverse des jeunes maliens espoirs de toute une nation aux larges des côtes libyennes à déploré le président de l’AME Ousmane Diarra. Cette perte cruelle est le résultat du chômage chronique qui s’institutionnalise au Mali avance-t-il. « Tous les Maliens sont des potentiels migrants, si le gouvernement ne change pas de fusil d’épaule, les jeunes en pâtiront et c’est l’avenir du Mali qui est en jeu. Tous les candidats à la migration dont les espoirs de certains s’arrêtent aux confins des océans sont à la recherche d’un meilleur cadre de vie ».

El Béchir Singaré d’Amnesty Mali a souligné que le Mali est le creuset des migrants de la sous région à cause de la facilité avec laquelle ils se procurent des documents maliens qui se vendent comme des petits pains. Selon lui, il faut vite arrêter cette hémorragie qui endommage le nom du Mali auprès des pays voisins. Les liens séculaires qui unissent l’Afrique et l’Europe depuis les périodes précoloniales ne peuvent point s’effriter en un bout de temps, « il faut que cette macabre scène à laquelle nous assistons fréquemment à la porte de l’Europe s’estompe » lance-t-il.
Pour Alassane Dicko , membre du bureau de l’AME, le Mali est signataire de nombreux instruments juridiques, mais qui dorment dans les tiroirs, pendant que les jeunes migrants maliens sont victimes des atrocités et autres chienlits aux abords des côtes européennes. Il a invité le ministre des Maliens de l’Extérieur à fouiner dans ses tiroirs afin que les jeunes candidats à l’immigration puissent bénéficier des ces avantages au cour de leurs périples. « La migration est un facteur de développement au Mali, les migrants maliens apportent à l’économie nationale plus que l’aide accordée au Mali par l’Europe. Un tel gouvernement se doit de protéger ses concitoyens qui risquent leur vie au profit de l’essor du pays » soutient Alassane Dicko.

L’Association des Ressortissants de la région de Kayes qui était représentée à cette conférence par Mohamed Niang a indiqué que la région de Kayes est une région de migrants par excellence, qui sont à la base des grandes infrastructures érigées au sein de la région, donc des véritables acteurs du progrès ajoute-t-il. Pour Mady Awa Kebé, un représentant des familles des victimes du naufrage, dans la nuit du 14 juillet 2014, le sinistre s’est produit aux larges des côtés Libyennes, et 110 jeunes majoritairement originaires de la région de Kayes ont péri. Il y a eu un seul survivant, raconte-t-il. Il a invité à la prise de mesures concrètes afin d’arrêter ces deuils répétitifs.

Moussa Samba Diallo
(LE REPUBLICAIN)