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Journée des droits de l’homme : le GRADEM joue sa partition

jeudi 13 décembre 2018, par Assane Koné

Le 10 décembre 1948-10 décembre 2018, la journée des droits de l’homme a 70 ans. Ce 70e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme, a été célébrée par le Groupe de Recherche Action Droits de l’Enfant Mali (GRADEM). C’était le lundi 10 décembre 2018 au siège du GRADEM, sis à Faladiè, sous la thématique : « Ensemble, agissons pour protéger les enfants forcés de travailler ».

Cette cérémonie commémorative a été couplée avec une visite de la délégation de l’Union Européenne au centre « Bamuna, Espoir et Vie » dans la cour du GRADEM, où les aide-ménagères font la formation en savonnerie, couture, restauration. Elle était conduite par la directrice dudit centre. Lors de cette visite, les jeunes filles aide- ménagères mineures ont échangé avec Alain Holleville, l’Ambassadeur de l’Union Européenne au Mali.

« Les enfants et en particulier les jeunes filles, sont particulièrement exposés à des violations de leurs doits au Mali. Les aide-ménagères de Bamako sont un exemple frappant de cette réalité. Plus de 80% d’entre-elles ont moins de 18 ans, et 30% ont moins de 15 ans », a déclaré Alain Holleville. Forcées à travailler, selon lui elles abandonnent l’école prématurément et dans des conditions précaires. Pire, elles sont souvent victimes de violences psychologiques, physiques et sexuelles.

« Afin que nul ne soit laissé pour compte et pour rappeler l’obligation de tous de respecter les droits de l’homme, en droite ligne des objectifs de développement durable 2030 des Nations-Unies, la DUE rend visite à l’occasion de la journée des droits de l’homme au centre d’accueil pour jeunes filles en détresse », a-t-il fait savoir. A cela, il a ajouté que le respect des droits des enfants et, plus généralement, des droits de l’homme, reste une priorité de la politique extérieure de l’Union Européenne.

« En écoutant les émissions produites ces derniers mois, les témoignages recueillis, permettent de constater que le regard porté sur les aide-ménagères a évolué », a déclaré Antoine Akplogan, directeur exécutif du GRADEM. Pour cela, il a fait savoir quelques témoignages, que sont : « grâce à la formation, nous avons maintenant un bon salaire qui nous aide mieux à réunir le pécule que nous sommes venues chercher pour rentrer au village, mais aussi ce qu’on a appris pourra toujours nous aider ». Quant aux patronnes selon M.Akplogan « ce qu’elles ont appris est bien pour nous, elles connaissent le travail, mais c’est aussi utile pour elles-mêmes et leur vie future, art culinaire, hygiène, entretien de la maison et le comportement ».

Le directeur dira que tous ces témoignages montrent un grand changement et nos informations montrent aussi que les filles formées ont de bien meilleurs salaires, souvent 20 000 FCFA et voire plus pour certaines. Il a lancé un appel à tous les partenaires qui ont cheminé avec ces structures, le ministère de la jeunesse ainsi que celui de la promotion de la femme et de l’enfant, pour que le relais ne tombe pas. Il a invité le ministère du travail et le ministère de la justice à soutenir le processus d’adaptation des textes juridiques concernant la spécificité du travail des jeunes filles aide-ménagères à un travail décent, social et digne, reconnu comme une profession.

Mme Kanouté Awa Doumbia, représentante du ministère de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, a constaté que si l’exode des enfants, est une veille réalité socioéconomique et culturelle dans notre pays, elle est de plus en plus cadrée par différentes initiatives de l’Etat et de la société civile pour plus de respect des droits des enfants à vivre en famille, à avoir une éducation , et à être protégé contre les violences, les abus, et les pires formes de travail. Pour cela, comme preuve, elle a indiqué que 305 acteurs formés en droit de l’enfant travailleur, les droits et devoirs des aide-ménagères mineures et qui l’utilisent dans leur travail. La bonne collaboration entre structures intervenant sur la protection des enfants ; une forte mobilisation des filles aide-ménagères par les leaders des associations (2061 sur 1500 prévues à Bamako en commune 4,5 et 6). L’accueil de 232 pour 150 prévues, soit un taux de 154% parmi lesquels 210 ont été réhabilitées sur le plan psycho-social. 189 ont été réinsérées en famille dont 163 retrouvent une vie en famille, 15 avec AGR et 11 à l’école. A cela, elle a ajouté que 21 ont été à l’emploi domestique et ont trouvé une opportunité de rebondir sur le plan professionnel.

« Même si l’amélioration est perceptible, ce projet doit s’inscrire dans la durée pour soutenir le travail entrepris par le GRADEM et les autres acteurs. A maintenir le cap de zéro enfant de moins de 15 ans en situation de travail au Mali », a-t-elle souhaité.

Bintou COULIBALY


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