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Lutte contre les violations des droits humains : Lumière sur les rapports XENSA et SIRA de OCCIPRE

lundi 2 août 2021, par Assane Koné

Le samedi 17 juillet 2021, a eu lieu la deuxième conférence de presse trimestrielle de présentation des rapports XENSA et SIRA. Elle a été organisée par le consortium, l’Observation Citoyen Contre l’Impunité et pour la Recevabilité (OCCIPRE), composé de Tuwindi, Amnesty International Mali (AI) et Free Press Unlimited (FPU).

Cette action du consortium OCCIPRE vise à monitorer des violations des droits humains commises en République du Mali et à faire le suivi de la transition, le tout à travers des plates-formes technologiques. Pour dire que, la conférence s’inscrit dans une dynamique de présentation des résultats du sondage d’opinion sur le déroulement de la transition et des violations des droits humains au Mali. Elle a été placée sous le thème : « le respect des libertés fondamentales en période de transition ».

L’objectif était d’attirer l’attention des autorités de la transition, des organisations de la société civile, la presse et de la population de façon générale à prendre en compte les recommandations issues des rapports.

Les résultats des rapports trimestriels ont été communiqués par Ramata Guissé, Directrice Exécutive de Amnesty International en présence de Tidiani Togola, directeur exécutif de la fondation Tuwindi, de Badiougou Danté, président de la Maison de la Presse, le représentant de la délégation de l’Union Européenne et de Maitre AT Diarra.

Rapport SIRA et XENSA sur les violations des droits humains au Mali

Selon Mme Guissé, le sondage d’opinion Xensa (système intégré de rapportage et d’analyse) sur la perception des citoyens maliens eu égard à l’évolution de la transition, a enregistré la participation de plus de 1480 personnes qui ont répondu au sondage dont 36% des répondants étaient des femmes et 64% des hommes. Selon elle, toutes les catégories d’âges confondues, de toutes les localités du Mali et la diaspora ont été touchées par l’étude, mêmes dans les zones où l’insécurité est grandes.

Pour rappel, elle dira que, l’étude a été conduite au lendemain de la démission du Président Bah NDaw et de l’avènement du M5-RFP à la Primature. 67,9% de la population estime que le colonel Assimi Goita est légitime pour conduire la transition en tant que Président. Ces résultats illustrent parfaitement les confusions qu’il ne faut pas faire entre la légalité et la légitimité.

64,9% de la population sont d’accord sur le fait que la démission du Président de la Transition ne doit pas avoir d’impacts significatifs sur la conduite de la transition notamment, s’agissant du respect du temps (18 mois) ; 16,7% sont neutres et 18,5% ne sont pas d’accord.

A ses dires, ce taux élevé de réponses favorables s’explique du fait que la charte de la transition, la constitution du 25 février, la feuille de route du gouvernement, les militaires de l’ex CNSP, n’aient pas été remis en cause. Cette démission est qualifiée de rupture dans la continuité de la transition dont les principes et les valeurs n’ont pas été remis en cause.

Le deuxième rapport SIRA, fait ressortir plusieurs cas d’atteintes aux droits humains commises par divers acteurs sur l’ensemble du territoire malien. Les faits enquêtés et documentés par les observateurs de OCCIPRE font état de 306 incidents signalés sur la plate-forme, 299 incidents ont été vérifiés et validés par les superviseurs, 284 victimes recensées. Les incidents remontés se sont produits dans 60 localités du Mali. Courant ce trimestre, les observateurs OCCIPRE ont documentés 119 incidents, repartis dans les différentes régions du Mali.

Mme Guissé dans sa communication a informé sur l’existence d’un fond d’aide psychologique, médicale et juridique mis à la disposition des défenseurs des droits humains, des journalistes, des activistes, des bloggeurs ainsi que toutes personnes entrant dans cette catégorie, victime de violation de ses droits dans l’exercice de ses fonctions.

En outre, elle recommande aux autorités étatiques, de renforcer la lutte contre l’impunité et les crimes économiques en renforçant le cadre juridique contre la corruption, de renforcer les systèmes de réponse pour les déplacés. Aussi, de renforcer l’accès à la justice à travers le font d’accès à la justice, de garantir la liberté et la sécurité des victimes basées sur le genre.

A l’endroit des organisations de la société civile ; de renforcer la synergie d’action en matière de lutte contre la pratique de la discrimination fondée sur le statut sociale assimilant à l’esclavage ; d’intensifier les actions de plaidoyers et de renforcer les actions de sensibilisation et d’éducation dans le cadre de la lutte contre l’impunité et la violation des droits de l’homme.

A l’endroit des organisations intergouvernementales, de renforcer l’appui des programme d’éducation aux droits humains et des actions relatives au monitoring de violation des droits humains, de renforcer l’accompagnement du Mali, de la coopération internationale en faveur du programme de protection des droits humains, d’encourager et soutenir les autorités maliennes dans la lutte contre l’impunité, d’exhorter les autorités maliennes à garantir le respect des droits humains.

Notons que OCCIPRE a pour objectif la diminution de l’impunité des violations des droits de l’homme, des crimes économiques et des cas de corruptions au Mali.
Retrouvez les deux rapports sur : https://xensa.org/ et https://sirasahel.com/

Bintou COULIBALY


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