Le vendredi 29 novembre 2013 à la Bourse du travail, des syndicalistes en perte de vitesse et battus dans leur base, ont voulu faire main basse sur le syndicat national des transports, par l’organisation d’un congrès que Modibo Fofana qualifie de fantoche dans cette interview. Lisez !

Notrenation.com : Vous venez de déjouez, comme vous le dites vous-même, la tenue d’un congrès. Peut-on en savoir les raisons ?

Modibo Fofana : En réalité, les représentants qui sont venus au compte des travailleurs de Transrail, dirigés par Mahamane Tienta et ses acolytes, ne sont pas des représentants légitimes et légaux de notre structure. Pour la simple raison que nous avons tenu une conférence de section le 2 septembre 2013 à la Chambre de commerce et d’industrie du Mali. Le bureau issu de cette conférence et dirigé par le camarade Abdoulaye Berthé, est le seul bureau qui représente valablement l’ensemble des travailleurs de Transrail de Korofina (à Bamako, là où le train démarre et à Diboli à Kayes, là où les rails prennent fin au Mali). C’est vous dire que quand nous avons reçu l’information que la tenue d’un congrès se dessinait sous la houlette de Karim Sangaré, secrétaire général adjoint du syndicat national des transports, les travailleurs des rails se sont mobilisés pour venir prendre d’assaut les locaux de la Bourse du travail ce vendredi 29 novembre 2013 et empêcher son organisation car pour nous c’est un congrès clandestin.

C’est ce qui justifie votre protestation ?

Naturellement et de façon vigoureuse parce que la présence des travailleurs des rails, environ 200, à la Bourse du travail, en témoigne leur opposition à ce que des soit disant syndicalistes les représentent à une rencontre aussi importante au cours de la quelle d’ailleurs la vie de notre entreprise, c’est-à-dire les rails, sera au cœur des débats. C’est inadmissible et inconcevable.

Sur quels arguments légaux et légitimes votre acte se justifie pour empêcher la tenue d’une telle rencontre ?

La loi 87 de l’Organisation internationale des travailleurs (OIT) a toujours défendu la cause des travailleurs. Autrement dit, la présence massive des travailleurs des rails pour dire non à ce que nous qualifions de congrès fantoche se tienne en notre nom, est une illustration parfaite. Egalement, c’est une façon de dire aux responsables du bureau Exécutif de la centrale syndicale de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), que les « gars » qui faufilent à la Bourse du travail, siège de l’UNTM sous la houlette de Mahamane Tienta, ne sont pas les représentants de Transrail. C’est aussi une manière d’interpeller tout le staff de l’UNTM en lui signifiant que les représentants de Transrail sont ceux issus de la conférence de section du 2 septembre 2013.

Vous soutenez que la section syndicale unique UNTM-Transrail enregistre le plus grand nombre de travailleurs des rails. Ne pensez vous pas que les autres, c’est-à-dire ceux qui ne font pas partie de ce syndicat, la minorité, n’ont pas aussi un droit syndical ?

Minorité, je n’en crois pas car elle n’existe pas chez nous les travailleurs des rails. Je m’explique : à Transrail, il y avait 4 syndicats, le Sytrail (syndicat des travailleurs du rail dont le secrétaire général était Mahamane Tienta, le Syptrail (syndicat professionnel des travailleurs du rail qui avait pour secrétaire général Modibo Fofana, moi-même), le Syltrail (syndicat libre des travailleurs du rail dirigé par Abdoulaye Berthé) et enfin le Synachem (syndicat national des cheminots du Mali, dont le secrétaire général était Dramane Touré). Ce sont ces 4 syndicats qui ont fédéré pour créer une et une seule section dans le but de défendre les intérêts de tous les travailleurs. Elle est dénommée section syndicale unique UNTM-Transrail. Pour nous, il n’y a plus d’autres syndicats. Le cas de Sytrail dont vous faites allusion, tout comme les 3 autres, est dissout et surtout que 35% de membres du bureau exécutif de la section UNTM-Transrail sont issus de Sytrail de M. Tienta.

Quelle a été la réaction des autres syndicats des transports si on sait que ce ne sont pas seulement les rails qui constituent le domaine des transports au Mali ?

Justement, il y a la coordination dirigée par Maharafa Touré. M. Touré tout comme les autres membres ont eux aussi riposté contre la tenue dudit congrès. En plus, il y a le syndicat de l’aéronautique dont le secrétaire général sortant Karim Sangaré qui n’a plus été réélu par sa base s’est lui aussi opposé. En conclusion, je dis que ce sont les mauvais perdants qui se sont retrouvés pour organiser un congrès fantoche afin de pouvoir se maintenir à l’insu du secrétaire général du syndicat national des transports, Yaya Mallé.

Si ce congrès fantoche, comme vous le qualifiez, avait réussi quelle allait être sa finalité selon vous ?

Pour une question de gain facile les mauvais perdants, comprenez par-là : Mahamane Tienta du rail et Karim Sangaré de l’aéronautique allaient s’agripper autour d’un syndicat national des transports « bis » qu’ils voulaient mettre en place pour se maintenir dans une position frauduleuse. C’est malheureusement une triste réalité que notre pays, le Mali vit depuis longtemps. Nous voulons leur enseigner qu’en bon syndicaliste, on ne s’accroche jamais à son poste une fois qu’on n’est plus réélu par sa base. S’ils sont réellement conscients de ce qui se passe aujourd’hui dans notre pays, ils doivent accepter et digérer leur défaite pour le bonheur du peuple malien qui a trop souffert et continue d’ailleurs de souffrir.

A quand la tenue du congrès du syndicat national des transports ?

La ténue d’une réunion extraordinaire est imminente. Elle aura lieu aujourd’hui vendredi 29 novembre ou demain samedi 30 novembre 2013 à l’issue de laquelle la date du prochain congrès du syndicat national des transports sera fixée.

Propos recueillis par
Siaka Z. Traoré