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Lutte contre l’exploitation sexuelle : Les hommes de médias face à l’exploitation des filles à des fins commerciales

mercredi 16 novembre 2016, par Assane Koné

Le jeudi 12 novembre 2016 ECPAT Luxembourg-coordination Mali a organisé un atelier de formation des journalistes membres du réseau de lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales (ESEC) et les partenaires de mise en œuvre du projet End Child Prostitution, Child Pornography and Trafficking of children for Sexual Purposes, « Mettre fin à la prostitution, à la pornographie et à la traite des enfants à des fins d’exploitation sexuelle », ECPAT Luxembourg 2015-2018. C’était à la maison du partenariat Bamako-Anger. Cet atelier a été placé sous le thème « rompre le silence autour des filles exposées et/ou victimes d’exploitation sexuelle à des fins commerciales. Cette rencontre avait pour but d’impliquer les médias dans la prévention et la lutte contre l’Exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales (ESEC).

La rencontre a enregistré la présence de la représentante et coordinatrice d’ECPAT, Fabienne Diakité Grosjean, d’une dizaine de journalistes et quelques membres des partenaires de mise en œuvre du projet ECPAT ( Samu social, BNCE, ARITAS, RECOTRADE, APJEC, AVES) ont pris part à cet atelier de formation.

Une réalité devenue un phénomène mondial confirmé par les différents rapports de l’UNICEF qui attestent que plus de 2 millions d’enfants dans le monde sont exploités sexuellement à des fins commerciales et sont ainsi régulièrement exposés à la violence physique et psychologique.

Le Mali à l’instar de beaucoup de pays a ratifié différentes Conventions Internationales et ses Protocoles, dans différents domaines des droits de l’Enfant . Malgré ces efforts, le Mali reste confronté à d’énormes difficultés en matière de promotion et de protection des droits de l’Enfant, notamment la problématique de l’exploitation sexuelle des enfants et Exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales. Comme l’attestent les résultats de l’Etude Quantitative et Qualitative sur l’Exploitation Sexuelle des Enfants à des fins Commerciales dans les localités de Kayes, Sikasso, Ségou, Mopti et le District de Bamako (Mars 2014). Des données recueillies auprès de la population d’enfants enquêtée confirment que l’ESEC est bien une réalité au Mali : sur un échantillon de 1472. Selon une étude, parmi les trois formes d’ESEC, la prostitution est celle la plus fréquente et concerne 11,7 % des enfants ; le tourisme sexuel impliquant les enfants concerne 9,3% des enfants, ce qui en fait la deuxième forme d’ESEC par son ampleur ; la traite des enfants à des fins sexuelles est celle qui semble être la moins rencontrée et est identifiée auprès de 7,2% des enfants.

Fabienne Diakité représentante et coordinatrice d’ECPAT a fait savoir que la notion de l’enfant sur base de la CDE que le Mali a ratifié le 20 septembre 1990 repris dans le Code de protection de l’enfant de la République du Mali (2002), définit en son article 2, l’enfant comme : Toute personne humaine âgée de moins de dix-huit ans et qui n’a pas encore atteint l’âge de la majorité par une disposition spéciale.

Dans son intervention la coordinatrice a donnée les résultats globaux des filles victimes de l’ESEC dans les centres : 121 filles référées dans les centres de prises en charge. Mme Diakité a cité les difficultés rencontrées au cours du projet d’ECPAT à savoir : La mobilité des filles en situation de rue, l’inadaptation des filles dans les centres d’accueil, la non perception des filles en situation d’ESEC de leur exploitation sexuelle, la recherche des familles, les retours en famille des filles dans les régions, l’impunité pour certains proxénètes, le manque d’harmonisation des instruments juridiques nationaux avec la CDE et son Protocole Facultatif notamment sur l’âge de l’enfant.

Selon la coordinatrice, action d’ECPAT Luxembourg vise à renforcer les capacités des IS (de 25 Intervenants sociaux) par des formations thématiques ; la prise en charge psychosociale des enfants victimes, l’autoprotection des enfants aux risques d’ESEC, la médiation familiale, le retour en famille, le suivi de proximité et régulier des actions réalisées par les partenaires (trimestriel et semestriel) à Bamako et dans les régions, le renforcement des capacités des partenaires dans la gestion de projet (technique et financier), la coordination entre les partenaires (synergie d’actions), la visibilité de la thématique de l’ESEC au niveau national, la participation active d’EL dans les actions de plaidoyer relatives à la protection de l’enfant.

« L’implication des médias dans la lutte contre ce fléau est incontournable » a laissé entendre Mme Diakité

Bintou COULIBALY (stagiaire)


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